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07 décembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

«Comme un grand nettoyage du corps et de l’esprit»

Une vingtaine d’élèves de l’école D’Iberville ont vécu une expérience exceptionnelle au Pérou

©Geneviève Tétreault

«Chaque matin était plus incroyable que le précédent. C’était un détachement sans pareil du matérialisme, un dépaysement total.»

Du 20 novembre au 2 décembre, après deux ans de préparation, une vingtaine d’élèves de cinquième secondaire de l’école D’Iberville ont pris part à un voyage communautaire au Pérou.

Après quelques jours de visites culturelles afin de s’imprégner de la culture péruvienne et de s’adapter au climat et à l’altitude, les jeunes sont allés vivre parmi les familles de Luquina Chico, une petite communauté rurale établie sur les rives du lac Titicaca. Ils y ont notamment travaillé aux champs, rafraîchi la peinture de l’école locale et fait de l’animation auprès des enfants.

Vivre comme l’autre

«Cette manière de voyager est bien plus intéressante qu’un séjour culturel parce qu’en plus de découvrir le pays, on partage la manière de vivre de ses habitants», a fait valoir Charlotte Giguère, une des participantes.

©TC Media - Patrick Rodrigue

Si c’était à refaire, Alek, Marilou et Charlotte retourneraient à l’étranger n’importe quand. Ils sont posés en compagnie de l’animatrice à la vie étudiante Geneviève Tétreault, qui les a accompagnés durant leur séjour au Pérou.

«Nous sommes allés là pour apprendre d’eux et comprendre leur façon de voir les choses. On n’avait pas peur de laisser nos affaires dans les maisons ouvertes parce qu’il ne viendrait à l’idée de personne de voler. Vivre ensemble n’est pas un apprentissage pour eux, ça vient naturellement. Tout le monde s’entraide et vit en toute simplicité. On n’avait pas de cellulaire, pas d’ordinateur et même pas d’heure. On se levait avec le Soleil et on se couchait avec la noirceur. Ç’a été comme un grand nettoyage du corps et de l’esprit», a renchéri Marilou Lacerte, une autre participante.

Une autre manière de voir le monde

©Geneviève Tétreault

Lors de leur séjour, les élèves de l’école D’Iberville ont notamment contribué au rafraîchissement de la peinture de l’école de Luquina Chico.

Les élèves n’ont d’ailleurs pas hésiter à déclarer que ce voyage avait bouleversé leur manière de voir le monde. Alek Arguin a été particulièrement frappé par la volonté qu’ont tous les membres de la communauté de travailler sans relâche et de vouloir rendre service, même chez les plus jeunes enfants.

«Depuis que je suis revenu, je ne suis pas capable de rester assis à ne rien faire. J’ai l’impression d’être inutile dans ce temps-là. Alors, j’aide ma famille dans les corvées. Et quand je n’ai plus rien à faire, je vais proposer mon aide à mes voisins», a-t-il mentionné.

Pour Geneviève Tétreault, animatrice à la vie étudiante et accompagnatrice, ce genre d’expérience devrait même être proposé à autant de jeunes que possible. «On ne juge plus, on s’ouvre aux autres. On comprend qu’on ne détient pas la Vérité, que notre réalité n’est pas meilleure ou pire que celle des autres, mais simplement différente», a-t-elle exposé.

Des impacts tangibles

Ce séjour communautaire au Pérou a également suscité plusieurs réflexions et remises en question chez les jeunes participants. Certains ont même décidé de réorienter leur carrière.

«Je voulais devenir professeure de mathématiques, mais j’ai plutôt décidé d’aller étudier en tourisme. Je veux maintenant être guide touristique. Et au Pérou. Éventuellement, je voudrais même aller vivre là-bas», a confié Charlotte. Pour sa part, Alek avait opté pour le métier de policier ou une carrière dans l’armée. «À présent, mon choix est clair: j’aimerais devenir Casque bleu pour venir en aide à ceux qui sont le plus dans le besoin», a-t-il fait savoir.

©Geneviève Tétreault

«C’est sûr qu’on quitte notre confort, mais après deux ou trois jours, on ne pensait plus à ce qui nous manquait, mais à ce qu’on découvrait», a indiqué Marilou Lacerte qui, comme les autres élèves, a participé aux travaux dans les champs.

«On classe des endroits comme le Pérou parmi les pays dits pauvres. Pourtant, ils vivent simplement, ne doivent rien à personne et ne sont pas malheureux pour autant. Et nous, au Canada, nous vivons dans un pays dit riche, mais on s’endette pour s’acheter plein de trucs dont nous n’avons pas forcément besoin. Est-ce qu’on est plus heureux?», a philosophé Marilou.

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