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07 juillet 2017

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Une soirée trop arrosée lui coûte sa carrière comme policier

©TC Media - Archives

Plus de trois ans après un party de la nouvelle année qui a mal tourné, Brian St-Germain, 23 ans, a été condamné à 90 jours de prison discontinue pour agression armée et voies de faits graves.

Dans la nuit du 31 décembre 2013 au 1er janvier 2014, St-Germain, étudiant en techniques policières et âgé de 19 ans à l’époque, fêtait avec des amis au pub O’toole.

Intoxiqué par l’alcool, le jeune adulte a assené un coup au visage de sa victime avec un verre de bière. Il croyait que cette dernière venait de l’agresser dans une bagarre qui avait éclaté dans le bar.

Sa victime a subi une coupure d’une dizaine de centimètres en plus d’avoir le nez fracturé. Encore aujourd’hui, sa cicatrice est sensible au froid et elle vit avec des problèmes psychologiques liés à l’apparence ainsi que des douleurs chroniques.

«Vous avez fui les lieux en prétextant devoir vous soigner, ce qui est vrai, mais vous ne vous êtes pas soucié de votre victime», a indiqué le juge Claude P. Bigué.

«Je voudrais avoir tes blessures»

Dans sa plaidoirie, l’avocat de St-Germain, Me Jean Petit, a mis en lumière le parcours de son client. «Mon client et sa victime ne savaient pas qu’en se souhaitant bonne année, les choses allaient changer. La victime a été défigurée par le geste de mon client et il reste encore des séquelles. C’est extrêmement triste», a-t-il exposé.

«Mon client a vécu avec les conséquences de son geste. Il a pris ses responsabilités. Il n’a pas été un égocentrique. Il se soucie de la victime», a-t-il ajouté.

Dans son témoignage, alors que la victime était dans la salle, Brian St-Germain s’est retourné vers elle. «J’aurais voulu te parler ailleurs qu’ici. J’aurais voulu te contacter pour qu’on s’en parle. C’était un malentendu. Ça n’aurait jamais dû arriver. Si je le pouvais, je prendrais toutes tes blessures. Je vais regretter ce geste toute ma vie.»

Faire face aux conséquences

Étudiant en techniques policières au moment des faits, il a néanmoins complété son diplôme d’études collégiales tout en sachant pertinemment qu’il devrait faire une croix sur sa carrière. De plus, il avait aussi été accepté en droit.

Malgré tout, mon client était un actif pour la société, il l’est demeuré et il veut le rester. Il a fait face à la réalité et il ne s’est pas caché. C’est là qu’on voit la noblesse d’un homme. Quand il reconnait ses erreurs et qu’il y fait face -Me Jean Petit

«Malgré tout, mon client était un actif pour la société, il l’est demeuré et il veut le rester. Il a fait face à la réalité et il ne s’est pas caché. C’est là qu’on voit la noblesse d’un homme. Quand il reconnait ses erreurs et qu’il y fait face», a plaidé son avocat.

Après avoir complété des cours enrichis à l’éducation aux adultes, il a entrepris un baccalauréat en génie chimique et compte se réorienter vers le génie minier. «Il a aussi fait un AVC durant son année universitaire. Il a réappris à parler et à écrire durant sa session et il l’a terminée avec succès», a précisé Me Jean Petit.

Ce dernier demandait une peine de prison de 90 jours discontinue assortie d’une probation et d’un interdit de contact.

Des gestes graves

La procureure de la Couronne Me Mélissa Plante demandait une peine d’emprisonnement de cinq mois. «Le risque de récidive est faible et le rapport présententiel est positif. Cependant, monsieur éprouve beaucoup de regrets sur sa réaction dans le rapport, mais il y a très peu de mots sur sa victime. Il se dit seulement désolé pour ses blessures», a-t-elle fait valoir.

Elle a aussi soutenu que le geste était grave. «Ce fut seulement un seul coup, mais armé d’un verre en vitre. La victime a subi des conséquences physiques et psychologiques importantes.»

Réhabiliter

Le juge Claude P. Bigué s’est rendu aux arguments de la défense en condamnant Brian St-Germain à 90 jours de prison discontinus à purger les fins de semaine ainsi qu’à une probation de 18 mois assortie d’une interdiction de posséder des armes pendant 10 ans.

«Il n’a pas seulement manifesté son intention de se réhabiliter, il s’est mis en action. Depuis les faits, il a toujours respecté ses conditions de remise en liberté : couvre-feu, interdiction d’alcool. Ce n’est pas évident pour un jeune de 19 à 23 ans. Depuis les évènements, il a vécu une vie de moine qui a eu un effet dissuasif. Nous sommes en présence d’un cas de réhabilitation très bien amorcé et on se doit de l’encourager», a expliqué le juge pour justifier sa sentence.

Il a aussi énuméré plusieurs facteurs atténuants. «Il n’a aucun antécédent. Il n’a aucune animosité envers la victime. Nous sommes devant un délit isolé et circonstanciel, une erreur de parcours d’un très jeune homme. Il n’y a qu’un seul coup de porté, non prémédité, mais désastreux.»

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