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12 janvier 2018

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

SOS culture régionale

S’il y a une caractéristique qui différencie notre région, c’est bien sa vie culturelle sous toutes ses formes.

Cela fait partie de cette fameuse qualité de vie dont se vantent nos dirigeants. Sauf que notre vie culturelle est maintenant en danger. Un retour en arrière s’impose.

En 1992, le gouvernement du Québec a décidé de dépolitiser, supposément, les subventions à la culture, qui relevaient du ministère de la Culture et des Communications (MCC). Pour ce faire, il créa le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Le CALQ commença à centraliser, à unifier les prises de décisions. C’est ainsi que les dossiers de création/production, tant pour les organismes que pour les artistes, passèrent du MCC au CALQ. Plusieurs organismes et artistes se virent alors privés d’aide, et les bourses diminuèrent considérablement.

Il faut se rappeler qu’à cette période, l’Abitibi-Témiscamingue avait sa direction régionale du MCC. Cela facilitait les relations entre les artistes et le gouvernement. Mais le pire était à venir.

En 2014, le financement des salles de spectacles de notre région et Spectour passèrent sous la gouverne du CALQ. En 2015, ce fut au tour des centres d’expositions. Enfin, en 2017, les organismes qui avaient déposé auprès du CALQ des demandes d’aide pour leur fonctionnement ont reçu juste avant les vacances de juillet des réponses négatives.

L’Abitibi-Témiscamingue est la seule à avoir subi des baisses de financement en provenance du CALQ, par rapport à 2016-2017. Celles-ci représentent une diminution de 9 % du soutien gouvernemental, alors que les autres régions ont obtenu des augmentations de plus de 9 % en financement.

Injuste, inacceptable, je manque de qualificatifs pour dénoncer cette attaque en règle contre la culture de notre région. Qu’est-ce que ça implique, demandez-vous? Ça implique que les galeries d’art, les centres d’exposition, les salles de spectacles et Spectour, entre autres, se voient amputés d’une aide essentielle à leur survie. En fait, ce sont 18 organismes financés par le CALQ qui doivent faire face à une crise sans précédent, non seulement pour 2017, mais également pour les années 2018 et les suivantes.

Ça veut dire quoi? Moins de spectacles, moins de tournées, donc l’Abitibi-Témiscamingue risque de devenir une région culturellement déficiente. Et alors, ajouterez-vous? C’est là qu’arrive la qualité de vie dont je parlais plus haut. C’est bien beau de vouloir attirer des travailleurs pour nos entreprises, faire des tournées de séduction pour attirer ici des professionnels, mais ce qu’on leur vante, c’est non seulement l’air pur, les grands espaces, la forêt et les lacs tout proches, mais aussi très souvent la qualité de notre vie culturelle avec tous ses festivals, expositions et spectacles. Il ne faut surtout pas que cela diminue ou risque de disparaître.

Quoi faire, alors? Il faut dénoncer cette attaque sur toutes les tribunes possibles. Elle risque de faire perdre, à nos organismes culturels, près de 900 000 $ d’ici 2021. Il faut de toute urgence rappeler au gouvernement que, dans sa politique culturelle, il est dit: «Le gouvernement prend acte de l’engagement des instances municipales et il entend les encourager à poursuivre dans cette voie et soutenir leurs actions afin de maintenir ce dynamisme culturel.» Et surtout: «Il est donc essentiel d’adapter les interventions aux particularités de chaque milieu».

Voilà, le mot est dit: adapter les politiques aux régions et non, comme actuellement, les régions aux politiques. Il faut que nos députés fassent front commun avec les édiles municipaux et régionaux, sinon des dommages irréparables risquent d’en résulter. Voilà une première mission urgente pour notre ministre régional, Luc Blanchette. Ne sommes-nous pas en année électorale? Combien de fois devrais-je le dire? Unis, nous sommes capables de faire face à tout.

Sauvons notre vie culturelle régionale, car comme le dit le proverbe: «C’est créer le talent que de l’encourager!».

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