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19 janvier 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Verdict et sentence à huis clos pour Alexandre Rannou : du jamais vu!

©Photo Facebook

Coup de théâtre au Palais de justice de Ville-Marie le 19 janvier. Alexandre Rannou, y faisait face à des accusations de voies de fait causant des lésions et de menaces de mort, lors d’événements survenus le 21 mai 2016. Mais impossible de connaître le verdict de la juge et la sentence car ils ont été prononcés à huis clos.

Lorsqu’il est arrivé en Cour, entouré de membres de sa famille, l’homme de 31 ans semblait visiblement nerveux. La juge, Josée Bélanger, après lui avoir demandé de la regarder lorsqu’elle s’adressait à lui, a vérifié s’il comprenait véritablement le sens d’un plaidoyer de culpabilité. «Si vous plaidez coupable, cela signifie que vous admettez les faits compris dans l’acte de dénonciation et ce que cela implique», a-t-elle insisté. Rannou a alors confirmé bien comprendre ce que cela signifiait et a plaidé coupable au chef d’accusation de menaces de causer la mort ou des lésions corporelles.

Je n’ai jamais vu ça. Normalement, il y a huis clos en matière familiale, sexuelle ou lorsque des personnes mineures sont impliquées. -Me Emmanuelle Béliveau

À ce moment, la Couronne, représentée par Me Michèle Lacasse, a demandé à la Cour le huis clos et l’amendement de l’acte de dénonciation en retirant le nom de la victime. «Ici, au Témiscamingue, c’est un très petit milieu et comme ce dossier est médiatisé, la victime et des témoins ont vécu de l’intimidation sur les médias sociaux et ils craignent de subir des représailles», a-t-elle argué.

Me Jean-François Lacasse, avocat de la Défense, est allé dans le même sens, en insistant sur le fait que deux dossiers, impliquant Alexandre Rannou, avaient été relatés en même temps dans le journal L’Écho abitibien. «Cela pourrait laisser entendre que ce sont des dossiers associés», a-t-il fait valoir.

Sentence à huis clos

À la surprise générale, la juge a accédé à la requête des deux procureurs et a demandé à l’ensemble de l’assistance, incluant même famille, témoins et médias présents de se retirer. Seuls l’accusé, les deux procureurs, la greffière et la policière, qui a signé l’acte de dénonciation, ont pu rester dans l’enceinte de la salle d’audience.

Encore plus surprenant, autour de 30 minutes plus tard, Alexandre Rannou est sorti de la salle d’audience, s’est dirigé vers sa famille en se frottant les mains. «C’est fini, ça va me coûter juste 500 $», s’est-il réjoui. Son avocat qui l’a suivi de près, a refusé de répondre à nos questions. Lorsque nous lui avons dit que M. Rannou avait déjà dit en sortant quelle était sa sentence, il a pris son client à part et les personnes présentes l’ont entendu prier ce dernier de ne rien dire.

La Couronne a également refusé de répondre à nos questions sur la conclusion des procédures de même que la greffière, Sophie Foster. Ainsi, il sera impossible de connaître la sentence officielle et le verdict de la juge sur le 1er chef d’accusation de voies de fait ayant causé des lésions car ils ont été prononcés durant le huis clos. «Je ne suis pas autorisée à divulguer quoi que ce soit qui a eu lieu pendant le huis clos», a tranché Mme Foster.

Plusieurs personnes présentes semblaient ne pas trop comprendre ce qui venait de se passer. Et elles n’étaient pas les seules, des avocats contactés par la suite ont affirmé n’avoir jamais été témoin d’une telle situation. «Je n’ai jamais vu ça, s’est étonnée Me Emmanuelle Béliveau, avocate criminaliste originaire du Témiscamingue et pratiquant à Gatineau, lorsque jointe par téléphone. Normalement, il y a huis clos en matière familiale, sexuelle ou lorsque des personnes mineures sont impliquées.»

Avec Philippe de la Chevrotière

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