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30 mai 2021

Les origines de Blais Industries

Beaucoup de chemin parcouru depuis l’arrivée de Robert Blais et Louise Lawlor

Famille_Blais

©Archives personnelles

Le début de la famille Blais-Lawlor, de gauche à droite: Louise, Jacques, Robert et Serge.

Dans le cadre du cours Projet en histoire, au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, nous devions faire une recherche sur un sujet d’histoire régionale. Pour ma part, j’ai choisi de faire une recherche sur ma famille et la compagnie qui en découle, Blais Industries.

Robert Blais est né le 15 janvier 1923, à Québec. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a réparé la plomberie sur des bateaux de guerre et apprit de cette manière le métier de plombier. Quand la guerre fut terminée, Robert alla travailler en tant que contremaître pour la tuyauterie du barrage de Shipshaw, situé au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il revint peu de temps après à Québec, puis partit pour Noranda en 1946, où il travailla pour la plus grande compagnie de plomberie à l’époque, Girard-MacLean. Louise Lawlor, quant à elle, est née le 3 février 1927 à Québec, au sein d’une petite famille où elle était la cadette. Immigrante irlandaise de 3e génération, elle travailla dans une compagnie de pièces d’auto à Québec. La famille Blais et la famille Lawlor habitaient à une rue l’une de l’autre. Louise et Robert se rencontrèrent quand la mère de ce dernier acheta le gramophone de la famille Lawlor. Ils commencèrent ainsi à se fréquenter, puis se marièrent en décembre 1946.

Un nouveau départ : l’Abitibi

Ayant vu la prospérité de cette région éloignée, Robert retourna s’installer définitivement à Noranda avec Louise, suite à leur mariage. En effet, la guerre ayant relancé l’économie, les ressources naturelles qui servaient à produire de nouveaux besoins de productions ont créé de nombreux emplois, particulièrement en Abitibi. C’est donc avec seulement 19 $ en poche et près de 12 heures de train plus tard que le couple arriva à Noranda et emménagea dans un petit appartement au 658 rue Carter.

En septembre 1949, après trois ans de travail au sein de Girard-Maclean, Robert démissionna pour aller travailler chez Lapointe et Frères, une autre compagnie de plomberie qui offrait de meilleures conditions. En effet, les frères Lapointe proposèrent à Robert d’être le responsable de l’entreprise avec un salaire de 1,65 $ par heure, 10 heures par jour, ainsi que des vacances et des congés maladie payés. Entre-temps, Louise eut deux enfants : Jacques et Serge. Elle s’occupa d’eux et de la maison pendant que Robert travaillait.

La fondation d’une entreprise familiale

Étant entreprenant et voyant qu’il y avait beaucoup d’opportunités en construction, Robert fonda en 1952 la compagnie Plomberie Blais, qui se situait au 174 rue Carter, à quelques pas de chez eux. La compagnie installait de la plomberie, en plus de vendre et d’installer des systèmes de chauffage à l’eau chaude et des systèmes de ventilation.

Dès sa création, Louise s’impliqua à titre de coordonnatrice dans l’entreprise en prenant les appels, en faisant la comptabilité et les soumissions, en plus de s’occuper de ses enfants. Une grande tâche, compte tenu du fait qu’au cours des 10 années qui suivirent, elle eut Yvan, Suzanne, Jocelyne et Marc.

Vers 1960, la famille déménagea dans une maison qui se situait sur l’avenue Saint-Maurice, au coin de la 18e rue, dans le quartier que les citoyens appelaient le « Townsite ». Habiter dans ce quartier résidentiel fut une belle promotion pour la famille. Peu de temps après, des entrepreneurs pour lesquels Robert travaillait en tant que sous-traitant ne payèrent pas ce qu’ils devaient à Plomberie Blais et la compagnie fit faillite. La famille dut par la suite vendre la maison et faire beaucoup de sacrifices pour surmonter cet évènement. Ils retournèrent habiter près de l’entreprise dans un appartement au-dessus de celle-ci, sur la 7e rue, et ce, pendant une dizaine d’années.

Le 12 mars 1974, à 51 ans, Robert décéda d’un cancer du poumon généralisé. Suite au décès de son mari, Louise prit en main l’entreprise familiale avec ses deux fils aînés, Jacques et Serge. Peu de temps après, son troisième fils, Yvan, s’impliqua, suivi éventuellement de Jocelyne et quelques années plus tard de Marc.

Un vent de changements

Après la mort de Robert, les modes changèrent et l’entreprise commença à modifier ses orientations pour ne plus juste faire du résidentiel et du commercial, mais aussi de l’industriel. La compagnie décida donc de délaisser la vente et l’installation des systèmes de chauffage pour se concentrer sur la tuyauterie industrielle et l’installation de structures d’acier et de chaudronneries. Elle eut entre autres des contrats à la mine Doyon et à la mine Noranda, qui furent un bon tremplin pour l’entreprise. Plomberie Blais, qui avait toujours eu entre deux et quatre employés, commença à accueillir plus de membres au sein de son équipe afin de répondre aux nouveaux contrats dans les mines. De plus, avec le décès de son fondateur, la compagnie changea de nom pour R. Blais et Fils.

