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19 mai 2017

Histoire de chiens

©tiverylucky

Récemment, le gouvernement du Québec déposait le projet de loi 128. Ce projet vise à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens. Wouf! Quel programme! Quelle belle idée de vouloir nous protéger à tout prix des chiens méchants.

Ce projet de loi fait suite aux nombreuses attaques des chiens de race «pitbull» au cours des dernières années, qui ont fait plusieurs victimes et causé des blessures sérieuses à plusieurs personnes. Comme les municipalités avaient des difficultés à faire respecter leurs règlements concernant les animaux dits nuisibles, elles se sont adressées au gouvernement pour que celui-ci légifère en la matière. Tout cela part peut-être d’une bonne intention, mais, et c’est là tout le problème, comment fera-t-on pour faire respecter cette loi qui, dans plusieurs milieux, apparait inacceptable?

Parlez-en à la Société protectrice contre la cruauté envers les animaux (SPCA) et vous vous rendrez vite compte que pour elle, il n’est pas question d’euthanasier un animal en bonne santé et qui a un bon comportement. Qui plus est, que vont faire les SPCA des chiens errants, les euthanasier? Il n’en est pas question.

Essentiellement, ce projet de loi prévoit un processus qui permettra aux municipalités de faire examiner un chien pour évaluer sa dangerosité. Une fois le rapport fait, la municipalité pourra déclarer un chien potentiellement dangereux, et ce, sans même que ce dernier n’ait attaqué qui que ce soit. Bien évidemment, si le chien a attaqué quelqu’un et lui a causé des lésions corporelles, la Ville pourra ordonner son euthanasie. Mais qui va payer?

Ce projet de loi va plus loin encore. Il identifie des chiens réputés potentiellement dangereux et permet au gouvernement de modifier la liste des chiens identifiés comme tels. Des exemples : des pitbulls, des terriers, des rottweilers, et surtout, des chiens issus de croisements entre ces différentes races prévus à l’annexe 1 du projet de loi.

Qui va payer pour l’examen? Pour l’euthanasie? Pour garder l’animal avant de procéder à son euthanasie? Sûrement pas les SPCA, toujours à la recherche de financement -Marc Lemay

Le gouvernement semble oublier au moins deux choses. Premièrement, un chien ne nait jamais mauvais. C’est le maître qui en fait ce qu’il devient. Deuxièmement, le gouvernement va donner par cette loi un faux sentiment de sécurité. En effet, qui aura peur d’un caniche qui n’est pas dans cette liste de chiens à contrôler? Mais un caniche peut aussi mordre si on le provoque.

Ce projet de loi n’a pas reçu l’appui de l’Ordre des vétérinaires et surtout n’est pas appuyé par les SPCA, qui risquent, elles, de se voir imposer de faire respecter une loi qui va à l’encontre de leur mission. Signalons aussi que ce projet de loi ne s’appliquera pas dans les communautés autochtones, même si celles-ci sont situées à proximité des municipalités, à moins que les communautés n’acceptent d’appliquer la loi à venir après entente avec les municipalités

Ce projet de loi n’est qu’à l’étape de la première lecture, mais il reste, comme on peut le voir, beaucoup de travail à faire afin de le peaufiner et surtout de le rendre acceptable à ceux et à celles que l’on veut protéger, qui auront à le mettre en œuvre ou à l’appliquer.

Et dire que le chien est le meilleur ami de l’homme... Wouf wouf!

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