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07 mars 2018

Marilyn Bastien derrière les tables à dessin chez Paul Smith

De l'Abitibi au Royaume-Uni

Depuis son adolescence, Marilyn Bastien rêvait d'être designer de mode. De Rouyn-Noranda, en passant par Montréal et Manchester, sa ténacité et son audace lui auront permis de se tailler une place derrière les tables à dessin chez Paul Smith à Londres.

À l'âge de 20 ans, Marilyn s'est lancé tout un défi, celui de partir loin des siens et de sa culture pour suivre son rêve d'évoluer dans le milieu de la mode.
«J'ai fait mon DEC en design de mode au Collège Marie-Victorin; dès le départ, j’ai su que j'étais dans le bon domaine, a raconté celle qui avait signé la création de sa robe de finissante du secondaire à l'époque. Étudier en mode pour moi n'aura jamais été un fardeau.»
S'il était clair pour elle que c'était en mode qu'elle devait œuvrer, Marilyn avait aussi d'autres objectifs à atteindre, dont celui d'apprendre une autre langue et de pouvoir voyager. «Après mon DEC, ça me semblait logique de partir à l'étranger. J'ai donc choisi l'Angleterre», a-t-elle mentionné.
Un chaudron et une fourchette
Elle se souvient très bien des réactions de ses amis. «Ils me disaient "t'es certaine de vouloir aller là-bas toute seule?". Je n'avais jamais douté jusqu’à mon départ, mais une fois là-bas quand je me suis retrouvée seule avec mon chaudron et ma fourchette, j'étais moins certaine de mon choix», a-t-elle évoqué.
L'histoire aura donné raison à Marilyn puisqu'elle a fait son chemin dans le domaine de la mode anglaise, en plus d’y avoir rencontré son époux.
De Montréal, elle a décidé de poursuivre ses études en design textile à Manchester au Royaume-Uni, une ville très étudiante qu'elle compare à Sherbrooke. «Quand j'ai terminé, par contre, je ne me voyais pas y vivre et décrocher un emploi à long terme dans mon domaine», a-t-elle précisé. La jeune femme a donc fait un court retour au Québec, l'espace de quatre mois, pour travailler sur la production de l'émission La Collection à TVA. Mais le but était de retourner en Angleterre et c'est à Londres que son choix s'est arrêté.
«Londres est une ville qui vibre. Il y a tellement de trucs à faire, de musées à visiter. Je suis tombée en amour avec cette ville», a-t-elle affirmé.
Issa London, Burberry et Paul Smith
Marilyn a fait sa marque dans le prêt-à-porter féminin en premier lieu chez Issa London, endroit où elle a servi Kate Middleton sans savoir que c'était elle alors qu'elle venait y essayer la fameuse robe bleue qu'elle portait lors de ses fiançailles avec le prince William.
«Je lui ai servi du thé, mais je croyais qu'elle venait simplement emprunter une robe comme toutes les autres clientes qu'on servait à cette boutique», a relaté la jeune femme en riant.
Elle s’est ensuite retrouvée chez la célèbre marque Burberry dans la division des accessoires, soit les sacs, les souliers, les portes-feuilles et, surtout, la maroquinerie.
«Je remplaçais pendant un congé de maternité, mais je suis vraiment tombée sous le charme. Je travaillais dans une équipe de passionnés et on avait une belle chimie ensemble. Mais à la fin du congé, il n'y avait pas de place disponible pour me garder», a-t-elle signalé.
Ce départ lui a cependant permis de se retrouver chez Paul Smith, du côté des accessoires, mais cette fois pour les hommes. «J'y suis tellement heureuse depuis, s’est-elle exclamée. Contrairement à ce que l'on croit, il y a du détail et de la précision dans la conception des sacs pour homme.»
Au cycle des saisons
Que ce soit le sac pour le weekend ou pour le gym, le portfolio ou le sac à dos, la devise chez Paul Smith demeure Classic With A Twist. «Paul Smith est un grand collectionneur. Il a accumulé beaucoup de souvenirs des années 60-70, qui demeurent une source d'inspiration. C'est lui qui donne les bases des collections», a expliqué Marilyn.
Au rythme de saisons, la Rouynorandienne d’origine doit donc faire de la recherche sur les tendances à venir, trouver des matériaux, dessiner des prototypes des produits qui seront fabriqués, retourner parfois à la planche à dessin jusqu'à obtenir le produit qui sera disponible dans les six salles de montre de Paul Smith, pour ensuite être vendu dans les grandes surfaces comme Holt Renfrew au Canada.
Aider les autres
L'un des plus grands bonheurs de Marilyn est de partager son expérience d'exilée avec les autres. Qu'on parle de prendre un verre avec un visiteur temporaire en provenance de l'Abitibi ou encore d'expliquer via Skype ses démarches pour venir étudier en Angleterre, Marilyn a ce souhait d'aider son prochain.
«Si je peux leur éviter quelques erreurs, puis de parler de mon expérience, ça me fait toujours plaisir. Même que j'aimerais en donner davantage», a-t-elle assuré.
Proche du Québec malgré tout
Marilyn revient à l'occasion au Québec et parfois jusqu'en Abitibi. «Je tiens à ce que mon mari découvre d'où je viens», a souligné celle qui lui a fait découvrir le Parc national d’Aiguebelle, les collines Kekeko, le Refuge Pageau et le lac Témiscamingue, puisque ses parents y ont un chalet.
Lorsqu’elle éprouve une nostalgie pour le Québec, elle a ses petits trucs. «J'organise des après-midis de hockey avec mes amis québécois et nous mangeons de la poutine. J'ai déniché une fromagerie à Londres qui, si on le commande à l'avance, est capable d’avoir du fromage en grains.»
Sans compter que la délégation du Québec à Londres organise plusieurs événements. «Il y a notamment la Semaine de la Francophonie, où l’on présente un match de la LNI. L'année dernière, j'ai pu rencontrer Pier-Luc Funk et boire une bière avec lui», s’est rappelée Marilyn. Ces soirées lui font du bien et la rapprochent un peu du Québec et de son Abitibi natale.
 

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