C’est aussi à cette époque que fût fondée une seconde entreprise, Location Blais, dirigée par Serge et Yvan. Celle-ci se situait dans les mêmes locaux que R. Blais et Fils et œuvrait dans la location d’outils de construction. Éventuellement, la majorité des entreprises de plomberie fermèrent leur porte, sauf R. Blais et Fils, qui survécut aux baisses de l’économie, telle que la crise des années 1980. En 1988, la compagnie s’étant agrandie, les bureaux de R. Blais et Fils, qui se trouvaient désormais au 153 7e rue, déménagèrent au 155 boulevard Industriel, où ils se situent encore aujourd’hui.

Blais Industries dans le temps

En 1990, la compagnie L. D. Pilon, autrefois nommée Girard-MacLean, pour laquelle Robert travaillait au départ, fit faillite. Blais Industries embaucha donc les 250 employés et prit la relève dans les contrats en cours de l’entreprise en faillite. En 1992, la compagnie eut son premier contrat à l’international, en Guyane, dans le cadre du projet Omä afin d’effectuer l’installation mécanique de la tuyauterie et de la structure de la mine. En 2002, Blais Industries dut se mettre sous la loi de la protection de la faillite à cause d’un litige commercial d’une valeur de 6 millions de dollars. Malgré les sueurs froides que cela causa, l’entreprise réussit à se sortir de cet évènement.

Une famille à la fibre entrepreneuriale

De Blais Industries et de Location Blais ont découlé plusieurs entreprises fondées par la famille Blais-Lawlor, qui ont contribué au développement économique de Rouyn-Noranda et de l’Abitibi-Témiscamingue. En effet, en voyant que le marché des pompes était très prometteur lorsque Location Blais a introduit ce secteur à l’entreprise, Yvan fonda la compagnie Techosub, qui crée, fabrique, et distribue des solutions de pompage et de gestion d’eaux dans le secteur industriel. Pour sa part, Marc fonda Blais Récréatif, un concessionnaire de VR et d’équipements sportifs motorisés. Jocelyne rejoint Jacques pour s’occuper de Blais Industries, à titre de directrice des ressources humaines et opérationnelles. Pour sa part, Suzanne devint directrice de l’école musicale en sol mineur. De plus, une grande partie des petits-enfants de Robert et Louise s’impliquèrent dans une de ces entreprises ou dans le monde des affaires.

Louise, quant à elle, continua de supporter chacun dans les différentes entreprises et de s’impliquer dans la communauté, particulièrement dans la fondation « Le sourire de Martin ». Cette organisation à but non lucratif avait pour mission d’aider les personnes atteintes de maladies, comme le cancer, en ramassant des fonds. D’ailleurs, en 1985, Louise fut la première femme à recevoir le prix de la femme d’affaires de l’année. Le 6 février 2008, à l’âge de 81 ans, elle décéda d’un cancer de l’estomac et du foie.

De nos jours

Aujourd’hui, la compagnie autrefois fondée par Robert Blais se porte mieux que jamais. En effet, selon les contrats, entre 300 et 600 employés travaillent maintenant chez Blais Industries. Au cours de toutes ces années, la compagnie a travaillé sur des chantiers dans 19 différents pays, sur quatre continents et se spécialise dans l’installation d’équipements miniers, de la structure d’acier à l’électricité. En 2019, l’entreprise fut la lauréate de la discipline « Gestion innovante des ressources humaines » au Concours Extra. Son innovation se démarqua entre autres quand elle offrit une formation rémunérée à 20 candidats pour qu’ils viennent ensuite travailler dans la compagnie à titre de mécaniciens. De plus, Blais Industries est récemment devenue partenaire à la Zone d’innovation minière (ZIM), un projet de 9 milliards de dollars qui consisterait à construire un nouveau quartier d’ici 2050 qui serait « destiné à favoriser [la recherche] dans le domaine minier ». En 2022, cela fera 70 ans que l’entreprise marque l’histoire de Rouyn-Noranda. Que nous réserve-t-elle d’autre pour les années à venir ?

Marjorie Blais
Étudiante en sciences humaines
Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

Commentaires

30 mai 2021

Michel Plouffe

Félicitation a Blais Industries

30 mai 2021

pierre jacques

Bravo,,c'est bien écrit et très intéressant à lire ,,,on ne connait jamais assez notre historique...C'est un beau rappel....

30 mai 2021

Jean de Denus

Félicitations pour la persévérance des fondateurs et de la première génération.

31 mai 2021

Michel Beaucage, ancien résident

Juste des félicitations à faire à cette famille émérite.

1 juin 2021

Julien Rivard

Je trouve l'article fort intéressant et surtout le fait que Marjorie Blais se soit impliquée ainsi dans une recherche sur l'histoire d'une importante entreprise et de sa famille. C'est bien écrit et je suis certain que ce travail bien fait sera une inspiration dans d'autres études qu'elle fera et pour d'autres étudiants.

30 septembre 2021

Len Gauthier (Air Canada -retraité)

Excellente biographie de la famille Blais. J'ai eu le grand plaisir de connaître Robert ainsi que son frère Gaston. Félicitations à toute la famille pour votre grand succès.

26 mars 2022

Marie-Claire Mondoux

Un texte très bien écrit et très intéressant ! Un succès familial que nous pouvons être fier .

26 mars 2022

Marie-Claire Mondoux

Un texte très bien écrit et très intéressant ! Un succès familial que nous pouvons être fier .

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