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05 juin 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Sauvée par son téléphone

©TC Media - Marie-Hélène Paquin

Alors qu’elle était sur le point de subir une agression, une femme de Rouyn-Noranda a été sauvée par son téléphone.

Le 31 mai, alors qu’il devait subir son procès devant la juge Marie-Claude Bélanger, au Palais de justice de Rouyn-Noranda, Paul Lambert a plutôt choisi d’enregistrer des plaidoyers de culpabilité aux chefs de violence conjugale qui avaient été déposés contre lui à la fin de 2014.

Deux côtes cassées

Tel que l’a relaté la procureure de la Couronne, Me Émilie Larose, les faits se sont déroulés en trois phases. La première a eu lieu les 14 et 15 novembre 2014. Le couple se fréquentait alors depuis le mois de juillet.

«Dans un premier événement, Monsieur a lancé un boîtier de DVD au visage de la victime, l’atteignant à la joue. Dans l’autre, il l’a projetée contre une table de cuisine. La victime s’en est tirée avec deux côtes cassées», a précisé Me Larose.

Grâce à un téléphone

L’autre événement est survenu dans la soirée du 28 décembre 2014. Le couple était alors en processus de rupture. Une première discussion a mal tourné, à la suite de laquelle la victime a exigé que Lambert quitte sa demeure. Plus tard dans la soirée, elle l’a cependant rappelé pour lui demander de revenir afin de reprendre la discussion.

«Ils ont consommé de l’alcool, alors que Monsieur avait pourtant reçu une interdiction de la Cour en ce sens. Puis, vers 1h du matin, la victime a montré une photo sur son téléphone d’un événement passé qui a mis Monsieur en colère. Ce dernier a alors lancé le téléphone à l’extérieur, dans la neige. Madame lui a alors exigé d’aller le récupérer», a raconté la procureure de la Couronne.

Dès que Lambert est sorti à l’extérieur, la victime a verrouillé la porte et a appelé la police avec un autre téléphone. Pendant ce temps, Lambert est retourné dans la maison par la porte arrière, qui n’était pas verrouillée. «Monsieur a alors tenté d’arracher les vêtements de la victime et de lui écarter les jambes, qui a causé des ecchymoses. Cependant, comme cette dernière avait glissé le téléphone entre deux coussins du divan, les policiers ont tout entendu et sont accourus sur les lieux sans attendre», a mentionné Me Émilie Larose.

Le dernier acte s’est joué les 15 et 16 janvier 2015. Lambert a alors tenté de contacter son ex-conjointe à deux reprises, alors que cela lui était interdit.

Une question d’alcool

L’avocat de Lambert, Me Marc Lemay, a fait valoir que son client traînait très peu d’antécédents judiciaires, qu’il s’était excusé pour les gestes qu’il avait posés et qu’il souhaitait déménager à l’extérieur de la région pour se trouver du travail et reprendre sa vie en mains.

«Madame vit un énorme problème d’alcool, tandis que mon client boit peu, mais lorsqu’ils boivent ensemble, la chicane pogne», a indiqué Me Lemay.

Relation visiblement dysfonctionnelle

Les deux parties ont suggéré ensemble une sentence de 6 mois de prison assortie d’une probation de 18 mois. La juge Marie-Claude Bélanger a considéré qu’il s’agissait d’une proposition satisfaisante considérant les circonstances, y ajoutant une interdiction d’entrer en contact avec la victime et tous les membres de sa famille immédiate. Lambert devra aussi fournir un échantillon d’ADN. Il lui sera également interdit de posséder des armes pour une durée de 10 ans.

«Vous avez vécu une relation visiblement dysfonctionnelle, mais rien ne justifie le recours à la violence, a-t-elle lancé à Lambert. Vous auriez plutôt dû mettre fin à la relation dès le départ. Votre comportement a laissé des séquelles physiques et psychologiques chez la victime.»

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