06 juin 2018

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©(Photo La Frontière/Le Citoyen- Marie-Eve Bouchard)

Mis en place il y a 19 ans, le programme Jeunes bénévoles offre la possibilité aux jeunes de 12 à 17 ans d'acquérir de l'expérience en s'impliquant bénévolement dans trois organismes pendant la période estivale. Les participants peuvent ensuite ajouter cette expérience dans leur curriculum vitae lors de leurs débuts sur le marché du travail.
Des organismes comme la Ressourcerie Bernard-Hamel, l'Association pour l'intégration sociale de Rouyn-Noranda et Animation-Jeunesse accueillent volontiers ces jeunes selon leurs disponibilités et les compétences qu'ils souhaitent développer. Au total, le Centre de bénévolat dispose de 30 postes à pourvoir dans les trois organismes.
Un recrutement plus difficile
Sauf que depuis que le Centre de bénévolat de Rouyn-Noranda a repris le programme qui relevait auparavant du Centre ressources jeunesse (CRJ), l'organisme constate une baisse importante du nombre d'inscriptions. Celle-ci est attribuée à la pénurie de main-d'œuvre et à la vigueur de l'économie.
«Par exemple, pour être aide-animateur bénévole à Animation-Jeunesse, il faut être âgé d'au moins 13 ans, question d'avoir un certain écart entre les participants du camp et les aides-animateurs. Mais c'est assez difficile d'en recruter puisque souvent, à 14 ans, ils commencent à travailler. Donc, ce n'est plus tellement tentant de faire du bénévolat», explique la directrice générale du Centre de bénévolat, Kathleen Baldwin.
Mme Baldwin se pose aussi des questions d'ordre plus éthique. «Je sais qu'on manque de main-d'œuvre partout, mais à une époque, nous avons voté des lois pour limiter l'âge de travail des enfants. Je comprends que nous sommes dans une société capitaliste, mais est-ce qu'on ne va pas trop loin?», se questionne-t-elle.
Selon elle, une réflexion sur le fonctionnement du programme s'impose. «Est-ce qu’il devrait être conçu de façon permanente pour créer une habitude? Y a-t-il quelque chose à faire avec les écoles? Commencer certains postes plus jeunes? Ce n'est pas évident», admet-elle.
Se découvrir
Loralie Mayer participera pour une deuxième année au programme, signe qu'elle a apprécié son expérience de l'été dernier. Alors qu'en 2017, elle donnait de son temps à la friperie du Centre Bernard-Hamel et à la Maison de la famille, cette année, elle souhaite tenter l'expérience comme aide-animatrice à Animation-Jeunesse.
«J'ai adoré mes deux expériences. À la friperie, j'ai appris à travailler avec le public, et les responsables étaient vraiment très encourageants. À la Maison de la famille, j'ai eu la chance de travailler avec des professionnels et des enfants», mentionne la jeune fille, qui a découvert qu'elle aimait particulièrement travailler avec les enfants.
Reconnaître le bénévolat
«Je trouve que le bénévolat n'est pas assez reconnu, estime Loralie. Les jeunes doivent voir autre chose que les dollars. J'aime aider et ça m'a apporté plein de connaissances et une bonne base qui sera reconnue et même recommandée.»
Kathleen Baldwin reconnaît que les jeunes s'impliquent généralement dans leur milieu de vie de scolaire, mais très peu à l'extérieur. Le programme Jeunes bénévoles est donc l'occasion de découvrir une autre réalité.
«Nous offrons au début de l'été une journée de formation en partenariat avec le CRJ, qui s'intitule M'être du savoir, sur les habiletés à développer avant d'arriver sur le marché du travail. Nous terminons le programme avec une activité de reconnaissance», mentionne Mme Baldwin.
Une soirée d'information sur le programme pour les parents aura lieu le 6 juin à 18h30 au Centre de bénévolat de Rouyn-Noranda, situé au 210 de la 9e Rue. Il est également possible de s'inscrire au programme en téléchargeant le formulaire en ligne au www.benevolern.com/jeunesbenevoles, si possible avant le 15 juin. Pour plus d'informations: 819-762-0515.