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20 février 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

La mine LaRonde a-t-elle endommagé des puits à Preissac?

Un résident affirme subir des pressions de concitoyens parce qu’il a haussé le ton

©TC Media - Patrick Rodrigue

Les sautages à la mine LaRonde d’Agnico Eagle auraient-ils endommagés des puits artésiens à Preissac? C’est ce que soutiennent certains citoyens. Mais depuis que l’un d’eux a décidé de porter sa cause devant les tribunaux, la pression sociale est énorme.

Le 27 mai 2016, Sébastien Petitclerc remarque une absence de pression dans ses conduites d’eau, une perte de débit et même la présence de sable. Le 3 juin, un expert lui signale qu’une roche a percé le puits à une profondeur de 73 pieds. Le 9 juin, le problème survient à nouveau.

Durant les semaines qui suivent, le résident de Preissac fait forer un nouveau puits et doit déboucher les conduits de sa fosse septique du sable qui les avait obstrués. Pendant les travaux, quelques voisins lui mentionnent vivre des problèmes similaires. L’un d’eux mentionne même que son puits s’est tari pendant toute une journée.

Coïncidences troublantes

«Au début, je n’ai jamais pensé que la mine LaRonde pouvait être en cause. Ce n’est qu’en consultant le site internet de Séismes Canada quelques semaines après les événements que j’ai remarqué des coïncidences troublantes: les deux fois où mon puits a été endommagé, il y avait eu un événement sismique imputable à l’activité minière la veille au soir. Quand j’ai vu ça, le poil m’a levé sur les bras», a relaté M. Petitclerc lorsqu’il nous a confié son problème, le mercredi 15 février.

D’une proposition à une mise en demeure

Au cours des mois qui suivent, il tente sans succès d’obtenir un règlement à l’amiable avec Agnico Eagle. «Je voulais seulement qu’on me rembourse les frais relatifs à mes réparations, soit 15 000 $, et que la mine trouve une solution durable au problème afin que ça cesse de se produire, non seulement chez moi, mais chez les voisins aussi», a-t-il indiqué. Le tout finit par déboucher sur une mise en demeure, envoyée le 1er décembre 2016.

Depuis que c’est passé à la radio, dans l’après-midi du vendredi 17 février, j’ai beaucoup de misère à gérer tout ça. C’est en train de me dépasser -Sébastien Petitclerc

Selon les normes en vigueur

«Nous n’avons reçu qu’une seule plainte d’un résident de Preissac. Et comme le dossier est maintenant devant les tribunaux, nous ne pouvons commenter», a fait savoir Daniel Paré, directeur général de la mine LaRonde.

Il a cependant précisé qu’Agnico Eagle a déployé depuis longtemps un réseau d’une centaine de capteurs sismiques tout autour de la mine LaRonde, et ce, aussi bien en surface que sous terre. «Nous respectons les normes en vigueur; nous sommes même très en deçà, a assuré M. Paré. Si d’autres personnes éprouvent des problèmes, elles peuvent nous contacter sans problème.»

Pas de recours collectif

De son côté, Sébastien Petitclerc a récemment expédié à 200 résidences de Preissac une lettre non signée invitant les propriétaires qui vivent ou qui ont vécu un problème similaire au sien à lui en faire part. «Je ne veux pas faire un recours collectif contre Agnico Eagle. C’est une société responsable, qui donne de bons emplois et qui est impliquée socialement. Mais s’il y a vraiment un problème, il faut qu’elle soit prête à le régler. Je demeure convaincu qu’il y a moyen de s’entendre», a-t-il fait valoir.

Pressions de toutes parts

Le hic, c’est que la démarche de M. Petitclerc dépasse maintenant largement le cadre auquel il s’attendait à l’origine. «Depuis que c’est passé à la radio, dans l’après-midi du vendredi 17 février, j’ai beaucoup de misère à gérer tout ça. C’est en train de me dépasser. Des gens me disent qu’ils ne veulent plus être associés à ce que je fais. J’en ai d’autres qui me reprochent de ne faire ça que pour l’argent. Et j’en ai d’autres encore qui m’appuient et me souhaitent bon courage», a-t-il raconté.

Il déplore aussi la volte-face publique du conseil municipal de Preissac, à qui il avait tendu sans succès une perche à l’automne 2016.

«À la radio, le maire est allé dénoncer l’appel que j’ai lancé à mes concitoyens tout en se proposant comme médiateur. Trois mois plus tôt, le 18 novembre, j’avais pourtant reçu une lettre où la Municipalité m’avait dit qu’elle ne se mêlerait pas de mon dossier, vu que celui-ci relevait plutôt des tribunaux civils», a-t-il dénoncé.

Sébastien Petitclerc songe même depuis quelques jours à tout laisser tomber. «Ce n’est pas facile d’affronter une grosse entreprise comme une mine, a-t-il reconnu. Pourtant, je ne veux pas aller en guerre. Je veux seulement qu’on règle un problème.»

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