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08 décembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

La Tunisie s’invite à La Reine

©TC Media - Archives/Marc-André Gemme

Alors qu’un nombre croissant d’entreprises de l’Abitibi-Témiscamingue se tournent vers l’étranger pour répondre à leurs besoins de main-d’œuvre, certaines tentent l’expérience depuis déjà un bon moment. Et à date, l’effort semble concluant.

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Cette sauce-là, elle doit se cuisiner à deux -René Perreault

Basée depuis 1991 à La Reine en Abitibi-Ouest, l’entreprise Aciers JP fabrique des équipements spécialisés pour les industries minière et forestière. Il y a cinq ans, alors qu’elle faisait face à un manque criant de soudeurs, elle a fait appel à un consultant spécialisé et s’est tournée vers la Tunisie.

«Je m’y suis rendu en compagnie de ma conjointe. Pendant qu’elle passait des entrevues, je faisais effectuer des tests pratiques aux candidats. Nous espérions obtenir dix candidatures, nous en avons retenu quatre. De ces quatre soudeurs, deux sont encore à notre emploi et demeurent à La Reine», a raconté le propriétaire de l’entreprise, René Perreault.

Une sauce à cuisiner ensemble

Avec des contrats d’une durée minimale de trois ans, l’intégration des soudeurs tunisiens à l’équipe d’Aciers JP s’est faite sans heurts. Au point où l’un des deux travailleurs est même devenu contremaître.

«On n’a pas vécu de problèmes avec le fait qu’ils soient musulmans, pas plus qu’on a eu d’accommodements à faire, a lancé d’emblée M. Perreault. Nos Tunisiens se sont bien intégrés et se sont installés à La Reine. Ils sont appréciés de nos autres employés. Il n’y a pas de ghetto. Chacun a fait sa part de son côté. Parce que cette sauce-là, elle doit se cuisiner à deux.»

La langue a cependant été – et reste – une barrière à surmonter. «Les Tunisiens parlent le français d’Europe, alors ils ont parfois de la misère à nous comprendre et encore plus à saisir nos expressions, a mentionné René Perreault. Ils vont dire oui pour nous faire plaisir, mais des fois, ce ne sont pas les bonnes réponses. Mais tout le monde fait des efforts et, à date, ça va bien.

Faire venir des familles entières

Avec un taux de rétention de 50 %, le premier essai s’est révélé si concluant qu’Aciers JP a décidé de renouveler l’expérience. Cette fois, au lieu de se rendre personnellement en Tunisie, M. Perreault a procédé par Skype. L’entreprise devrait ainsi accueillir sous peu six soudeurs et deux dessinateurs, chacun détenant de huit à neuf ans d’expérience.

«La première fois, nous avions choisi des célibataires, a signalé le PDG. Cette fois, les travailleurs vont venir avec leur famille. C’est moins difficile pour eux. Et une fois leur contrat initial terminé, comme ils se seront installés à La Reine ou dans les environs, nous espérons qu’ils auront envie d’y rester et de continuer avec nous.»

Plus un choix, mais une nécessité

Outre les Tunisiens, Aciers JP compte aussi parmi son personnel des travailleurs et des stagiaires originaires de Montréal, de Drummondville, des Îles-de-la-Madeleine et même du Congo. «Tout le monde court après tout le monde – et après du monde qu’on n’a pas. Se tourner vers l’immigration, ce n’est donc plus un choix, mais une nécessité», a fait valoir René Perreautl.

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