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Retour03 février 2017
Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca
Mort subite dans une grande surface : pas de défibrillateur sur place
©Le Citoyen - Archives - Thierry de Noncourt
Malgré le contexte du vieillissement de la population et la disponibilité de la technologie, la plupart des magasins à grande surface de Rouyn-Noranda ne disposent toujours pas de défibrillateur automatique, cet appareil simple à utiliser et qui permet de sauver des victimes d’arrêt cardiaque.
Un homme de 83 ans est décédé à la suite d’un malaise cardiaque subit au Walmart de Rouyn-Noranda, le 28 janvier. Notre journaliste était sur place par hasard. L’homme était étendu sur le dos, au sol. Des employés du magasin s’affairaient autour de lui. Nous avons remarqué l’absence de défibrillateur et l’avons mentionné à un employé, au cas où personne n’aurait pensé à l’utiliser. Naturellement, on nous a demandé de circuler et nous avons continué notre marché tout en gardant un œil sur la scène de loin, la situation étant bouleversante.
Nous avons circulé dans plusieurs rayons, pendant de longues minutes avant de constater l’arrivée des secours, des policiers équipés d’un défibrillateur.
Pas de défibrillateur sur place
Rien ne laisse supposer que la présence d’un défibrillateur sur place aurait pu sauver la vie de cet homme, mais l’absence d’un tel appareil, dans un lieu aussi fréquenté, n’est pas un facteur rassurant.
Nous avons parlé avec la fille de la victime et elle nous a confié que son père souffrait de problèmes cardiaques et qu’elle doutait qu’un défibrillateur ait pu faire une différence.
«Il n’y a pas de défibrillateurs dans nos magasins. Ils sont disponibles dans un rayon de 10 minutes (ambulances ou policiers). Nos associés en magasin sont formés dans les premiers soins et en réanimation cardio-respiratoire», a confié Alex Roberton, directeur principal des affaires corporatives chez Walmart.
Les précieuses minutes
Les chances de survie à un arrêt cardiaque diminuent de minute en minute. «Normalement, on dit qu’il faut une intervention dans les huit premières minutes, après ça, il y a des chances de séquelles graves et les chances de réanimation diminuent», a expliqué Gilles Arsenault d’Ambulances Abitémis.
Ainsi, la défibrillation électrique doit être appliquée dans un minimum de délai. «Il faut agir vite : sans défibrillation, les chances de survie diminuent de 7 % à 10 % par minute», selon Urgences-santé.
«Nous avons reçu un appel à 15h25, les policiers ont utilisé le DEA (Défibrillateur externe automatisé). L’homme a été transféré au centre hospitalier, mais il est décédé», a confirmé le sergent Jean Tremblay de la Sûreté du Québec.
Votre magasin préféré est-il équipé d’un défibrillateur?
Place Rouanda : Oui, à la pharmacie Brunet
Promenades du cuivre : Oui
Canadian Tire : Oui
IGA Bélanger : Oui
IGA famille Julien : Non
IGA Roy : Non
Provigo Nicolas Pichette : Non
Tigre Géant : Non
Super-C : à proximité, chez Brunet
Walmart : Non
Les amulanciers débordés
Au moment de cet événement, le service ambulancier avait déjà reçu cinq appels d’urgence en moins de 105 minutes lorsque l’homme s’est effondré.
C’est l’ambulance affectée à Cadillac qui a dû répondre pour l’urgence du Walmart. «Encore chanceux qu’elle ne se trouvait qu’à plus ou moins 20 minutes de l’appel, a confié André Vezeau, président d’Ambulances Abitémis. Depuis plusieurs mois à Rouyn-Noranda, nous vivons constamment ce genre de situation, où le nombre d’appels est trop élevé pour les effectifs attitrés pour le secteur, a-t-il déploré ». Ainsi, malgré que des défibrillateurs devraient toujours être disponibles dans un rayon de dix minutes, cela ne serait pas toujours le cas.
Aussi important qu’un extincteur
Le gouvernement fait la promotion active de l’accès à la défibrillation dans les lieux publics.
«Urgences-santé encourage les responsables de la sécurité des édifices publics et commerciaux à acquérir un défibrillateur externe automatisé (DEA) et à en faciliter l’accès. Au même titre qu’un extincteur d’incendie, un DEA devrait être accessible à tous, car un arrêt cardiaque peut survenir à tout moment et en tout lieu», peut-on lire sur le site de l’organisme gouvernemental.
Rappelons que l’on recommande la présence d’un défibrillateur dans tous les arénas et gymnases du Québec. Un grand nombre d’écoles locales sont déjà équipées du dispositif de réanimation.
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