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30 mars 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Architecture: Senator inquiète, le Vieux-Noranda enchante

©TC Media - Patrick Rodrigue

Les îlots commerciaux d’envergure comme le projet Senator ne devraient pas avoir leur raison d’être dans les petites municipalités. À l’inverse, des initiatives comme le Vieux-Noranda incarnent de parfaits exemples de réappropriation de quartiers par et pour les citoyens.

Plus de 25 personnes ont répondu à l’appel de l’Ordre des architectes du Québec visant à discuter, le 28 mars à Rouyn-Noranda, de l’impact de cette discipline sur la qualité de vie des gens. «Nous en espérions environ 15, alors nous sommes extrêmement satisfaits», a commenté la présidente de l’organisme, Nathalie Dion.

Il faut faire des projets architecturaux qu’on a envie de photographier -Un des groupes de participants

Le bon…

Lors de la soirée, les participants ont été invités à se prononcer sur ce qui les allume et ce qui les inquiète en frais d’architecture et à présenter ce qu’ils changeraient s’ils étaient élus ministre de l’Architecture.

Premier constat: les gens apprécient beaucoup le mélange entre la nature et l’urbain ainsi que les endroits qui ont été réappropriés par les citoyens, avec des noyaux de services à proximité des habitations. À cet égard, plusieurs participants ont cité en exemple la revitalisation du Vieux-Noranda.

«Il faut redonner davantage la ville aux piétons, avec plus de verdure, des trottoirs plus larges et des bâtiments dont on limiterait la hauteur afin de favoriser la luminosité. Il faudrait aussi changer le zonage pour favoriser davantage la fonction résidentielle dans les centres-villes afin de les rendre plus vivants. Au fond, il faut faire des projets architecturaux qu’on a envie de photographier», a fait valoir un des groupes de participants.

…Et le moins bon

Du côté des aspects négatifs, le choix a été unanime: les projets commerciaux d’envergure comme le développement Senator ne sont pas adaptés à la réalité des communautés de la taille de Rouyn-Noranda. «Leur principal inconvénient, c’est qu’ils favorisent l’étalement urbain et obligent les gens à utiliser davantage leur voiture», a argumenté un groupe de participants.

«Ces projets de grande dimension doivent être mieux encadrés, a enchaîné un autre groupe. Le meilleur exemple est sans aucun doute la mine Canadian Malartic, où c’est clairement une entreprise qui planifie le développement de la municipalité.

La fluidité de la circulation devrait aussi être revue à Rouyn-Noranda, particulièrement aux viaducs du boulevard Rideau et de l’avenue Murdoch. «La voie ferrée pose aussi un problème: elle coupe carrément la ville en deux», ont signalé des participants.

Politique nationale de l’architecture

Cette rencontre s’inscrivait dans une tournée de 17 villes visant à sensibiliser la population sur l’influence de l’architecture sur leur qualité de vie et noter leurs préoccupations dans l’optique de proposer une Politique nationale de l’architecture.

«Ce document guiderait tous les projets d’architecture vers un but commun, a expliqué la présidente de l’Ordre des architectes. Et par architecture, on ne parle pas que des édifices, mais aussi des rues, des espaces verts, de l’accessibilité aux bâtiments, des logements abordables, etc. C’est un concept qui peut paraître abstrait. Aussi, après l’adoption de la politique, il faudra un plan d’action avec des mesures concrètes de soutien et de sensibilisation.»

Le fruit de ces échanges sera présenté publiquement à Montréal, lors d’un forum national le 28 septembre. «Nous allons ensuite en tirer un mémoire, que nous souhaitons déposer au gouvernement au début de 2018», a indiqué Mme Dion.

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