16 mars 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

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©Gracieuseté - Agnico Eagle

C’est ce que révèle une analyse des besoins de main-d’œuvre dans l’industrie minière pour la période 2017-2027 réalisée par la Table jamésienne de concertation minière (TJCM) et diffusée par le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie des mines.

Selon cette enquête, le Québec minier, secteurs de l’exploration et de l’exploitation confondus, comptait 16 505 emplois en 2017, dont 4711 en Abitibi-Témiscamingue et 7078 dans le Nord-du-Québec.

En extrapolant la situation actuelle et en tenant compte des projets en développement, la TJCM évalue que ces effectifs devraient grimper de 18 % au cours des 10 prochaines années pour s’établir à 19 445 postes en 2027. L’Abitibi-Témiscamingue connaîtra la croissance globale la plus forte, de l’ordre de 24 %, alors que les emplois rattachés aux mines passeraient à 5846 postes en 2027. Pour le Nord-du-Québec, cette hausse devrait être de 10 %, pour atteindre 7663 travailleurs.

Besoins réels très supérieurs aux hausses globales

Si cette croissance globale représente, sur papier, une hausse de 2940 emplois, la TJCM évalue cependant que 15 569 postes devront, en réalité, être comblés au cours des 10 années à venir.

Il faut en effet tenir compte des ouvertures et des fermetures de mines. Si la tendance se maintient, le nombre de mines en opération devrait ainsi passer de 22 en 2017 à 29 en 2027. Trois de ces nouvelles mines seraient localisées en Abitibi-Témiscamingue, tandis que le Nord-du-Québec en accueillerait une. La TJCM estime aussi qu’environ 50 % des travailleurs actuels auront pris leur retraite d’ici 2027.

Pour l’Abitibi-Témiscamingue, on parle donc de besoins réels de 2885 nouveaux travailleurs et de 8186 pour le Nord-du-Québec. Dans le cas de cette dernière, ce nombre impressionnant s’explique à la fois par l’ouverture possible de plusieurs nouvelles mines ainsi que par un taux de roulement élevé du personnel, motivé notamment par le navettage aérien (gestion fly-in/fly-out).

Machinerie lourde et forage

Les besoins les plus criants seront pour des opérateurs de machinerie lourde spécialisée, en particulier pour des pelles mécaniques et des camions. La TJCM calcule que 1466 postes devront ainsi être comblés d’ici 2027 dans ce métier à l’échelle du Québec.

Pour l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, c’est cependant le métier de foreur pour la sécurisation de galeries et de cheminées qui arrive au premier rang. Les besoins pour chacune des deux régions seront respectivement de 294 et 919 travailleurs.