29 mai 2017

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

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Il s’agit d’un grand soulagement pour le maire, Mario Provencher. La pression était forte de la part de la population et des gens d’affaires en particulier. Les élections municipales arrivent à grands pas, il devait absolument livrer cette promesse électorale.

Même si l’annonce officielle sera faite ultérieurement en présence de dignitaires, les travaux pourront commencer grâce à cette confirmation des ministres Laurent Lessard, des Transports et Martin Coiteux des Affaires municipales. «Depuis mon retour en poste le 11 janvier, c’est le principal dossier sur lequel j’ai mis mon énergie. J’ai travaillé d’arrache-pied avec le bureau de Luc Blanchette. Les gens de Québec étaient tannés d’avoir des appels de Rouyn-Noranda tous les jours. Je pense que la population l’attendait impatiemment. Depuis le mois d’avril, on en était à régler les derniers détails», a-t-il confié.

«C’est une bonne nouvelle, on savait que le maire voulait une lettre qui assurait le financement. On avait fait une sortie en ce sens pour l’appuyer. Je dis bravo au maire et au ministre Blanchette», a déclaré Jean-Claude Loranger, président de la Chambre de commerce et d’Industrie de Rouyn-Noranda.

Luc Blanchette, député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue a préféré attendre l’annonce officielle avant de réagir.

Financement du projet

Chacun des trois paliers gouvernementaux devra assumer un tiers du coût du projet, qui est estimé à près de 40M$. Le projet est admissible à une aide totale de 24 795 964$. Québec accorde donc 12 397 982$, le fédéral la même chose. La Ville assumera le reste de la facture. Les frais de financement et certains travaux n’étant pas admissibles au financement, la Ville devra les éponger. La Ville se prépare depuis quelques années, ainsi, les frais d’utilisation des passagers de 560 000$ et les redevances minières de 968 132$ en 2016 ont été réservés pour réduire le fardeau des contribuables. Le maire a tenu à remercier l’équipe de la Ville qui a travaillé intensément sur le projet.

Étapes à venir

Dès cette année, la construction d’une aérogare temporaire sera entreprise. «Nous irons en appel d’offres. Nous préférons faire appel au privé pour construire un bâtiment qui pourra servir par la suite, au lieu de payer 2 millions $ pour une construction temporaire qui allait être désassemblée», a dit M. Provencher. Ainsi, la Ville garantit deux ans de location à celui qui remportera l’appel d’offres. Le bâtiment pourra ensuite être reconverti en hangar ou autre. L’aérogare actuelle sera rasée et les travaux de reconstruction débuteront à l’été 2018 pour une livraison prévue en 2020.

Il n’y aura pas de travaux sur la piste d’atterrissage.

L’aéroport du Plan Nord

Les deux tiers des usagers de l’aérogare de Rouyn-Noranda sont des travailleurs du Nord qui se rendent dans les installations d’Hydro-Québec ou dans les mines comme Raglan ou Éléonore.

«Ça va positionner définitivement l’aérogare pour le développement du Plan Nord», a dit M. Loranger.

«Ça va donner un nouvel élan économique à Rouyn-Noranda», s’est réjoui M. Provencher.

Des billets moins chers?

Mario Provencher croit que l’agrandissement de l’aérogare pourrait permettre la venue de nouveaux joueurs et favoriser la concurrence. Le prix des billets d’avion pourrait baisser.

Comme le mentionnait l’Union des municipalités du Québec le 26 mai dernier, le prix de billets pour les vols régionaux est plus cher au Québec, qu’ailleurs au Canada. Outre, les frais d’atterrissage et de terminal plus élevés au Québec, la faible concurrence pourrait jouer dans la balance. «Regardez à Timmins», a souligné le maire de Rouyn-Noranda. En effet, en date du 29 mai, le prix le moins cher pour un vol aller-retour, du 16 au 18 juin, avec Porter Airlines, de Timmins à Montréal, avec escale à Toronto, s’affichait à 487,80$, le même itinéraire avec Air Canada s’affichait à 490,06$.

©TC Media - Thierry de Noncourt

L’agrandissement de l’aérogare pourrait favoriser la compétition.

Pendant ce temps, aux mêmes dates, de Rouyn-Noranda avec Air Canada, le prix était de 813,16$. La différence de 45$ de frais d’atterrissage justifie mal cette différence.

Des petits transporteurs comme Propair offrent des vols en semaine sur Montréal ou Québec à des prix variant de 500$ à 1000$ en moyenne, mais ce n’est pas la même catégorie de services ou d’appareil.

Porter Airlines avait déjà signifié son intérêt de venir s’établir à Rouyn-Noranda dans le passé, mais le manque d’espace avait empêché la réalisation du projet.

Une douane à Rouyn-Noranda?

Un poste de douanes avec douaniers volants pourrait éventuellement permettre aux voyageurs qui reviennent du Sud de passer la douane directement sur place à Rouyn-Noranda à la suite de l’agrandissement de l’aérogare.

Il faudra conclure des ententes avec le fédéral. «On nous a dit qu’il faudrait les former, on s’est regardé, le maire de Bagotville et moi, nous avons des collèges qui forment des policiers, on a demandé c’était quoi les besoins de formation», a dit Mario Provencher, maire de Rouyn-Noranda. Si le projet se concrétisait, du personnel de Douanes Canada pourrait travailler, à différents aéroports régionaux, selon les jours de la semaine.

En chiffres

40 millions $ : Coût total du projet

16 millions $ : Part que devra assumer la Ville de Rouyn-Noranda dans le projet, le reste de l’argent proviendra à part égale des deux paliers de gouvernement.

161 000  : Nombre de passagers qui voyagent via l’aéroport de Rouyn-Noranda chaque année.