18 avril 2018

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

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©Le Citoyen - Archives/Thierry de Noncourt

«Je ne l’accepte pas», a-t-il lancé au juge Marc E. Grimard, tout en frappant de sa main avec force le bureau devant lui.

Je voulais écrire SOS sur les portes du Palais de Justice. C’était ma chance de pouvoir défendre ma vie. Cr…, allumez! c’est ma vie! -Richard St-Michel

«Je voulais écrire SOS sur les portes du Palais de justice. C’était ma chance de pouvoir défendre ma vie. Cr…, allumez! C’est ma vie! À cause de vous, je n’ai plus le droit de revenir ici. Je vais barbouiller le Québec de SOS. Vous ne me croyez pas, mais je vais le faire», a-t-il continué.

Le constable spécial a tenté de calmer St-Michel en lui expliquant tranquillement qu’il venait d’être acquitté et qu’il pouvait quitter les lieux. L’accusé s’est plutôt jeté au sol en lançant à la policière et au constable spécial qu’il ne quitterait pas la salle. Après quelques minutes, St-Michel s’est levé de lui-même avant d’être escorté en dehors de la salle d’audience.

Acquitté

L’homme de 66 ans faisait face à des accusations de conduite dangereuse et de délit de fuite lors d’une poursuite policière.

Cependant, le témoin policier de la Couronne n’était pas présent. «Il est en congé de maladie pour une durée indéterminée», a mentionné la procureure, M^e Mélanie Gagné, en demandant de reporter le dossier à une date ultérieure.

Questionné sur sa position sur ce sujet par le juge, Richard St-Michel a divagué sur son obsession, le transport adapté. Ramené à l’ordre, il a offert une réponse acceptable. «Quand je suis entré ici, j’avais tout ce qu’il me fallait. Vous savez, Monsieur le juge, j’ai juste un bras et je suis un unijambiste. Je me suis déplacé ici. À M^e Gagné de faire venir le policier», a-t-il fait valoir.

Le juge Marc E. Grimard a refusé la demande de report. Puisque la Couronne n’avait plus de preuve à offrir, il a prononcé l’acquittement de l’accusé.

Plaideur quérulent

Depuis octobre 2016, Richard St-Michel n’a plus le droit d’introduire aucune demande en justice sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite du juge en chef de la Cour concernée.

Rendue par le juge Bernard Tremblay, de la Cour supérieure du Québec, cette décision avait fait suite à une demande déposée par la Ville de Rouyn-Noranda pour faire reconnaître St-Michel plaideur quérulent, c’est-à-dire une personne qui multiplie les recours de manière obsessive avec des arguments juridiques inventifs et incongrus. Elle avait mis fin à une saga rocambolesque qui durait depuis près de quatre ans.

Rappelons que Richard St-Michel avait commencé par interpeller le conseil municipal pour obtenir la gratuité du service de transport adapté. Essuyant refus sur refus, il s’était ensuite adressé aux tribunaux pour obtenir le remboursement d’une somme de 8 $. Progressivement, sa requête s’était muée en recours de 850 M $ au nom de tous les handicapés du Québec.