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20 avril 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

À l’époque où les collines Abijévis étaient des îles

L’UQAT remonte 8000 ans en arrière pour prévoir les forêts du futur

©Gracieuseté - UQAT

À partir de sédiments rares récoltés au fond de deux lacs du Parc national d’Aiguebelle, des chercheurs de l’UQAT et de l’Université de Montpellier en France espèrent reconstituer quelque 8000 ans d’histoire du secteur.

Pendant deux jours, l’équipe a procédé à des travaux de carottage de sédiments sur la surface gelée de deux lacs des collines Abijévis, à 400 mètres d’altitude. L’épaisseur des sédiments ainsi récoltés variait de 1 à 5 mètres.

«Nous avons opté pour des particules microscopiques de charbon de bois ainsi que de grains de pollen. Ce sont des éléments qui se décomposent très peu avec le temps. Leur analyse devrait nous permettre de déterminer la composition végétale des collines Abijévis à l’époque où celles-ci formaient des îles sur le grand lac Ojibway-Barlow ainsi que l’intensité du régime des feux qui y était en vigueur», a expliqué Yves Bergeron, titulaire de la Chaire CRSNG-UQAT-UQAM en aménagement forestier durable.

Aménagement forestier et changements climatiques

En plus d’être inédits sur le plan historique, les résultats de ces travaux pourront être utilisés pour adapter les travaux forestiers afin que ceux-ci soient plus respectueux des écosystèmes.

«Les principes d’aménagement forestier durable prescrivent que les travaux doivent imiter le plus possible les conditions naturelles qui prévalaient avant l’ère industrielle. Le problème, en Abitibi-Témiscamingue, c’est qu’à cause du gigantesque lac qui s’est étendu sur la région après la dernière glaciation, on a une épaisse couche d’argile qui recouvre les sédiments plus anciens. Les collines Abijévis n’ont pas été touchées par ce phénomène», a exposé M. Bergeron.

L’analyse des sédiments devrait aussi permettre aux chercheurs de prévoir l’influence qu’auront les changements climatiques sur les forêts de la région. «Il y a 6000 ans, la température moyenne était plus élevée qu’en ce moment. On devrait donc pouvoir déterminer comment les conditions climatiques alors en vigueur influençaient les forêts et extrapoler avec les conditions actuelles et futures», a fait observer Yves Bergeron.

Collaboration de la Sépaq

Mais avant d’y parvenir, M. Bergeron et son équipe tenteront d’obtenir du financement auprès de la Sépaq afin de confier l’analyse des sédiments et le traitement des données à un étudiant à la maîtrise.

«Les résultats seront en effet importants pour le Parc national d’Aiguebelle puisque les éléments historiques permettraient d’enrichir son programme d’interprétation», a-t-il fait valoir.

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