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19 mai 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Partir à la guerre avec un bras cassé

Les scieries de la région déjà affaiblies dès le début d’un nouveau conflit sur le bois d’œuvre

©TC Media - Archives

Alors que vient de s’amorcer le cinquième épisode du conflit qui oppose le Canada aux États-Unis sur le commerce du bois d’œuvre, l’Abitibi-Témiscamingue se rend au combat avec beaucoup moins de soldats que lors de la précédente bataille.

Le conflit commercial entre les deux pays a débuté en 1982 par une plainte logée au Département américain du commerce par un regroupement d’entreprises forestières qui se plaignaient des pratiques «déloyales» de leurs vis-à-vis canadiennes. Depuis, la question refait régulièrement surface, assortie de droits compensatoires sur les exportations de bois d’œuvre aux États-Unis.

Le 24 avril, l’administration Trump a relancé les hostilités pour une cinquième fois en imposant de tels droits. En fonction des producteurs, ceux-ci varient de 3,02 % à 24,12 %.

Un conflit dévastateur

Lors du précédent conflit, qui avait duré de 2001 à 2006, l’Abitibi-Témiscamingue avait été particulièrement touchée par ces droits compensatoires. Les répercussions se sont d’ailleurs fait sentir bien au-delà de 2006.

Selon les données publiées par le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) en date du 15 avril 2017, pas moins de 2098 travailleurs œuvrant dans les usines de la région, incluant les villes de Lebel-sur-Quévillon et Matagami, ont perdu leur emploi entre le 9 mai 2005 et le 26 septembre 2016.

Pas moins de 14 municipalités ont ainsi vu au moins une usine fermer définitivement ses portes sur leur territoire au cours de cette période ou réduire pour de bon une partie des effectifs requis pour son fonctionnement.

Coup de masse sur Quévillon

Un des événements les plus marquants de cette période aura sans doute été la fermeture, le 24 novembre 2005, de l’usine de pâte que Domtar opérait à Lebel-sur-Quévillon. Le 3 septembre 2006, la compagnie faisait de même avec sa scierie.

En moins d’un an, 575 personnes s’étaient ainsi retrouvées sans gagne-pain, ce qui avait entraîné d’énormes répercussions pour cette municipalité qui comptait alors 3270 habitants et dont Domtar constituait le principal employeur. Ces deux fermetures sont devenues définitives le 18 décembre 2008. Depuis, la municipalité peine à remonter la pente, alors que 2190 personnes y vivent désormais.

La tête hors de l’eau… à date

Selon les données publiées du MFFP en janvier 2017, l’Abitibi-Témiscamingue comptait 20 usines forestières d’importance sur son territoire, plus une poignée de PME. À ce jour, même si certaines ont dû procéder à la mise à pied temporaire d’une partie de leur personnel, elles continuent à tirer relativement bien leur épingle du jeu. Un conflit trop prolongé entre le Canada et les États-Unis pourrait cependant faire de nouvelles victimes.

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