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17 novembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

«Il ne m’a peut-être pas tuée, mais il a quand même détruit ma vie»

- La fille de Ronald Dallaire

©Depositphotos.com/Altanaka

Si les victimes de Ronald Dallaire ont accueilli sa condamnation pour agressions sexuelles comme une délivrance, la lutte qu’elles auront menée pendant plus de deux ans s’est néanmoins révélé extrêmement pénible.

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22 mois de prison pour avoir brisé trois vies

Les deux victimes présentes au Palais de justice de Rouyn-Noranda, le 14 novembre, tenaient à faire connaître leur histoire dans les médias afin que d’autres victimes comme elles n’hésitent plus à briser le silence.

«Nous voulions que la vérité sorte, que les gens sachent quel genre d’homme il était. Parce que plusieurs ne nous croyaient pas. Nous avons ainsi perdu beaucoup d’amis», a mentionné la fille de Dallaire, en entrevue. «Il passe encore pour un bon gars chez certains, a enchaîné sa belle-fille. Des gens refusent d’y croire et pensent que ça doit être un autre Ronald Dallaire.»

Processus judiciaire pénible

Le processus judiciaire s’est d’ailleurs révélé très pénible pour les victimes. «C’est vraiment très long, a reconnu la fille de Dallaire. Chaque fois qu’il y avait une nouvelle procédure, un nouveau report, on se décourageait un peu plus. On a même failli abandonner.»

«C’est aussi très enrageant quand les gens nous disent: "Oui, mais c’est arrivé il y a 30-40 ans. Maintenant, vous devez être correctes". Sauf qu’on ne guérit jamais complètement de ça. Un psychologue, ça aide à atténuer les douleurs, mais les souvenirs, eux, ils ne s’effacent pas», a-t-elle ajouté.

Un coup de couteau au cœur

La condamnation de Dallaire à 22 mois de prison pour avoir abusé sexuellement de sa fille, sa nièce et sa belle-sœur lorsqu’elles étaient mineures a été ressentie par ces dernières comme une délivrance, mais aussi comme un coup de couteau au cœur.

«C’est très dur dans tous les sens, a indiqué sa fille. J’éprouve de la haine envers lui, mais ça reste aussi mon père. Je dois maintenant faire le deuil de plein de choses. C’est également difficile pour l’entourage. Mes filles ont l’âge que j’avais quand c’est arrivé. Quand j’y pense, je vois comment ce que nous avons vécu peut briser un enfant. À cet âge-là, on fait confiance à nos parents. C’est normal. Moi aussi, je faisais confiance à mon père. Il ne m’a peut-être pas tuée, mais il a quand même détruit ma vie. À présent qu’il a tout avoué, je n’ai plus de père. Il est enterré.»

«Nous, on tourne enfin la page, alors que lui, il commence à la lire. C’est à son tour de vivre avec ce qu’il a fait», a conclu la belle-sœur de Dallaire.

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