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27 avril 2017

Propair souligne la retraite de son plus vieux commandant

L’entreprise d’aviation rouynorandienne fait face à une pénurie de main-d’œuvre

©TC Media - Philippe de la Chevrotière

La compagnie aérienne Propair, dont le siège social est situé à l’aéroport de Rouyn-Noranda, a souligné le 27 avril le départ à la retraite de Marc Frigon, son commandant avec le plus d’expérience, soit 39 ans comme pilote professionnel. Ce départ met cependant en lumière la difficulté qu’éprouve actuellement l’entreprise à recruter du personnel.

«J’ai débuté en 1978 comme pilote de brousse pour La Sarre A Service, qui allait devenir Propair plus tard. À cette époque, je pilotais des Cessna 180 sur des flotteurs ou même des skis, a raconté M. Frigon. Ce n’est que dans les années 1990 que j’ai commencé à piloter plus régulièrement aux instruments et l’année suivante, je pilotais des Beechcraft KingAir, soit le même type d’appareil sur lequel j’ai terminé ma carrière.»

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©TC Media - Philippe de la Chevrotière

Même à l’automne, lorsque je transportais des chasseurs dans les montagnes et le brouillard dans la région de Schefferville, je me gardais toujours une porte de sortie en cas de météo difficile -Marc Frigon, commandant de bord à la retraite

Natif de La Sarre, Marc Frigon aurait pu devenir pilote de ligne pour une grande compagnie aérienne, mais son désir de rester en région était plus fort, tout comme son amitié avec Jean Pronovost, fondateur de l’entreprise.

Pilote de brousse n’est évidemment pas un emploi de tout repos, mais Marc Frigon assure qu’il a toujours été prudent. «Même à l’automne, lorsque je transportais des chasseurs dans les montagnes et le brouillard de la région de Schefferville, je me gardais toujours une porte de sortie en cas de météo difficile.»

Il donne par ailleurs un conseil aux jeunes pilotes qui débutent leur carrière. «Écoutez-vous! Oui, on veut toujours remplir sa mission et les clients veulent arriver le plus rapidement possible, mais il faut avoir assez de caractère pour dire non si la sécurité est compromise.»

Sinon, M. Frigon garde un souvenir impérissable de sa carrière. «La brousse m’a permis de développer beaucoup de jugement dans des conditions toujours changeantes. En plus, le Nord-du-Québec est un pays merveilleux pour voler. Les lacs sont si clairs qu’on peut parfois y apercevoir le fond, à plusieurs dizaines de pieds de profondeur, c’est impressionnant.»

Difficultés de recrutement

Avis aux intéressés, Propair recherche actuellement pilotes, répartiteurs, mécaniciens et techniciens, entres autres. «La situation du côté des pilotes est très difficile présentement, car les grandes compagnies aériennes, comme Air Canada, embauchent aussi», a mentionné Anthony Lebailly, directeur des opérations.

Ron Tuggey, jusqu’à tout récemment directeur de l’exploitation et nouvellement retraité abonde dans le même sens. «L’industrie est faite comme ça, mais présentement, c’est particulier.» Un groupe de pilote français est d’ailleurs attendu dans les prochaines semaines afin de prendre la relève.

Les mécaniciens et techniciens en maintenance d’aéronefs, tout comme les répartiteurs sont aussi en demande. «Il s’agit d’emplois spécialisés, dont la formation ne se donne pas dans la région, a précisé M. Lebailly. D’ailleurs, plusieurs des quelque 90 employés de Propair à Rouyn-Noranda ne sont pas originaires de la région.

Le problème est qu’ensuite certains de ces employés quittent la région après y avoir accumulé de l’expérience. Inversement, les Abitibiens sont peu nombreux à envisager une carrière dans l’aviation, pensant, à tort, qu’il y a peu de débouchés ici, alors que Propair, mais aussi Air Creebec ou Héli-Abitibi sont susceptibles d’engager.

«Il y a aussi moins de jeunes qui choisissent la carrière de pilote, principalement en raison des coûts très élevés de formation, quelque part entre 60 000 $ et 75 000 $. Pourtant, un commandant de bord dans un avion de ligne gagne environ 200 000 $ par année», note Anthony Lebailly.

Ce dernier a d’ailleurs ajouté que Propair possède sa propre école de pilotage pouvant former des pilotes professionnels.

12
Nombre d’appareils composant la flotte de Propair

60
Selon la disponibilité des avions, il est possible d’avoir un départ pour un vol nolisé dans les 60 minutes suivant la demande

700
Nombre d’heures de vol nécessaires pour obtenir un poste de copilote.

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