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10 mai 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Éléonore, la mine de tous les défis

Goldcorp a su se démarquer pour en faire la première mine de classe mondiale de la Jamésie

mine éléonore

©Goldcorp mine Éléonore

Le concept que Goldcorp a développé pour la mine Éléonore a nécessité plusieurs innovations environnementales, sociales et technologiques. Par contre, la société minière pourra entreprendre des travaux de réhabilitation tout au long de l’exploitation.

Localisée à 350 km au nord de Matagami et à 190 km à l’est de la communauté crie de Wemindji, la mine Éléonore se situe en effet au cœur du Plan Nord. Elle se trouve aussi sur le territoire couvert par la Convention de la Baie-James. Cela n’a toutefois pas empêché Goldcorp de procéder à une première coulée d’or en octobre 2014 et de déclarer l’atteinte de la production commerciale en avril 2015.

En tout temps, nous avons fait preuve d’honnêteté et de transparence. C’est la clé du succès -Martin Duclos

Le 15 mars, devant les membres de la section Rouyn-Noranda de l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, Martin Duclos, directeur de l’environnement et de la responsabilité sociale d’entreprise à la mine Éléonore, a présenté quelques-uns des défis que Goldcorp a dû relever pour développer la première mine de calibre mondial de la Jamésie.

Des résidus asséchés

Par exemple, le minerai subit une étape de désulfuration dès son arrivée à l’usine de traitement afin de réduire au minimum son potentiel générateur d’acide. «C’est un procédé qui est très peu utilisé dans l’industrie minière. À date, à part nous Goldex d’Agnico Eagle, je crois qu’aucune autre mine n’y a recours», a mentionné M. Duclos.

Le matériel sulfuré est exclusivement employé dans le remblai en pâte utilisé pour combler les galeries. Quant aux résidus obtenus à la fin du traitement du minerai, ceux-ci sont d’abord asséchés jusqu’à ne plus contenir que 15 % d’eau, puis compactés dans d’immenses presses. La moitié des résidus ainsi produits sont utilisés dans le remblai en pâte, tandis que le reste est entreposé dans un parc de dimensions réduites.

Un parc à résidus au fond d’une tourbière

L’aménagement de ce parc représente d’ailleurs un exploit en soit. «Pour réduire les impacts sur l’habitat faunique, nous avons opté pour un terrain à valeur réduite, à savoir une tourbière. Mais à Québec, qui dit tourbière dans le Sud dit automatiquement feu rouge. Nous avons donc dû expliquer aux ministères que la situation était différente dans le Nord. Et nous y sommes parvenus», a raconté Martin Duclos.

Goldcorp a ainsi excavé la sphaigne de la tourbière jusqu’à atteindre une couche plus solide et imperméable. Elle y a ensuite posé une membrane géotextile. «Son efficacité est prévue durer de 800 à 1000 ans», a précisé M. Duclos.

La mine Éléonore ne puise par ailleurs aucune eau fraîche pour ses procédés, à part pour la consommation humaine. «De plus, tous nos déchets organiques sont compostés dans un composteur industriel. Le terreau qui en résulte sera utilisé dans la réhabilitation progressive du site. Le concept que nous avons développé », a signalé Martin Duclos.

Une mine très connectée

Plusieurs innovations techniques ont aussi été mises à contribution pour garantir le succès d’Éléonore. Ainsi, tous les employés sous terre sont équipés d’une puce électronique qui signale en tout temps leur position. Ces puces sont également installées sur les équipements mobiles. La sécurité des opérations s’en trouve ainsi renforcée, alors que les travailleurs peuvent être alertés jusqu’à 45 minutes plus rapidement en cas d’urgence.

Le système de ventilation des galeries est également calibré sur ces puces de manière à s’adapter en fonction de la présence ou de l’absence de travailleurs dans le secteur ainsi que de leur nombre. De la même manière, la puissance des ventilateurs s’ajuste en fonction des émissions de carbone des équipements mobiles. Cette ventilation sur demande se traduit par des économies d’énergie de l’ordre de 1,5 à 2,5 M $ par année.

©TC Media - Patrick Rodrigue

Questionné à cet effet, Martin Duclos a reconnu que l’entente signée entre Goldcorp et les Cris comprend une compensation financière. Si l’entente est publique, le montant, lui, ne l’est pas. «Par contre, en 2018, une loi fédérale obligera les compagnies

Enfin, deux chargeuses-navettes (scoops) peuvent être opérées à distance à partir de la surface. «Nous les utilisons surtout lors du délai de deux heures que nous devons respecter entre les quarts de travail pour procéder à la ventilation des galeries à la suite d’un sautage. De la sorte, nous évitons les pertes de productivité», a expliqué M. Duclos.

Honnêteté et transparence

Les communautés cries et les municipalités de la Jamésie ont été beaucoup impliquées dans la naissance d’Éléonore, notamment au chapitre des impacts potentiels et des solutions. «En tout temps, nous avons fait preuve d’honnêteté et de transparence. C’est la clé du succès», a fait valoir Martin Duclos.

Ainsi, en février 2011, Goldcorp a signé avec la Nation crie de Wemindji l’Entente de collaboration Opinagow («Là où la terre se lève», en langue crie).

«Nous allons plus loin que les simples compensations financières, a indiqué M. Duclos. Les Cris sont partenaires du développement de la mine, dans le respect de leurs activités traditionnelles. Chaque élément doit ainsi être bénéfique aux deux parties.»

Georges Brassens et Éléonore

La conférence donnée par Martin Duclos a par ailleurs permis au public de découvrir la raison pour laquelle la mine Éléonore porte ce nom. Il appert qu’un des géologues de l’équipe d’exploration appréciait beaucoup Georges Brassens et, en particulier, sa chanson «Fernande», qu’il aimait bien chanter autour du feu.

«Pour ceux qui ne la connaissent pas, vous ferez des recherches sur Internet pour les paroles et vous allez comprendre pourquoi l’excitation provoquée par la découverte du gisement a donné lieu au nom Éléonore», a mentionné M. Duclos avec un large sourire.

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