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12 septembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Trois ans et demi de prison pour avoir causé la mort de son ami

©TC Media - Jean-François Vachon

Pratiquement cinq ans jour pour jour après avoir causé le décès de Claude-Olivier Tanguay, Denis St-Pierre a été condamné à trois ans et demi de prison.

Le juge Marc E. Grimard a rendu sa sentence le 12 septembre au Palais de justice de Rouyn-Noranda. Ce faisant, il a penché en faveur de la procureure de la Couronne, Me Véronic Picard. Celle-ci réclamait quatre ans de détention. L’avocat de St-Pierre, Me Claude Bédard, avait plutôt recommandé un emprisonnement d’un an et neuf mois.

Monsieur St-Pierre a fait preuve d’une insouciance incroyable -Le juge Marc E. Grimard

Capacités affaiblies et délit de fuite

Les faits pour lesquels St-Pierre a été trouvé coupable à la suite d’un long procès qui s’était déroulé en décembre 2016 s’étaient produits dans la nuit du 14 au 15 septembre 2012 sur le chemin Giasson, dans le quartier Beaudry de Rouyn-Noranda.

«L’accusé et la victime ont quitté la maison ensemble. Deux témoins ont ensuite vu le véhicule de M. St-Pierre prendre le fossé. Lorsqu’ils ont aperçu ce dernier à l’extérieur de son véhicule, ils ont constaté qu’il était en état d’ébriété. Ils lui ont même offert de le raccompagner chez lui», a relaté le juge Grimard.

St-Pierre a toutefois décliné l’offre et est reparti dans son véhicule. «À ce moment, les témoins ont aperçu les phares arrières monter et redescendre. Comme ils voulaient comprendre, ils se sont approchés et ont entendu ce qu’ils avaient alors identifié comme le cri d’une vache. C’est là qu’ils ont remarqué M. Tanguay, étendu sur le sol. Il était encore vivant, mais blessé gravement. Il est décédé quelques instants plus tard», a précisé le juge.

Des parents brisés

Marc E. Grimard a également lu une déclaration écrite des parents de Claude-Olivier Tanguay, qui n’étaient pas présents dans la salle.

«Depuis la perte de mon fils, ma vie n’a plus d’importance, avait écrit la mère de la victime. Chaque réunion de famille ravive la douleur. Je me sens comme si c’est moi qui étais en prison. Je n’ai vu aucun remord ni aucune empathie chez l’accusé. Il doit comprendre la souffrance que nous vivons chaque jour.»

«Depuis la mort de Claude-Olivier, j’ai vendu ma maison et je ne suis plus capable de rien faire, a indiqué son père. Cet homme n’a eu aucun respect pour la vie de mon fils. Il l’a laissé mourir comme un chien. Il nous a arraché un morceau du cœur et il continue à vivre comme si de rien n’était. Comment agirait-il si ça avait été son enfant?»

Insouciance et absence de remords

Avant de prononcer sa sentence, le juge Grimard a cité comme facteurs aggravants les circonstances de l’accident, le décès de la victime et ses conséquences sur sa famille ainsi que l’absence de remords chez St-Pierre.

«L’accusé a produit une version invraisemblable des faits, relatant au moins trois explications différentes à travers toutes les étapes du processus judiciaire, a-t-il mentionné. Quant aux gestes, il a fait preuve d’une insouciance incroyable. De plus, à part le fait que Monsieur est père de famille, qu’il a la garde partagée de deux adolescents, qu’il a un emploi et qu’il est apprécié dans son milieu de travail, on retrouve très peu de facteurs atténuants. La suggestion de la Couronne me paraît donc très raisonnable.»

Le juge Marc E. Grimard a imposé à St-Pierre une peine de trois ans et demi de prison. Il lui sera aussi interdit de conduire pendant cinq ans et ne pourra posséder d’arme pendant dix ans.

Avant de quitter la salle, escorté vers la détention par le constable spécial du Palais de justice, St-Pierre a jeté un dernier regard en direction de sa famille en haussant les sourcils de résignation et en esquissant un sourire atone.

Un message pour le public

En entrevue, Me Véronic Picard s’est dite satisfaite de la décision du juge. «L’épreuve a été très difficile pour la famille, a-t-elle signalé. Nous espérons à présent que la sentence aura un effet dissuasif non seulement pour M. St-Pierre, mais aussi pour le public. Car même après toutes les campagnes de sensibilisation, la conduite avec les capacités affaiblies demeure un fléau.»

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