Agrandissement d’écoles: le temps presse

©La Frontière/Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Les projets d’agrandissement de trois écoles primaires à Rouyn-Noranda, si jamais ils se concrétisent, pourraient bien ne pas parvenir à combler tous les besoins. La Commission scolaire de Rouyn-Noranda (CSRN) presse donc le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) à agir au plus vite.

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En juin 2017, la CSRN avait déposé au MEES trois projets pour ajouter de nouveaux espaces aux écoles Le Prélude, Notre-Dame-de-Grâce et Notre-Dame-de-l’Assomption à Évain, où le manque d’espace commence à se faire cruellement sentir. Ces projets n’ont toujours pas reçu l’approbation ministérielle. Et il n’est pas garanti qu’ils seront autorisés cette année.

«Le problème, c’est que le Ministère a reçu deux fois plus de demandes que sa capacité de payer. Et on se retrouve face aux commissions scolaires des grands centres comme Montréal, qui exercent beaucoup de pression politique par le biais des médias», a commenté le président de la CSRN, Daniel Camden, lors de la séance du 15 mai du Conseil des commissaires.

Celui-ci a indiqué que le MEES devrait faire connaître ses réponses à la fin de mai. «J’ai eu quelques discussions au cours des dernières semaines avec des représentants du Ministère. Ils m’ont dit qu’ils étaient très au fait de notre problème. Est-ce bon signe? On le souhaite. Si on devait obtenir une réponse positive, il faudrait débuter les travaux d’agrandissement dès l’automne», a indiqué M. Camden.

567 places manquantes

Les projets, qui consistent notamment à ajouter une aile complète au Prélude et à ajouter une cage d’escalier et à rendre le dernier étage conforme à Notre-Dame-de-Grâce, pourraient cependant ne pas suffire pour accueillir tous les futurs élèves de Rouyn-Noranda.

C’est que ceux-ci ne tiennent compte que des augmentations d’effectifs déjà prévues par le MEES. Or, à partir des données relatives aux développements domiciliaires fournies par la Ville de Rouyn-Noranda, la directrice du Service des ressources matérielles de la CSRN, Édith-Martine Lapierre, a traduit le nombre d’unités projetées en nombre d’élèves.

«Sur un horizon de 10 ans, il nous manquerait 236 places à Notre-Dame-de-Grâce, 152 places à Notre-Dame-de-Protection, 113 places à Notre-Dame-de-l’Assomption et Saint-Bernard à Évain ainsi que 66 places au Prélude pour combler les besoins générés par l’accroissement prévu de la population dans les secteurs qu’elles desservent», a-t-elle détaillé.

Pas de solution avec les écoles actuelles

Seules deux écoles disposeraient encore d’espace, même en tenant compte des extrapolations effectuées par la CSRN, soit Sacré-Cœur et Granada. Par contre, avec 118 places libres à l’une et 18 places à l’autre, ce serait nettement insuffisant. Dans certaines écoles, les locaux réservés aux spécialistes ont dû être convertis en classes pour combler partiellement les besoins.

«Les chiffres de la Ville ne tiennent cependant pas compte des familles supplémentaires qui viendraient s’installer sur son territoire si jamais le projet de Falco venait à démarrer», a fait observer Mme Lapierre. L’ampleur réelle du problème pourrait donc être plus importante encore, d'autant plus que le MEES effectue ses calculs seulement à partir de données concrètes et non d'hypothèses ou d'extrapolations.

Maintenir la pression

Le temps commence ainsi à jouer sérieusement contre les écoles de Rouyn-Noranda. Au point où plusieurs conseils d’établissement ont récemment adopté des résolutions pour appuyer la demande d’ajout d’espaces déposée par la CSRN en juin 2017.

«Il faut multiplier les pressions sur le Ministère. Nous crions peut-être moins fort que les écoles de Montréal, mais nos problèmes n’en sont pas pour autant moins importants», a lancé Daniel Camden.

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