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15 janvier 2018

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

«La majorité de nos membres veulent quitter la profession»

La FIQ dénonce le discours décousu du CISSSAT

©La Frontière/Jean-François Vachon

La FIQ-Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l’Abitibi-Témiscamingue (FIQ-SISSAT) a dévoilé un sondage qui, selon elle, dresse un portrait alarmant de la situation au CISSSAT. Du même souffle, elle dénonce le discours des dirigeants de l’organisme, qualifié de décousu.

«La majorité de nos membres veulent quitter la profession à court ou à moyen terme», a lancé la présidente du syndicat, Carole Gendron.

Nos membres ne sont pas écœurés, tannés. Ils sont en détresse -Carole Gendron

Selon le sondage, réalisé par la FIQ-SISSAT, 60 % des membres interrogés envisagent de quitter la profession. De plus, 98 % des répondants ont indiqué avoir constaté que leurs conditions de travail et la qualité des soins ne se sont pas améliorées, mais dégradées avec l’avènement du CISSSAT.

«Les membres ne sont pas écœurés, tannés. Ils sont en détresse», a dénoncé Mme Gendron.

Les points sur les i

Le syndicat a aussi ramené à l’ordre le PDG du CISSSAT, Yves Desjardins. «Il a indiqué que le temps supplémentaire obligatoire correspondait à seulement 1 % de la masse salariale. Pourtant, les chiffres indiquent plutôt 4 %», a fait valoir Carole Gendron.

«Certaines personnes se sont même fait dire d’amener leurs jeunes enfants dormir à l’hôpital pour être prêtes à faire du temps supplémentaire obligatoire», a-t-elle ajouté.

En effet, selon les documents remis par le syndicat, on peut constater que le temps supplémentaire obligatoire au CISSSAT représente 3,71 %. La FIQ-SISSAT soutient que ce temps supplémentaire met des vies en danger.

«Jamais on ne demanderait à un camionneur ou à un mineur de faire des quarts de travail de 16h. Après 12 heures de travail, il est prouvé scientifiquement qu’il y a plus d’accidents de travail. À ce moment, on devient dangereux pour nos patients, a confié la présidente. Ce n’est pas le CISSSAT qui sera blâmé s’il y a des événements déplorables, ce sont les infirmières, les inhalothérapeutes, bref, c’est nous.»

D’où viennent les 50 postes manquants?

De plus, selon le plan de main d’œuvre 2016-2019 du CISSSAT, il existe une pénurie au niveau des infirmières auxiliaires. «Pourtant, seulement 22 % de nos membres sont à temps complet», a fait observer le conseiller syndical Frédérique Beauchamp.

«Selon le PDG, il manquerait 50 infirmières au CISSSAT, mais il ne s’appuie sur aucune donnée. Il est incapable de dire avec précision s’il en manque 2, 10, 50 ou 200. Il y a présentement 262 postes non affichés au CISSSAT. Ce sont des postes qui sont devenus vacants que l’employeur n’a pas comblés. Ça prend une analyse des besoins», a-t-il ajouté.

C’est cette situation qui force l’utilisation du temps supplémentaire obligatoire. «Si une unité a besoin de 10 personnes, mais que 3 personnes sont parties, si à la fin du quart, il n’y a personne pour combler ces trois postes, c’est là qu’on oblige les infirmières à faire un autre quart», a signalé M. Beauchamp.

Vivre d’espoir

Malgré tout, le syndicat fonde beaucoup d’espoir sur sa rencontre avec Yves Desjardins. «On souhaite que l’hémorragie cesse. Il y a des étudiants qui renoncent à leur formation dans le domaine de la santé. Des gens changent complètement de branche. C’est du gaspillage de talent et ç’a un coût collectif. Le CISSSAT doit donner un sérieux coup de barre», a conclu la présidente de la FIQ-SISSAT.

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