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13 juin 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Mission réussie pour les classes alternatives de Rouyn-Noranda

Tout le primaire devrait être offert à compter de la rentrée 2019

©La Frontière/Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Un an après leur mise en place, les classes alternatives de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda (CSRN) se révèlent une expérience couronnée de succès. Si bien qu’à la rentrée 2018, les inscriptions devraient pratiquement doubler.

Pas moins de 34 élèves du premier cycle du primaire ont été accueillis dans les nouvelles classes alternatives de la CSRN, aménagées sur un étage du Centre Élisabeth-Bruyère. À l’automne, avec l’ajout du deuxième cycle, il devrait y en avoir 51. «À la rentrée 2019, avec le troisième cycle, nous pourrons offrir tout le primaire», a signalé le directeur du centre, Pierre-Luc Brunet.

Un enseignement collectif

La présidente du conseil d’établissement, Staifany Gonthier, dresse un bilan de cette première année qu’elle qualifie de plus que positif. «En peu de temps, la vision d’un petit groupe de familles est devenue celle d’une équipe-école au grand complet. Les parents s’impliquent à fond, et bien plus que juste dans l’éducation de leurs enfants, tandis que l’équipe-école nous alimente en projets éducatifs. C’est très stimulant pour tout le monde», a-t-elle fait valoir.

Ainsi, même si les cours sont généralement donnés par les enseignantes, les parents montent aussi régulièrement au front. Par exemple, quelqu’un qui détient des connaissances en astronomie viendra parler du système solaire. Un autre qui voyage beaucoup présentera différents pays. Les élèves font aussi des visites à l’extérieur. Par exemple, ils ont visité les résidents du CHSLD Pie-XII, où travaille un des parents, et se sont initiés à la culture des Anishinabe à Pikogan.

«On organise de cinq à six ateliers de ce genre par mois, a fait savoir Mme Gonthier. La beauté de cette façon de faire, c’est que pendant qu’un parent s’occupe du groupe, l’enseignante peut travailler de manière hyper personnalisée avec un enfant qui éprouve des difficultés particulières.»

Les parents ne sont toutefois pas laissés à eux-mêmes. «Un adulte peut être intimidé à l’idée de prendre la parole devant un groupe d’enfants, a reconnu Staifany Gonthier. C’est pourquoi notre comité des ateliers a monté une courte vidéo pour donner des trucs aux parents pour animer ces séances. Comme ça, chaque parent se sent toujours le bienvenu. C’est comme une grande famille.»

Cohabitation pacifique

Si, au départ, l’idée de voir de jeunes enfants cohabiter avec les élèves inscrits à la formation générale aux adultes en inquiétait plus d’un, le partage des lieux s’est finalement avéré une tâche plutôt facile.

«Les craintes étaient surtout relatives au bruit, a indiqué Pierre-Luc Brunet. Les enfants ont cependant été conscientisés. L’adaptation de tout le monde a été très rapide. On n’a pas vraiment reçu de plaintes de la part des adultes.»

Cette cohabitation se poursuit jusque dans les classes. Des élèves inscrits à la formation générale aux adultes sont ainsi allés faire la lecture aux enfants, tandis que ces derniers participent parfois à des activités organisées par les adultes. «Ça crée une dynamique très intéressante dans l’école, a signalé M. Brunet. Ça met de la vie.»

La cour d’école

La cour dans laquelle les enfants inscrits aux classes alternatives jouent a également fait jaser plus d’un parent de l’extérieur. Il faut dire qu’elle n’est guère remplie. Mme Gonthier n’y voit pourtant pas là un problème, bien au contraire.

«Les enfants ont développé bien plus de jeux que s’il y avait eu de gros modules. Ça stimule beaucoup leur imagination et leur créativité. Et quand on veut d’autres activités, on peut facilement se déplacer, par exemple, à la Bibliothèque municipale ou aux jeux d’eau de la presqu’île Osisko», a-t-elle indiqué.

Une persévérance à toute épreuve

Il aura cependant fallu énormément de persévérance pour que le projet de classes alternatives voie enfin le jour sur le territoire de la CSRN. L’idée préliminaire avait en effet été lancée à l’automne 2011. Après 18 mois d’efforts, le comité organisateur avait déposé un premier projet au Conseil des commissaires en mars 2013. La CSRN avait alors manifesté de l’ouverture, mais il restait à faire cheminer le projet au sein du corps enseignant et, surtout, à trouver des locaux pour héberger les nouvelles classes.

©La Frontière/Le Citoyen - Archives

Le groupe de parents à l’origine des classes alternatives de Rouyn-Noranda, photographié en mars 2013. Staifany Gonthier est assise à gauche.

«Ç’a été notre plus gros défi, s’est remémorée Staifany Gonthier. Il a fallu faire preuve de patience. Mais dès qu’une direction d’école s’est enfin montrée intéressée, ça n’a vraiment pas pris de temps. En avril 2017, nous avons tenu une séance d’information pour voir s’il y avait suffisamment de familles intéressées pour que le projet puisse aller de l’avant.»

Ensuite, en seulement quelques semaines, une section complète du Centre Élisabeth-Bruyère a été réaménagée pour accueillir les enfants. «Quand on a commencé les cours, le service de garde déballait encore des boîtes», a mentionné Mme Gonthier en riant. À l’heure actuelle, deux locaux seulement sont occupés sur les sept disponibles. Les autres accueilleront progressivement les élèves du deuxième cycle du primaire à compter de la rentrée 2018, puis ceux du troisième cycle à l’automne 2019.

Volonté à toute épreuve

Pierre-Luc Brunet a d’ailleurs tenu à souligner la volonté à toute épreuve de la présidente du conseil d’établissement. «Staifany a eu un leadership incroyable dans toute cette aventure, a-t-il lancé. Malgré le cadre légal que je dois respecter, on a une superbe collaboration. Elle s’implique au maximum sans pour autant s’ingérer. Je lui lève mon chapeau.»

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