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17 novembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

22 mois de prison pour avoir brisé trois vies

Ronald Dallaire avait agressé sexuellement sa fille, sa nièce et sa belle-sœur

©Photo tirée de Facebook

Pour avoir agressé sexuellement à plusieurs reprises sa fille, sa nièce et sa belle-sœur, il y a une trentaine d’années, Ronald Dallaire a été condamné à une peine de 22 mois de prison.

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Maintenant âgé de 64 ans, Dallaire a reconnu sa culpabilité à trois accusations, le 14 novembre au Palais de justice de Rouyn-Noranda, mettant fin à des procédures qui s’étaient étirées sur plus de deux ans. Au moment des faits, les victimes étaient toutes d’âge mineur. Pour sa part, Dallaire avait 23 ans lorsque les agressions ont débuté et il était âgé de 34 ans lorsqu’il a cessé.

Les victimes demandent à être identifiées

Comme c’est habituellement le cas dans des dossiers de nature sexuelle sur des victimes mineures, l’avocat de Dallaire, Me Marc Lemay, a demandé l’imposition d’un interdit de publication sur le nom des victimes.

La procureure de la Couronne, Me Émilie Larose, s’est cependant objectée. «C’est la volonté des victimes de faire connaître la vérité. Elles souhaitent donc qu’on puisse les identifier», a-t-elle fait valoir à la juge Peggy Warolin, qui a rejeté la requête de Me Lemay.

Trois séquences différentes

Selon l’exposé de Me Larose, les gestes pour lesquels Dallaire a plaidé coupable ont d’abord été posés sur sa nièce, à Bellecombe. Du 1er janvier 1976 au 31 décembre 1978, il profitait ainsi de balades en voiture pour glisser sa main dans la culotte de la fillette et la contraindre à faire de même avec lui, en plus de l’obliger à lui embrasser ses organes génitaux.

Pour la deuxième victime, sa belle-fille, les gestes se sont déroulés à Noranda, du 1er novembre 1976 au 31 décembre 1977. «L’accusé profitait du fait que la victime, qui venait garder chez lui, y passait souvent la nuit. Il se glissait alors dans la chambre et, de deux à trois fois par nuit, il s’adonnait à des caresses buccales sur les organes génitaux de la victime», a précisé la procureure de la Couronne.

Quant à la fille de l’accusé, les agressions ont été commises à Rouyn-Noranda, du 1er janvier 1985 au 14 décembre 1987. Dans tous les cas, il s’agissait de relations orales. «Soit l’accusé contraignait la victime à se pencher, puis il lui amenait la tête près de ses organes génitaux, soit il se couchait nu, sur le dos, dans le lit de la victime avant qu’elle aille se coucher, puis lorsqu’elle entrait dans la chambre, il lui prenait la tête de force et la contraignait à s’exécuter», a décrit Me Émilie Larose.

L’avocat de la défense ébranlé

Me Marc Lemay a expliqué à la juge Warolin que, bien qu’il restât encore du travail à faire, son client avait débuté une réhabilitation. «Depuis que j’ai pris connaissance du dossier, en août 2015, Monsieur n’a jamais nié les faits, a-t-il signalé. Même si on ne peut jamais dire jamais, il présente un risque de récidive faible. Je souhaite et j’espère à présent qu’il ait pris conscience qu’il a brisé des vies.»

La Couronne a alors remis à Me Lemay une déclaration d’une des victimes, écrite sous la forme d’un poème (voir plus bas). Après l’avoir lue et transmise à son client, l’avocat de Dallaire, visiblement ébranlé et les larmes aux yeux, a demandé une suspension de quelques minutes pour se ressaisir.

«Ce poème doit être diffusé au plus grand nombre de personnes possible parce qu’il y a encore trop de victimes qui ne dénoncent pas», a-t-il déclaré à son retour.

30 ans de remords

D’un commun accord, la Couronne et la défense ont proposé une peine de 22 mois de prison, ce à quoi la juge Peggy Warolin a acquiescé. «Ça fait 30 ans que je pense à tous les matins à ce que j’ai fait», a indiqué Dallaire, lors du prononcé de la sentence. «Et c’est là votre plus grande punition», lui a répondu la juge.

En plus de la peine de détention, Dallaire verra aussi son nom figurer pour le reste de ses jours au Registre national des délinquants sexuels. Il s’est aussi vu imposer une interdiction de s’approcher à moins de 2 km de la résidence de sa fille. Enfin, il n’a plus le droit de se trouver dans un lieu public où des personnes âgées de moins de 16 pourraient y être, pas plus que d’accepter un emploi ou un poste bénévole qui le placerait en situation d’autorité envers ces personnes.

«Je souhaite aux victimes qu’elles puissent, dans la mesure du possible, tourner la page, a conclu la juge Warolin. Je les remercie pour les démarches qu’elles ont faites.»

Poème de la nièce de Ronald Dallaire

Un jour, tu es venu dans ma vie
Et tu m’as tout pris
Tu disais que tu m’aimais
Mais ce n’est pas vrai
Tes gestes ont eu des impacts importants
Sur tout ce que je ressens

Ça m’a pris du temps
Mais maintenant, c’est le moment
On finit toujours par faire face à la musique
Et à accepter ce que cela implique

J’espère qu’il n’y a pas trop eu de victimes
Cette simple pensée me déprime
Je m’en veux d’avoir attendu si longtemps
Mais aujourd’hui, nous sommes dans le présent

Prends tes responsabilités

Moi, ma sentence fut de 35 ans
Jusqu’à présent
Et je crois que j’ai eu perpétuité
Car ce sentiment de peur, je ne peux y échapper

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