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18 octobre 2017

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Keven Tremblay libéré en attendant le reste des procédures

Bataille devant le bar O69

Keven Tremblay

©Photo tirée de Facebook

Accusé de voies de fait graves et d’avoir causé des lésions, Keven Tremblay, 25 ans, a été libéré mercredi après-midi avec de nombreuses conditions à respecter. Il était accusé en lien avec l’altercation entre deux hommes survenue devant le bar O69 la fin de semaine dernière.

La procureure de la Couronne, Me Mélanie Gagné, demandait que l’accusé demeure détenu en attendant la suite des procédures.

C’était aussi un crime évitable. La victime était intoxiquée. S’il avait vraiment appris de ses erreurs de jeunesse, l’accusé aurait quitté. Ce n’est pas une bataille de gars chaud -La procureure de la Couronne, Me Mélanie Gagné

«On a un individu qui a 11 dossiers sur une période de six ans et qui dit avoir appris de ses erreurs de jeunesse en 2012. Seulement en 2017, il est venu devant la cour à trois reprises. De plus, chaque fois, les infractions impliquaient une consommation d’alcool. On a un individu qui n’a pas fait ses travaux communautaires, qui ne paie pas ses amendes et qui a conduit quand il lui était interdit de le faire. On ne peut pas lui faire confiance et il représente un risque de récidive», a-t-elle soutenu.

Elle a aussi qualifié le crime d’odieux et gratuit. «C’était aussi un crime évitable. La victime était intoxiquée. S’il avait vraiment appris de ses erreurs de jeunesse, l’accusé aurait quitté. Ce n’est pas une bataille de gars chaud», a-t-elle exposé.

De son côté, l’avocat de la défense, Me Claude Bédard, était d’une autre opinion. «Je ne suis pas convaincu qu’on n’a pas affaire à une bataille de gars chaud. Les circonstances ne sont pas si accablantes. L’accusé ne s’est pas acharné sur la victime. On parle d’un seul coup de poing. La gravité des blessures vient plus du fait qu’il est tombé au sol», a-t-il fait valoir.

«Mon client a toujours été un actif pour la société. Il a toujours travaillé et ce n’est pas un individu qui est le plus criminalisé. L’infraction n’était pas préméditée», a-t-il ajouté.

Libéré

La juge Denyse Leduc s’est rendu aux arguments de la défense et a accepté de libérer Keven Tremblay.

Ce dernier devra payer une caution de 2 500$. Il devra garder la paix et avoir une bonne conduite. Il lui est interdit de fréquenter les bars, de consommer de l’alcool ou des stupéfiants. De plus, un couvre-feu lui est imposé. Il devra aussi se soumettre à une évaluation en toxicomanie.

«J’ai considéré votre profil d’individu, votre jeune âge, le fait que vous avez un emploi et un lieu de résidence stable et que vous êtes prêt à verser une caution et à respecter des conditions restreintes. Je constate que vous avez des antécédents, mais on ne peut pas dire qu’il soit nombreux. De plus, plusieurs de vos infractions sont en lien avec la consommation d’alcool, ce qui démontre une problématique», a souligné la juge Denyse Leduc.

Elle a aussi tenu compte des circonstances de l’infraction pour libérer l’accusé. «Il n’y a pas de préméditation et il y a une possibilité de défense. La victime était dans un état d’ébriété avancé et vous étiez aussi en état d’ébriété.»

Une bagarre qui vire mal

Me Mélanie Gagné a, en partie, levé le voile qui pesait sur l’altercation entre l’accusé et sa victime au bar O’69, dans la nuit du 13 au 14 octobre.

Selon ce qu’elle a rapporté, la victime, dans un état avancé dans son intoxication, bloquait le chemin vers la sortie. «Sur la vidéo, on voit l’accusé discuter avec la victime, puis il la pousse et elle tombe par terre. En se relevant, elle pousse l’accusé.»

À ce moment, selon les faits rapportés, la sécurité expulse la victime. «Quand l’accusé sort, il y a une discussion. L’altercation s’en suit. L’accusé assène un coup de poing à la victime», a expliqué Me Gagné.

En chutant au sol, la victime est gravement blessée. «Il a subi une hémorragie au cerveau et il a dû être opéré», a-t-elle mentionné.

Me Claude Bédard a tenu à apporter quelques points. «Le portier mentionne que la victime était agressive et qu’elle a tenté de le frapper. Il faut aussi savoir que l’accusé a collaboré avec les policiers et qu’il ne s’est pas acharné sur sa victime. De plus, un témoin mentionne que mon client fumait une cigarette dehors et que la victime n’arrêtait pas de l’écœurer. Ce témoin indique aussi que la victime était tellement saoule qu’il ne comprenait pas ce qu’elle disait.»

Plusieurs antécédents

Keven Tremblay possède plusieurs antécédents. Il a notamment conduit en état d’ébriété. Par la suite, par deux fois, il a conduit durant une interdiction de conduire. Il a aussi plaidé coupable à des accusations de violence conjugale, de méfaits, de possession simple de stupéfiants et de quelques chefs de défaut de se conformer à une ordonnance.

La procureure de la Couronne et l’accusé ont eu quelques échanges musclés sur ses antécédents lors de son interrogatoire. Questionné sur quand il avait appris de ses erreurs de jeunesse, Keven Tremblay a pris du temps avant de répondre en 2012.

Un autre échange musclé est survenu sur les antécédents de violence conjugale. «Je n’ai jamais touché ma conjointe. J’ai plaidé coupable parce que je ne voulais pas passer plus de temps en détention pour tout perdre. Elle venait de me tromper, j’ai détruit son cellulaire, mais je ne l’ai jamais touchée», s’est-il défendu.

L’accusé a aussi, à un moment donné, éclaté sous la pression des questions. «Je ne veux pas perdre mon emploi, ma maison et tout ce que j’ai. Je vais faire ce que le tribunal va me dire de faire. Si je dois aller faire les examens pour évaluer si j’ai une dépendance, je vais le faire. Si ça peut m’aider de faire une thérapie, je vais la faire. J’aurais peut-être dû y penser avant. Je ne suis pas une mauvaise personne. J’ai 25 ans, j’ai le temps de me replacer», a-t-il lancé.

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