Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Environnement

Retour

26 mars 2024

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

La région réfléchit sur l’avenir de sa forêt

Aménagement écosystémique et zones d’intensification au cœur des discussions.

Réflexion forêt

©Médialo-Michel Ducas - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Une cinquantaine de personnes se sont réunies mardi, à Rouyn-Noranda, dans le cadre d’une séance publique de réflexion sur l’avenir de la forêt.

Une cinquantaine de personnes ont participé mardi, à Rouyn-Noranda, à une journée de réflexion sur l’avenir de la forêt.  Organisée par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, la rencontre visait à sonder les cœurs et les reins des intervenants régionaux de la forêt sur les dernière propositions mises de l’avant par le Forestier en chef du Québec, en novembre dernier. 

Des intervenants de tous les horizons ont participé à cette journée : institutions d’enseignement, entreprises, environnementalistes, monde municipal et autres.  Le Forestier en chef, Louis Pelletier, était lui aussi sur place pour écouter les interventions des participants.   

Plusieurs sujets étaient sur la table : forêt publique, forêt privée, mise en marché du bois, changements climatiques et biodiversité.  À cet effet, le concept d’aménagement écosystémique a été au cœur des débats.  « On devrait avoir une vision plus large que simplement l’aménagement, a dit notamment la présidente de l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue, Marie-Ève Sigouin.  Il faudrait aussi s’entendre sur la définition du mot résilience. » 

En novembre dernier, le Forestier en chef, Louis Pelletier, recommandait l’ajout de feuillus dans les forêts de la région, pour rendre la forêt plus résiliente.  « On y réfléchissait déjà avant les feux, répond le professeur Osvaldo Valeria, de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.  De plus, il est temps que l’on calcule les possibilités forestières en dollars plutôt qu’en mètres cubes. »                             

Plusieurs intervenant ont aussi parlé de biodiversité, surtout chez les environnementalistes.  « On pense au bois, mais on oublie le reste, peste la présidente du Conseil régional en environnement, (CREAT), Jacinthe Châteauvert.  Il est impératif de conserver nos vielles forêts. »   

Aires protégées et imputabilité 

La mairesse de Senneterre, Nathalie-Ann Pelchat, a vécu intensément la période des feux de forêt l’été dernier.  À l’instar d’autres intervenants, elle croit que la Société de protection des Forêts contre le feu (SOPFEU) ait plus de moyens pour faire son travail.  « On a vu l’été dernier le travail qu’ils ont accompli, de dire Mme Pelchat.  La municipalité, sur l’ensemble de son territoire, compte 16 000 km², et de plus en plus de gens s’installent dans la forêt.  Aux Fêtes, produits forestiers Résolu nous a appelés pour nous dire qu’ils n’allaient plus dans certains secteurs.  Il fallait donc prendre en charge ces chemins, et compter sur la SOFEU pour protéger ces gens. » 

Des intervenants ont aussi suggéré qu’un poste d’aménagiste en chef soit créé en apposition à celui de Forestier en chef.  « Il y a un problème d’imputabilité, affirme Patrick Garneau, de Résolu.  Il y a des changements importants à apporter au processus de planification de la forêt. »     

Les dirigeants à l’écoute 

La ministre Maïté Blanchette-Vézina ne participe pas à ces consultations, mais son collègue de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard, est un spectateur intéressé, d’autant plus que la consultation de mardi se tient dans sa circonscription.  Il trouve enrichissants les échanges avec les intervenants forestiers de son milieu.  « Ce que je constate ici, c’est que les gens de l’Abitibi-Témiscamingue veulent une plus grande prévisibilité, indique M. Bernard.  Avoir une vision sur 10 ans qui permettrait une meilleure planification de l’usage de la forêt, trouver ce qu’on pourrait faire de mieux pour tous les usagers de la forêt, pas seulement pour les compagnies forestières. » 

Daniel Bernard est aussi d’accord avec le principe d’imputabilité évoqué par plusieurs intervenants.  « Le régime forestier créé en 2013 a créé des silos, rappelle le député caquiste.  Avant 2013, les compagnies forestières faisaient la planification et les travaux de sylviculture.  Maintenant, tout ça a été séparé.  La planification et l’harmonisation se font au gouvernement, alors que les opérations reviennent à l’industrie.  Il se crée donc des écarts qui font que les travaux ne sont pas optimisés.  C’est ce que l’on veut revoir avec ces consultations. » 

De son côté, le Forestier en chef, Louis Pelletier, estime important d’avoir le pouls des différentes régions du Québec.  Il rappelle qu’il a dû intervenir plus tôt que prévu à cause des feux de forêt de 2023.  « Normalement, on réévalue les possibilités forestières aux 5 ans, rappelle-t-il.  Mais cette fois, avec les feux de forêt, c’était trop gros.  Quand il y a une problématique, on ajuste. » 

Puisqu’il est question des feux de forêt, Louis Pelletier salue la rapidité d’intervention de son équipe.  « Vous avez subi les feux de façon extraordinaire à l’été, souligne le Forestier en chef.  Dès l’automne, nos équipes se sont mises au travail, et le 29 novembre, je recommandais des baisses à la ministre, des baisses qui prendront effet dès la semaine prochaine, à compter du 1er avril.  On voit donc que notre réactivité fonctionne, elle est efficace, et assure la pérennité de la ressource. »     

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média