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14 mai 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Christine Moore victime d’un règlement de comptes?

La députée présente plusieurs preuves pour étayer sa version des faits

©La Frontière/Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Christine Moore aurait-elle été victime d’un règlement de comptes? La publication, par la députée néodémocrate d’Abitibi-Témiscamingue aux médias de la région, de preuves sur la relation consensuelle qu’elle avait entretenue avec Glen Kirkland vient semer le doute sur les allégations d’inconduite sexuelle qui pèsent sur elle.

Le 14 mai à Rouyn-Noranda, Mme Moore a tenu à présenter sa version des faits. Rappelons que le 8 mai, la députée avait été relevée temporairement de ses fonctions parlementaires par son chef, Jagmeet Singh, à la suite d’allégations d’inconduite sexuelle à l’endroit de Glen Kirkland, un vétéran d’Afghanistan.

Glen et moi, on s’est aimés. Ç’a duré quatre mois. C’était romantique et consensuel -Christine Moore

Contre son gré

Selon ce dernier, les faits se seraient produits en 2013. À la suite d’un témoignage en comité parlementaire, Christine Moore l’aurait invité dans son bureau, où elle l’aurait incité à consommer du gin malgré qu’il prît alors des antidépresseurs. Elle l’aurait ensuite suivi dans sa chambre d’hôtel et, plus tard, elle se seraient rendue à son domicile à Brandon au Manitoba pour lui rendre visite contre son gré.

La version des faits selon Christine Moore

«Je suis totalement sous le choc, a lancé la députée aux médias de l’Abitibi-Témiscamingue, le 14 mai. Glen et moi, on s’est aimés. Ç’a duré quatre mois. C’était romantique et consensuel. C’est incroyable que quelqu’un puisse à présent faire ça pour je ne sais quelle raison.»

Selon Mme Moore, il y aurait bien eu une première rencontre dans son bureau à Ottawa, en juin 2013, et il y aurait eu consommation d’alcool. «Mais nous n’étions pas seuls. Toute mon équipe était présente. Et la consommation d’alcool était volontaire. Et ce n’était certainement pas du gin parce que je n’en bois pas. Par contre, il y avait de la vodka et du vin. Et quand Glen soutient qu’il était alors sous antidépresseurs, je peux vous dire que lors de son témoignage, plus tôt dans la journée, il avait déclaré sous serment ne prendre que de l’insuline et des médicaments contre l’arthrite», a-t-elle déclaré.

Par la suite, Glen Kirkland aurait envoyé un texto à Christine Moore pour l’inviter à une terrasse. Ils étaient alors en compagnie de Matthew Luloff, un employé du Parti libéral du Canada. La députée a présenté une photo d’elle avec les deux hommes pour appuyer ses dires.

«Nous sommes ensuite retournés à mon bureau. Glen m’a alors embrassée, puis j’ai répondu à son baiser. Il m’a ensuite déshabillée. Il insistait pour qu’on ait une relation sexuelle, mais j’ai refusé puisque je devais retourner aux Communes pour un vote et que les membres de mon équipe pouvaient revenir d’un instant à l’autre. Pendant le vote, il m’a textée pour m’inviter à sa chambre d’hôtel en soirée. Nous avons ensuite eu des relations sexuelles, puis je suis partie tôt le matin», a précisé Mme Moore.

©La Frontière/Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Quelques-unes des photos qui ont été présentées par Christine Moore pour étayer ses déclarations.

Par la suite, les deux se sont revus à deux reprises, en Saskatchewan et au Manitoba. «Glen voulait aussi venir me voir en Abitibi-Témiscamingue, mais quelques jours avant son départ, il m’a contactée pour me dire que son ex-femme avait eu vent de ses projets et que ce n’était plus possible», a mentionné la députée. Dans les trois cas, elle a prouvé ses affirmations en montrant aux médias des photos et des copies des billets d’avion.

Quatre mois après le début de leur relation, les deux auraient décidé ensemble d’y mettre fin. «Notre relation était devenue trop compliquée. Glen était en instance de divorce et ça s’annonçait très difficile», a commenté Christine Moore.

Très pénible

Face à sa suspension de ses fonctions au NPD, Mme Moore a souligné qu’en regard des circonstances, son chef avait fait ce qu’il devait faire. «Maintenant, je veux rétablir la vérité. Je remercier d’ailleurs les nombreuses personnes qui m’ont témoigné leur appui. Je ne les décevrai pas», a-t-elle assuré.

Du même souffle, Christine Moore a reconnu que sa situation actuelle était très pénible, et ce, autant pour elle que pour son conjoint et leurs deux enfants. «C’est extrêmement difficile pour mon mari de voir tous ces détails sur ma vie personnelle ainsi exposés publiquement», a-t-elle mentionné, tandis que son adjoint de circonscription, Alain Guimond, a précisé qu’elle était célibataire au moment où les faits se seraient produits.

Un règlement de comptes?

Appelée à se prononcer sur un possible règlement de comptes, Mme Moore s’est dite perplexe. «Je ne comprends tout simplement pas pourquoi je fais l’objet de telles attaques. C’est tellement méchant!», a-t-elle déclaré.

Rappelons que le 4 mai, Erin Weir, un collègue néodémocrate de la Saskatchewan, avait été expulsé du NPD après que Mme Moore l’ait accusé d’avoir harcelé plusieurs femmes, dont certaines étaient des employés du parti, et que celui-ci eût contesté les résultats d’une enquête sur ces allégations.

Vers des poursuites judiciaires

Christine Moore n’exclut d’ailleurs pas des poursuites judiciaires en diffamation à l’endroit de Glen Kirkland et de trois chroniqueurs de médias anglophones. «Mais en premier lieu, elle va d’abord exiger des excuses», a indiqué Alain Guimond.

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