Jean Fontaine, abitibien d’origine, publie son 2e roman

Quand la crise de l’arsenic devient la bougie d’allumage pour un roman

©Gracieuseté crédit : Carl Valiquet

Jean Fontaine, un Abitibien de cœur et d’écriture.

Littérature – Plus de 30 ans après avoir reçu le Prix Robert Cliche pour son premier roman, Les lièvres de Saint-Giron, Jean Fontaine, originaire de Rouyn-Noranda, plonge en plein cœur de l’actualité avec une fiction pas si éloignée de la ville qui l’a vu naître. Le lieu est fictif, la plume est « festive », nous avons voulu en savoir plus sur l’auteur, sur l’œuvre.

De fait, Jean Fontaine a quitté sa ville natale à l’âge de 14 ans. Il en garde toutefois des souvenirs impérissables qui ont inévitablement marqué son parcours, son imaginaire, sa créativité.

« Quand j’étais enfant, pour aller jouer dehors, ma mère me donnait des peppermints pour changer le goût de l’air de la mine qu’on respirait, se remémore-t-il. Plus tard, ado, avec les amis, nous nous rendions au parc de résidus miniers qui était accessible à l’époque. Nous avions l’impression d’atterrir sur une autre planète, dans une scène de désolation postapocalyptique, des troncs d’arbres rongés par l’acide, un sol orange comme on voit sur mars dans les films de science-fiction. Moi, je trouvais ça beau, c’était fascinant. »

Après avoir quitté sa ville natale, Jean Fontaine, a fait un DEC en photographie au Cégep de Matane, des études littéraires et une maîtrise à l’UQAM, a fait carrière comme réalisateur, cameraman et scénariste pendant 35 ans en Abitibi, dans les grands centres et un peu partout à travers le monde. Il a également enseigné le cinéma à la fin des années 1980 au cégep de l'Abitibi-Témiscamingue.

Appel de l’écriture

Curieusement, c’est son éloquence de conteur et son œil cinématographique qui l’ont mené vers l’écriture de son premier roman. « Au départ Les lièvres de Saint-Giron était un scénario de film, mais à l’époque, le cinéma québécois ne disposait pas de budgets si énormes, et à cause de la quantité de personnages et de lieux de tournage, il devenait impossible à réaliser, a relaté Jean Fontaine. Quand j’ai poursuivi mes études en littérature, je l’ai adapté en roman. »

Roman qui lui a valu le prix Robert Cliche, est-il besoin de le rappeler. Son plus récent roman, Le voyage de Fuentes a vu le jour dans des circonstances tout aussi prédestinées. Au seuil de la retraite, il souhaitait se remettre à l’écriture. « Je ne me préoccupais pas d’être publié, j’avais juste le goût d’écrire, parce que j’ai du plaisir à le faire. J’aime raconter, a-t-il avoué. Cette fois-ci, le roman n’est pas né d’un scénario de film, j’ai des idées beaucoup trop dispendieuses à réaliser au cinéma. »

Coïncidence s’il en est une, au moment de s’atteler à son clavier, la crise de l’arsenic a éclaté à Rouyn-Noranda.

« Je souhaitais écrire un roman avec une saveur socio-environnementale, mais je ne voulais pas parler de la Fonderie Horne. Je voulais conserver une totale liberté sur ce que j’allais créer. » - Jean Fontaine

Au lecteur de se faire sa tête

« Je souhaitais écrire un roman avec une saveur socio-environnementale, mais je ne voulais pas parler de la Fonderie Horne, a indiqué Jean Fontaine. Je voulais conserver une totale liberté sur ce que j’allais créer. »

C’est ainsi que Aiguebelle-les-Mines et une nouvelle faille géologique ont vu le jour sur papier. « Je ne dirais pas que c’est un roman engagé avec le poing en l’air, a poursuivi M. Fontaine. C’est un roman engagé, mais avec l’engagement du lecteur. Il doit se faire son opinion à travers ce que découvre le personnage principal, un colonel péruvien de droite qui atterrit à Aiguebelle-les-Mines après avoir appris le décès énigmatique d’un jumeau militant de gauche, activiste, environnementaliste. Fuentes, en fait, est le délégué du lecteur. C’est avec lui qu’on découvre l’environnement, les enjeux, et la finale. »

Mais attention, même si le sujet peut paraître des plus sérieux, ceux qui connaissent la verve et la plume de Jean Fontaine savent déjà à quel point son écriture est festive et débordante de rebondissements plus loufoques les uns que les autres.

Jean Fontaine sera présent au Salon du livre de La Sarre. Pour en savoir plus sur ses activités publiques, visitez sa page Facebook Jean Fontaine – auteur.

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