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17 janvier 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

La qualité des soins au CISSSAT ne serait pas en péril

Les syndicats contestent les affirmations de la haute direction

©La Frontière - Patrick Rodrigue

À la suite du cri de détresse lancé récemment par les infirmières de la région, la haute direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) a tenu à rassurer la population: la qualité des soins ne serait pas en péril.

«Nous reconnaissons que notre personnel est fatigué et que certains secteurs subissent de la pression et une hausse de la charge de travail. Cependant, nous posons aussi des gestes concrets. Et nous voulons le faire de concert avec nos partenaires. Nous avons ainsi notamment réduit de 67 % le recours à la main-d’œuvre indépendante. S’il est vrai que cela s’est traduit par du temps supplémentaire, ce n’était pas du temps supplémentaire obligatoire. Et cela a contribué à stabiliser la continuité dans les soins et les services», a déclaré le PDG du CISSSAT, Yves Desjardins, lors d’un point de presse organisé le 17 janvier.

Plus de pression dans le réseau

Cette rencontre faisait suite aux résultats d’un sondage présenté deux jours plus tôt par le FIQ-Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue et dans lequel 60 % des membres avaient exprimé le désir de possiblement quitter leur emploi en raison de la dégradation de leurs conditions de travail.

«Le vieillissement de la population entraîne plus de pression dans le réseau. Ça nous pousse à adapter notre offre de services, notamment en priorisant le maintien à domicile lorsque c’est possible. Cela devra se traduire par des changements dans les pratiques et le travail du personnel», a signalé la PDG adjointe, Caroline Roy.

M. Desjardins a renchéri en exposant qu’à l’heure actuelle, 60 % des postes occupés au CISSSAT le sont à temps partiel, alors que les 40 % restants sont des emplois à temps plein. «C’est une tendance qu’on veut inverser et qui nécessitera de changer profondément nos pratiques. Tranquillement, c’est en train de se faire», a-t-il insisté.

Écoute et flexibilité

Marie-Pier Dufour, adjointe à la directrice des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques, a quant à elle rappelé que des comités de mobilisation avaient été mis en place partout dans la région pour écouter les préoccupations des employés du CISSSAT face à leur bien-être au travail et les impliquer dans la recherche de solutions.

«Depuis un an, nous avons une petite équipe de médiation en résolution de conflits qui donne de très bons résultats, a-t-elle mentionné. Nous préparons également une activité pour le mois prochain afin d’aider le personnel à se rendre plus disponible. Avec une main-d’œuvre plus restreinte, on n’a pas le choix de mieux utiliser les employés dont nous disposons.»

«Il faut aussi comprendre que nous sommes en négociation pour 4 des 26 conventions collectives qu’on doit gérer. La flexibilité et la mobilité des postes fait partie des enjeux. Le défi, c’est de trouver ensemble une manière d’y parvenir», a souligné Yves Desjardins.

Pas de discussion publique possible

Une trentaine de délégués syndicaux assistaient également à la rencontre, mais n’ont pas pu interroger la haute direction du CISSSAT. Alors qu’il voulait des éclaircissements sur plusieurs points, le conseiller syndical Stéphane Lachance, du Syndicat canadien de la fonction publique, s’est fait répondre qu’il n’y aurait pas d’échange public, mais qu’il pourrait en discuter en privé avec Yves Desjardins.

«C’est toujours la même chose. Dès qu’on veut discuter publiquement des problèmes qu’on vit, c’est une fin de non-recevoir. On indispose la haute direction. On ne reçoit aucune écoute. On préfère nous noyer sous les chiffres et la création de comités en pensant que ça va rassurer la population, mais il n’y a jamais de solutions concrètes», a-t-il confié, en entrevue.

Quelle sorte de partenariat?

Même son de cloche du côté de la CSN, qui représente environ 2000 des 6000 employés du CISSSAT. «C’est bien beau, vouloir mobiliser le personnel, mais en attendant, j’ai un travailleur sur quatre en arrêt de travail. Nos gens sont à bout. On ne me fera jamais croire que la qualité des services n’en est pas affectée. Quand il y a une rupture de services dans un hôpital, on appelle ça comment, d’abord?», a lancé le président régional de la centrale syndicale, Donald Rheault.

Il s’est, en outre, interrogé sur le sens que le CISSSAT donne au mot partenariat. «Les employés ne cessent de se faire dire qu’ils sont des partenaires importants. Or, on a l’impression que la haute direction organise des rencontres uniquement pour leur exposer ce qu’elle a décidé. Personne ne peut discuter», a dénoncé M. Rheault.

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