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17 février 2018

Présence économique des Autochtones

Comme ça, les Autochtones de la région ont décidé de se lancer en affaires. Que voilà la bonne nouvelle!

Après les investissements faits par les Cris dans la Vallée-de-l’Or, qui se chiffrent à plusieurs millions de dollars par année, après les Anishinabe de Pikogan qui vont investir près de 20 M $ dans leur communauté, voilà que les dirigeants de la communauté de Timiskaming First Nation ont décidé, eux aussi, d’investir des millions de dollars, à Rouyn-Noranda cette fois-ci, pour y financer la construction d’un établissement hôtelier.

On ne peut que saluer ces investissements, et probablement que cela ne fait que commencer. Pendant trop longtemps, on a véhiculé que les Autochtones étaient trop souvent à la charge de l’État, ne voulaient que recevoir des subventions et étaient, somme toute, des parasites. Bien entendu, ces remarques ne reposaient sur aucune base solide et, malheureusement, elles ternissaient l’image des Premiers peuples. Un grave préjugé s’appliquait et, hélas, s’applique encore trop souvent. «La méconnaissance entraîne la méfiance», dit-on. C’était vraiment le cas!

En fait, à quand remonte votre dernière visite dans une communauté autochtone? Pour la majorité d’entre vous, probablement jamais. Voilà qui manque vraiment à votre culture, car ce peuple invisible, comme le titrait Richard Desjardins, pour son documentaire sur la communauté de Kitcisakik, vit et surtout se développe tout près de nous. Certaines communautés ont décidé qu’il était temps de penser à leur développement économique sans plus attendre l’aide des gouvernements. Ainsi en est-il pour les Cris et les Anishinabe de la région.

Il faut admettre qu’ils ont la bosse des affaires. Leurs communautés grandissent à la vitesse grand V, leurs peuples sont en croissance et leurs gens veulent, comme tout le monde, avoir une bonne job et profiter de la croissance économique de notre région. Ils se lancent peut-être dans l’hôtellerie, mais – et surtout – ils ont développé une stratégie pour la formation de leur main-d’œuvre. Que ce soit à Pikogan, Notre-Dame-du-Nord, Winneway ou ailleurs, on sent une effervescence pour former de nouveaux travailleurs dans leurs communautés, pour les projets, non seulement chez eux, mais aussi dans ceux qu’ils vont financer à l’extérieur.

De bons mécaniciens, menuisiers, plombiers, électriciens et autres sur leurs chantiers, ils en veulent qui soient autochtones. Peut-on leur en vouloir? Je crois que non. Ce sera probablement l’une des plus belles façons de les intégrer et non pas de les assimiler. Je sais qu’il reste beaucoup de travail à faire, mais nos voisins autochtones ont la volonté d’y arriver et dans plusieurs communautés, la formation professionnelle de leurs membres est devenue une priorité. Fini d’attendre le chèque d’aide sociale; maintenant, on se prend en main.

Pour avoir discuté avec plusieurs leaders autochtones, cette volonté de s’en sortir ne fait que commencer. Cela ne veut pas dire que les Autochtones vont renoncer à leurs revendications territoriales ancestrales. Ils ont le droit de faire valoir leurs droits, et les compagnies forestières et minières devraient s’en rappeler. Il n’y aura pas de développement économique sur les territoires autochtones sans que ces dernières y participent. Cela signifie qu’ils ne veulent plus attendre après les gouvernements pour se prendre en main et assurer leur développement économique. Et ça, c’est une excellente nouvelle! Nous sommes voisins, alors pourquoi ne pas faire affaire ensemble? Nous ne pouvons qu’en sortir tous gagnants.

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