Face à face entre le maintien de services et la gestion de budgets à la Table des maires

Conseil des maires en bref

©La Frontière - Lucie Charest

À plusieurs reprises pendant le Conseil des maires du 23 mai, les élus ont été confrontés à des choix où ils devaient trancher entre les besoins de leurs populations et l’administration de leurs budgets.

Tout d’abord, près d'une dizaine d’usagers de la piscine ont questionné les intentions des élus sur la période transitoire entre la fermeture imminente de la piscine de Ville-Marie et l’ouverture potentielle d’une autre piscine. Yan Doherty, Josée Latraverse et France Lessard, trois professionnels, ont tour à tour apporté des points tant d’ordre technique que de santé et de saines habitudes de vie.
La préfète, Claire Bolduc, a tenu à les rassurer. «Nous avons déjà eu une rencontre et nous en avons deux autres de planifiées, a-t-elle indiqué. Plusieurs points que vous soulevez coïncident avec ceux que nous évaluons présentement, comme la possibilité de créer une coopérative, une régie municipale, ou une autre formule qui conviendrait à la situation de notre territoire. Nous devrions être fixés sur cet aspect d’ici la fin juin.»
Lorsque le maire Luc Lalonde a évoqué la possibilité de mettre sur pied une navette pour diriger les usagers à la piscine de Témiscaming, des personnes de l’assistance se sont demandé si le comité de relance, chapeauté par la MRC, connaissait suffisamment la clientèle pour prendre une décision. «Avez-vous un portrait des utilisateurs, a demandé France Lessard. Nous avons des travailleurs qui vont nager tôt le matin avant d’aller au bureau, le midi sur leur heure de dîner, le soir après le travail. En avant-midi, il y a beaucoup de personnes à mobilité réduite qui utilisent la piscine, il y a le Club Exotem, les enfants qui suivent des cours.»
Des échanges entre le comité et des intervenants qui vivent des situations similaires dans d’autres régions sont prévues de même qu’une mission à Senneterre où un projet de piscine est en cours.

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Des usagers de la piscine ont rappelé leurs inquiétudes aux maires face à la fermeture imminente de l’infrastructure situé à Ville-Marie et utilisée par différentes clientèles.

Respect de l’environnement VS respect des agriculteurs
Un citoyen de Duhamel-Ouest, Alex Brun-Jacob, a interpellé les élus sur un projet de production de 50 000 bovins de boucherie dans le secteur Est du Témiscamingue et son impact sur l’environnement. La seule question a semblé tourner le couteau dans une plaie encore vive chez plusieurs élus. «T’es qui toi pour venir nous dire qu’on est des pollueurs, s’est insurgé tout de go, André Pâquet, maire de Fugèreville. J’en ai plein mon c… de ce monde qui vient nous dire qu’on détruit le territoire. M’a te répondre moi!»
Claire Bolduc a immédiatement tempéré la situation en rappelant à M. Pâquet qu’elle répondrait elle-même, et qu’il pouvait être assuré qu’elle respectait totalement les agriculteurs. «Il y a effectivement un projet de production bovine, a-t-elle noté. Des gens ont acheté des terres et ont un projet, mais ce n’est pas 50 000 têtes. Ce nombre de bêtes ce serait pour la grandeur du territoire.»
Gérald Charron, le maire de Laforce, a demandé à prendre la parole à son tour. «J’inviterais ces gens à venir nous visiter, a-t-il proposé. Actuellement, c’est de la branche qui pousse dans nos champs. On est en train de mourir dans le secteur Est. Le bois repousse dans ces champs où nos parents se sont brisé les mains à enlever la roche pour pouvoir y faire pousser du grain.»

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Claire Bolduc a rappelé son profond respect envers les agriculteurs à la suite d’une question soulevée dans l’assistance.

Si on prend nos décisions uniquement sur le nombre de personnes qui utilisent un service, on serait aussi bien de fermer le Témiscamingue tout de suite. -Carmen Côté

Volte-face et soutien financier à Autobus Maheux
Lors du Conseil d’avril, le vote des élus n’avait pas atteint la double majorité requise pour soutenir Autobus Maheux à hauteur de 20 000 $, malgré que d’autres MRC de l’Abitibi contribuaient à cette même hauteur pour maintenir le service au Témiscamingue. Au terme de rencontres du propriétaire avec le CA et avec les maires, il a été convenu de revenir sur cette décision et de voter une seconde fois.
Plusieurs maires ont avoué avoir eu des échos de leurs citoyens et de leurs conseillers sur la décision de refuser cette aide d’urgence qui équivaudrait à 1,17 $ par citoyen sur une base annuelle. Carmen Côté, mairesse de Guigues, fait partie des élus qui étaient déjà en faveur dès le premier vote. «Si on prend nos décisions uniquement sur le nombre de personnes qui utilisent un service, on serait aussi bien de fermer le Témiscamingue tout de suite», a-t-elle fait valoir. «Après en avoir appris davantage dans ce dossier, je suis maintenant pour, a indiqué Simon Gélinas, maire de Lorrainville. C’est important qu’on garde un lien avec le reste de la province.» À l’issue du vote demandé par le maire de Fugèreville, la double majorité a été atteinte grâce à 14 municipalités. Trois ont voté contre et inscrit leur dissidence : Fugèreville, Laforce, St-Eugène-de-Guigues, car ces maires n’approuvent pas un don d’argent à un privé même s’il dispense un service public.
La question de l’équité de la répartition du financement provincial pour le transport collectif de l’ordre 1 G$ pour les prochaines 10 ans, dont seulement 152 M$ est attribué aux régions, a été soulevée.

Sécurité publique
Les maires ont autorisé le lancement d’appel d’offres pour l’achat de trois véhicules tout terrain et de remorques fermées pour l’évacuation hors route. Une lettre d’appui pour accélérer le remplacement d’un ponceau dans entre Laforce et Moffet dont les travaux du MTQ requièrent la fermeture de la route pendant trois semaine en pleine saison touristique a été approuvée.

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