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28 février 2018

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Après plus de 100 jours et sept réunions du conseil, toujours pas de vote d’opposition

Le nouveau conseil municipal a été élu le 5 novembre 2017 et, en date du 22 février 2018, il avait siégé sept fois. Durant cette période, il a adopté un nouveau budget, des règlements et autres procédures administratives, mais aucun vote d’opposition n’a encore été enregistré.

La plupart des nouveaux conseillers avaient promis de faire de la politique autrement, de consulter davantage la population. Néanmoins, aucun n’a exprimé publiquement une vision divergente. Pourtant, certains sujets auraient pu susciter le débat, par exemple lorsque la Ville a demandé des allègements à la loi 134 sur les milieux humides et hydriques. Il s’agit d’un enjeu écologique majeur. Cependant, même les conseillers les plus verts ont adhéré à la demande. Personne non plus ne s’est opposé à l’adoption du budget, n’a réclamé publiquement de baisse ou de gel de taxes ou quelques modifications.

«Il est vrai qu’on est assez solidaires, mais c’est en toute transparence. On parle d’à peine 100 jours, mais il n’est pas dit que pour l’avenir, sur certains sujets ou enjeux plus délicats, il n’y aura pas d’opinions différentes. Je vais grandement les respecter. Sûrement que le vote à main levée va se faire. Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde», a confié Diane Dallaire, mairesse de Rouyn-Noranda.

Pourquoi les élections?

En campagne électorale, Mme Dallaire s’était engagée à faire preuve de transparence et à donner aux conseillers la chance de s’exprimer. Or, la plupart des résolutions sont adoptées à l’unanimité. Et cela ne date pas d’hier: depuis 2013, aucune n’a été battue lors d’un vote au conseil municipal. Les réunions publiques sont précédées d’une rencontre à huis clos, où les conseillers s’entendent sur les différents enjeux.

Le conseil municipal se dit un gouvernement de proximité et il exerce de plus en plus de pouvoirs. Mais s’il n’y a pas de voix discordantes, à quoi peuvent bien servir les élections, est-on en droit de se demander.

Interrogée sur la question, Anne Mévellec, directrice adjointe de l’École d’études politiques à l’université d’Ottawa et experte en politique municipale, a reconnu que les débats n’étaient pas monnaie courante au sein des conseils des petites municipalités. «Le huis clos permet de débattre, de négocier et de faire des compromis, mais c’est au prix d’une certaine transparence. Ça permet de montrer que le conseil municipal est unanime et que la Ville est gérée de manière consensuelle», a-t-elle expliqué.

«Quand il y a un renouvellement au conseil, c’est aussi l’occasion de changer les manières de faire. Pourquoi ne veulent-ils pas tenir une partie de la discussion en public? Le fait d’échanger et de débattre en conseil municipal permet de montrer que les élus servent à quelque chose, qu’ils sont attentifs aux dossiers et que ce sont eux qui prennent les décisions», a ajouté Mme Mévellec.

Le 27 février 2018, trois conseillers ont voté contre une résolution, à la 8e assemblée publique.

Quelques cas d’opposition

Depuis les élections du 3 novembre 2013, à peine une dizaine de votes d’opposition ont été exprimés.

La plus récente a eu lieu le 11 septembre 2016. Le conseiller André Tessier avait alors voté contre une dérogation mineure.

Le 25 juillet 2016, Philippe Marquis s’était opposé à une résolution sur l’augmentation de salaire du maire. 

Le 30 mai 2016, Sylvie Turgeon ainsi que Marc Bibeau, André Philippon, Marc Provencher et André Tessier s’étaient opposés à une demande de dérogation mineure à propos d’une entrée charretière sur l’avenue Terry-Fox de 10 mètres au lieu des huit mètres autorisés. La résolution avait toutefois été adoptée.

Le 25 avril 2016, Sylvie Turgeon ainsi que Marc Bibeau, François Cotnoir et André Tessier ont voté contre un projet de redécoupage électoral à Rouyn-Noranda. Le 26 septembre de la même année, Diane Dallaire, qui était alors conseillère, ainsi que Philippe Marquis et Jean-Claude Chouinard s’étaient exprimés contre le nouveau projet de redécoupage. Le 28 novembre, malgré l’opposition de ces trois opposants, le règlement avait été adopté.

Le 8 juin 2015, Philippe Marquis, a voté contre le reste du conseil, qui refusait une demande de dérogation.

Le 27 avril 2015, Sylvie Turgeon, Diane Dallaire, Marc Provencher et Robert B. Brière ont voté contre une résolution qui empêchait le commerce O Glacier d’installer une enseigne sur un toit.

Le 24 septembre 2014, Marcel Maheux s’était opposé à une résolution relevant les cotes de crues pour les lacs Beauchastel, Montbeillard, Bruyère et Kinojévis ainsi que pour la baie Caron. De nombreux citoyens étaient montés aux barricades dans ce dossier parce que les nouvelles données affectaient la valeur de leurs biens immobiliers.

Le 25 août 2014, André Philippon et André Tessier ont voté contre un changement de zonage à Rouyn-Noranda.

Enfin, le 14 juillet 2014, Robert B. Brière, Philippe Marquis et André Tessier ont voté contre une résolution qui visait à empêcher un citoyen de se construire une résidence en territoire agricole. La résolution, proposée par Jean-Claude Chouinard et appuyée par Sylvie Turgeon, avait été adoptée.

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