30 octobre 2017

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©TC Media - Marie-Hélène Paquin

Qui de mieux pour raconter la carrière d’un illustre directeur photo qu’un autre directeur de la photographie? «J’ai décidé de faire ce film-là une fois qu’on m’a invité à aller participer à un hommage dans le cadre des Rendez-vous du cinéma québécois, a raconté Michel La Veaux, qui a également réalisé le documentaire. Son fils m’a téléphoné pour me demander si j’accepterais de rendre hommage à son père en tant que directeur de la photographie. J’ai dit bien sûr, avec plaisir, sachant que Jean-Claude a été une inspiration immense pour moi.»

M. La Veaux a vite réalisé qu’un hommage était trop éphémère pour rendre justice à la carrière de Jean-Claude Labrecque. «Les hommages, ça disparaît; un long-métrage, ça reste. Je dois faire un long métrage documentaire sur Jean-Claude Labrecque pour que ça reste, pour que ce grand personnage du cinéma et de la culture québécoise reste», a-t-il mentionné.

Les hommages, ça disparaît; un long-métrage, ça reste -Michel La Veaux

Un œil incroyable

Jean-Claude Labrecque a un œil incroyable en ce qui a trait à la captation de la lumière, aux plans avantageux pour ses sujets et, disons-le, n’a pas peur de se mettre en danger pour capturer la meilleure image.

«Sa marque de commerce, c’est son audace, a avancé Michel La Veaux. Il ne pouvait pas accepter un refus. L’audace qu’il avait, non seulement pour faire des films, mais quand il utilisait les caméras, les objectifs et la technique du cinéma.» M. Labrecque est reconnu pour ses plans filmés à bord d’un hélicoptère et pour avoir tourné des scènes de cinéma avec une lentille de 1000 millimètres, celles qui sont habituellement utilisées pour filmer les décollages de fusées à la NASA.

Des œuvres marquantes

Bien que Michel La Veaux n’ait pas pu insérer des extraits de toutes les œuvres de Jean-Claude Labrecque dans son documentaire, on y retrouve certaines de ses images les plus marquantes, dont celles des films Le Chat dans le sac et La Vie heureuse de Léopold Z.

D’autres films, à saveur plus documentaire, auront passé à l’histoire pour leur valeur historique, comme les images de Bruce Jenner aux Olympiques de 1976 à Montréal, celles de La Nuit de la poésie 1970 ou celles du passage du général De Gaulle au Québec. Jean-Claude Labrecque et son équipe ont même fait arrêter le bateau sur lequel arrivait le général afin d’y monter et de tourner les images de son arrivée.

Les deux œuvres qui l’ont le plus marqué restent les Jeux Olympiques de 1976 et le tournage du film avec son amie Marie Uguay, une poétesse atteinte d’un cancer qu’il aura eu la chance de côtoyer avant son décès.

©TC Media - Marie-Hélène Paquin

Michel La Veaux, Jean-Claude Labrecque et Martin Guérin à l'occasion d'une ciné-causerie.

«Chaque fois, il reste quelque chose que j’aime et que je reconnais, a affirmé Jean-Claude Labrecque à propos de ses films. Sauf que parfois, j’aimerais recommencer les montages. Mais il est trop tard!»

Très touché

M. Labrecque est très heureux du film que son ami Michel La Veaux a tourné à son sujet. «J’ai regardé ça comme œuvre d’ensemble et je suis très fier, je suis très content de ça», a-t-il confié. Il était d’autant plus heureux de venir présenter le film au Festival. «Il y a un moment que j’étais venu, a-t-il confirmé. J’étais très content de revenir.»

Les deux cinéastes sont également allés à la rencontre du public, le 30 octobre, lors d’une rencontre animée par Martin Guérin. «On est très fiers de venir vivre ça ensemble ici», a appuyé M. Labrecque.