Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

21 mars 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Notre-Dame-de-Grâce, terre de légendes

©La Frontière/Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Un ogre effrayant les enfants près de l’avenue Dallaire. Des chasseurs de monstres de père en fils. Un lac sans fond. Des wagons de train qui se déplacent tout seuls. Le quartier desservi par l’école Notre-Dame-de-Grâce regorge de mystères. Et les élèves entendent bien les faire connaître à la population.

Au cours des dernières semaines, les jeunes de la maternelle 4 ans jusqu’à la 6e année du primaire ont effectué des recherches sur les nombreux bâtiments qu’on retrouve dans le quartier desservi par leur école. Ils ont également récolté plusieurs anecdotes auprès de personnes significatives. Il en résultera un recueil de légendes ainsi qu’un spectacle d’envergure auquel toute la population sera conviée.

L’idée, c’est de les inviter à regarder autour d’eux au lieu de seulement avoir le nez collé sur leurs écrans -Félix Caron

Un quartier riche en histoire et en histoires

Cette initiative née d’une idée de Gabrielle Côté, enseignante en art dramatique, et Félix Caron, enseignant de 2e année, s’inscrit dans la démarche Hémisphères, un réseau d’écoles qui intègrent au quotidien les arts et la culture dans leur projet éducatif et dont Notre-Dame-de-Grâce fait partie.

«Notre quartier est plutôt vieux et son histoire est riche. Comme il compte de nombreux bâtiments historiques, nous voulions nous en servir comme prétexte pour renforcer un sentiment d’appartenance des élèves envers celui-ci et envers leur école. C’est pourquoi nous avons opté pour les légendes», a indiqué M. Caron.

Beaucoup de travail

Les deux enseignants ont contacté le conteur Guillaume Beaulieu, qui réside dans le quartier depuis maintenant deux ans. Pendant huit semaines, celui-ci a guidé les 500 élèves dans la réalisation de sept légendes à partir d’éléments que ces derniers ont récoltés à l’aide de recherches documentaires et d’entrevues auprès de personnes qui ont vécu ou qui vivent encore dans le quartier.

«La rédaction des légendes a été confiée aux élèves de 5e et 6e année, puis ceux de 4e année vont les bonifier. Je vais ensuite les réviser pour la touche finale et en tirer un recueil. Il y aura également un spectacle d’envergure à la fin de l’année (voir encadré). De plus, avec les éléments historiques et les anecdotes que les élèves n’auront pas retenus, je vais moi-même écrire quelques légendes», a précisé M. Beaulieu.

«L’idée, c’est de les inviter à regarder autour d’eux au lieu de seulement avoir le nez collé sur leurs écrans», a signalé Félix Caron.

De belles découvertes

La démarche a d’ailleurs permis aux élèves et aux enseignants de faire de belles découvertes. «Par exemple, nous avons appris que Notre-Dame-de-Grâce est le seul actif de la Commission scolaire à avoir un statut de bâtiment historique», a mentionné M. Caron.

«Une élève de maternelle 4 ans nous a assurés qu’il n’y avait pas de monstres dans le quartier parce que son père les traquait et, parfois, les mangeait. Guillaume est allé le rencontrer et il s’est servi de cette anecdote pour inviter les enfants à bâtir toute une histoire en incorporant plusieurs autres éléments historiques qu’ils ont récoltés», a fait savoir Gabrielle Côté.

Les classes ont aussi été visitées par différents collaborateurs. Ainsi, Julienne Cliche, à qui l’on doit le Parc botanique À Fleur d’eau, est venue parler aux élèves de sa réalisation, tandis que l’abbé Rénal Dufour a relaté l’historique du Séminaire Saint-Michel. Un ornithologue est même venu expliquer le cycle de vie des corbeaux, en lien avec le nid construit depuis d’innombrables années dans une des grandes épinettes qui veillent sur l’école comme des sentinelles. «Ça nous a permis de faire un lien entre le passé, le présent et l’avenir», a évoqué Mme Côté.

Toutes les informations recueillies par les élèves seront également incorporées dans un document synthèse qui pourra ensuite être mis à profit par l’équipe-école de Notre-Dame-de-Grâce dans plusieurs autres projets au cours des années à venir.

Un spectacle d’envergure

La troisième et dernière étape du projet axé sur les légendes prendra la forme d’un spectacle d’envergure qui sera présenté à Notre-Dame-de-Grâce le 14 juin à compter de 18h30 et auquel toute la population de Rouyn-Noranda est conviée.

«Au début, je pensais faire un seul spectacle, mais comme je voulais impliquer les 500 élèves, ça aurait duré plus de six heures! J’ai donc opté pour une sorte de formule à la carte où, pendant 1h30, chaque classe présentera son numéro en boucle dans son local en même temps que les autres. Les gens pourront passer d’une pièce à l’autre en fonction de ce qui les intéresse», a détaillé Gabrielle Côté.

Plusieurs types d’expression artistique seront abordés lors d’ateliers qui débuteront après Pâques. «Il y aura notamment une marionnette géante, du théâtre d’ombres, du théâtre avec des masques ou encore des lectures à voix haute», a précisé l’enseignante.

Guillaume Beaulieu et les élèves racontent

Le lac sans fond: À une certaine époque, quand on voulait se débarrasser d’une voiture, on n’avait qu’à l’envoyer dans le lac Édouard et celui-ci l’engloutissait. On avait beau en rajouter, il semblait toujours rester de la place.

L’Ogre Boutour: Avant la construction de l’école Notre-Dame-de-Grâce, un homme costaud, mais qui ne s’exprimait que par grognements, vivait dans une cabane au fond des bois. Les enfants en avaient peur et le comparaient au Bonhomme Sept Heures.

De vieux prêtres: Si les prêtres ukrainiens et oblats du quartier ont pu atteindre un âge vénérable, c’est parce qu’ils concoctaient un savant mélange d’eau bénite et d’ail. Ils l’avalaient ensuite lors de rencontres secrètes.

Les wagons fantômes: Des jeunes s’amusaient à desserrer les freins des wagons et à les déplacer pendant la nuit, ce qui donnait l’impression que ceux-ci bougeaient seuls. Leur manège a débouché sur la création d’un emploi: un veilleur de nuit.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média