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14 février 2018

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Deux sœurs intimement liées par leurs cellules souches

Huguette Vaillancourt a sauvé sa sœur Diane en lui faisant don de ses propres cellules souches

©La Frontière - Lucie Charest

Huguette Vaillancourt et sa sœur, Diane V. Jacques, ont toujours été très proches dès leur petite enfance. Aucune des deux n’aurait pu imaginer qu’un jour, l’une sauverait la vie de l’autre en lui fournissant ses cellules souches pour la guérir d’un cancer incurable.

Agricultrice, maman, grand-maman, impliquée dans sa communauté, Diane V. Jacques est une de ces dames déterminées fort appréciées et respectées dans leur milieu. En décembre 2016, le diagnostic de leucémie lymphoïde chronique avec mutation est tombé.
«Sans la greffe de cellules souches, mon pronostic était de deux ans, a-t-elle relaté. J’étais très choquée. Je faisais de l’insomnie. Je me demandais pourquoi moi. Ça, je ne le saurai jamais. Mais j’avais une chance sur quatre de trouver un donneur dans ma fratrie. Et Huguette était compatible.»
«J’étais trop émue quand j’ai su que j’étais compatible, a confié Huguette Vaillancourt. J’ai attendu au soir avant de lui parler. Quand nous avions reçu le diagnostic, je n’avais pas été capable de lui souhaiter bonne année, car je lui souhaitais toujours la santé. J’avais ressenti beaucoup d’impuissance et d’injustice à ce moment-là.»
Il faut savoir que les deux sœurs, issues d’une famille de six filles, ont toujours été très près l’une de l’autre. Une relation de confidentes, «mère-fille affective», se plaisent-elles à dire. Dès le diagnostic, Huguette s’est rapprochée encore plus de Diane. Elles allaient faire de longues marches ensemble. «Je voulais être près d’elle. Pour qu’il y ait quelqu’un à qui elle pouvait exprimer sa colère, sa peine», a poursuivi Huguette.

©La Frontière - Lucie Charest

Un lien inconditionnel unit Huguette Vaillancourt et Diane V Jacques.

Il y avait un risque que mes organes rejettent ses cellules souches. Moi, j’étais sûre que ça n’arriverait pas, car nous ne nous étions jamais chicanées. Ça ne se pouvait pas que notre sang se chicane en étant en contact. -Diane V Jacques

Processus médical interminable
À toutes deux, le processus médical a semblé interminable. Huguette devait en effet passer un bilan de santé très rigoureux, tant sur le plan anatomique que psychologique.
«J’avais déjà fait de la tachycardie, donc il fallait que les médecins fassent les prélèvements plus lentement, a-t-elle noté. J’ai reçu des injections pendant cinq jours pour provoquer la sortie des cellules souches de la moelle osseuse dans le sang. C’est à ce moment que j’ai vraiment pris conscience de la signification du don que je faisais. Car nous avons aussi des réactions physiques. J’ai eu des douleurs dans les hanches, de la difficulté à marcher. À chaque instant, je me sentais tellement privilégiée d’être celle qui faisait ce don à ma sœur. En décembre, quand le diagnostic est tombé, je me sentais impuissante. Là, j’étais dans l’action. J’avais la chance unique de faire quelque chose pour ma sœur. Je participais à lui sauver la vie, à lui donner une deuxième chance.»

©La Frontière - Lucie Charest

Liées d'encore plus près après la greffe de cellules souches, Diane V Jacques et Huguette Vaillancourt apprécient la vie et le lien qui les unit..

Une deuxième vie
Moi, j’ai maintenant deux fêtes par année, a lancé Diane à la blague. Le jour de ma naissance et le 22 août, le jour de ma greffe. Et c’est ma sœur qui m’a donné la vie, cette fois. Je lui en dois toute une. Curieusement, il y avait un risque que mes organes rejettent ses cellules souches. Moi, j’étais sûre que ça n’arriverait pas, car nous ne nous étions jamais chicanées. Ça ne se pouvait pas que notre sang se chicane en étant en contact.»
L’opération s’est très bien passée. «Je n’ai eu aucune réaction depuis six mois. Actuellement, le sang de ma sœur compte pour 70 % du mien. Nos cellules étaient compatibles, mais nous n’étions pas du même groupe sanguin Elle était A+ et moi, B+. Peu à peu, son sang remplace mon propre sang, qui était malade et qui a été tué par la chimiothérapie avant de recevoir ses cellules à elle», a expliqué Diane.

©La Frontière - Lucie Charest

Diane V Jacques et Huguette Vaillancourt apprécient la vie encore plus maintenant que l'une d'elle avait reçu un pronostic très court à la suite de son diagnostic de cancer

Sans hésitation
Difficile de décrire, voire de comprendre, quelle fibre intime s’est tramée entre ces deux dames, dont les liens étaient déjà tissés très serré. Difficile d’imaginer ce qu’elles ont traversé: la colère, la peur, l’impuissance, l’impatience avant de ce don ultime de l’une qui a sauvé la vie de l’autre.
«N’hésitez pas! N’hésitez jamais à faire ce don, a soutenu Huguette Vaillancourt. N’écoutez pas les commentaires négatifs sur les conséquences qui pourraient vous décourager. Nous le savons aujourd’hui: jamais un médecin ne mettrait la vie de quelqu’un en danger pour en sauver un autre. Et moi, j’ai eu la chance de sauver ma sœur.»
 

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