24 novembre 2017

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Bravo et bonne chance! Car de la chance, vous allez en avoir besoin pour mener à bien tous les dossiers qui vont atterrir sur la table de votre conseil municipal.

Première remarque, sachez que les municipalités sont des créations du gouvernement du Québec; c’est lui qui fixe les règles, qui vous envoie des demandes ou des obligations, sans les sous qui vont avec. Je ne veux pas dégonfler immédiatement votre <@Ri>balloune<@$p>, mais sachez que vous aurez très peu de marge de manœuvre pour réaliser toutes vos promesses électorales, si vous avez fait l’erreur d’en faire. Car bien souvent, les programmes sont normés.

Vous demanderez rapidement à votre directeur ou directrice générale la définition de programme normé. Les dossiers que vous aurez à traiter sont nombreux. Pas juste le budget municipal, mais tous les dossiers des aqueducs, des égouts, de l’environnement, de l’agriculture, de la forêt, de la culture, du sport et combien d’autres encore vont accaparer la majorité de votre temps à la table du conseil.

Les pièges à éviter, il y en aura plusieurs et le pire est sans doute de vous croire investi d’une mission à accomplir et de vous détacher ou négliger ceux qui vous ont élus, sauf à la période de questions des assemblées publiques. Il vous faut continuer à être près de votre monde, pas juste lors des campagnes électorales. Pour ce faire, vous devez exiger, j’insiste là-dessus, vous devez exiger de votre maire ou mairesse, qu’il ou qu’elle vous laisse, comme conseiller municipal, une marge de manœuvre, ou plus précisément, qu’il ou elle vous mette en charge d’un dossier et que ce soit vous qui le pilotiez devant la population. Cela implique d’en être responsable en comité, puis, s’il y a lieu, d’en être responsable devant la presse et la population.

Et vous, maire ou mairesse, vous devez éviter de tout centraliser entre vos mains. Donnez à vos conseillers des dossiers, pour qu’ils se sentent impliqués dans le développement de votre ville, pas seulement lors des conseils municipaux une fois par mois ou aux deux semaines. Assurez-vous que le personnel permanent de votre ville et les élus fassent cause commune, donc qu’ils forment une équipe soudée. Mais il faut se rappeler que ce sont les élus qui font la politique, et non les employés.

J’ajouterai: soyez sceptiques à l’égard des paliers politiques, tant provincial que fédéral. Les élus de ces deux paliers de gouvernement veulent eux aussi être réélus et en plus de la langue de bois, ils sont capables de promettre de s’occuper du dossier et bien souvent risquent de l’oublier. Alors, n’hésitez jamais à les relancer, à leur rappeler leurs promesses.

J’ai l’air comme ça d’être un peu paternaliste, mais mon but est surtout de vous préparer à ce qui vous attend pour éviter toute désillusion, qui risque d’arriver si vos attentes dépassent les possibilités de votre ville. Maintenant, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance et merci de votre implication pour l’avenir de votre ville.