25 juillet 2017

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

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©Gracieuseté - Vélo Gazette/Vincent Drouin

«J’ai eu bien des embûches, des bris mécaniques, mais, aujourd’hui, je me rends compte que je l’ai terminé et c’est une fierté», a-t-il lancé.

Il y a cinq mois, je ne connaissais pas les autres cyclistes de l’équipe. Aujourd’hui, ce sont mes frères. On a une très belle chimie -Thomas Fortier

Et cela lui a rappelé de nombreux souvenirs. «Je me revois alors que j’avais une dizaine d’années et que je voyais les arrivées. C’était trippant et j’étais le petit gars de 10 ans qui encourageait. Là, c’est peut-être après moi qu’un petit gars encourageait et qu’il sera au Tour dans 10 ans», a-t-il confié.

Il était aussi un des rares cyclistes originaires de Rouyn-Noranda à terminer le Tour. «Ça fait très longtemps, mais je suis heureux parce que le vélo prend de plus en plus d’importance en ville après avoir connu une baisse. J’espère que ça va permettre de faire découvrir le sport un peu plus», a-t-il soutenu.

Se découvrir comme coéquipier

Thomas Fortier a découvert une facette de lui durant le Tour de l’Abitibi. «Je me suis découvert comme coéquipier. J’essayais de remonter mon leader en avant du peloton, aller chercher les bouteilles d’eau», a-t-il soutenu.

«Avant, je me disais que je voulais un résultat. Là, nous voulions un résultat», a-t-il ajouté.

Cela l’a amené à se sacrifier lors de la dernière étape. «J’étais dans le peloton et Olivier Hamel, notre meilleur gars de la région au classement général, a eu un pépin. Comme notre voiture était la dernière de la caravane, ç'a pris un certain temps. Je suis resté avec lui et j’ai essayé de toutes mes forces de le ramener», a-t-il expliqué.

Selon le Rouynorandien, l’ambiance au sein d’Iamgold est unique. «Il y a cinq mois, je ne connaissais pas les autres cyclistes de l’équipe. Aujourd’hui, ce sont mes frères. On a une très belle chimie», a-t-il assuré.

Les embûches

Lors de la première étape, Thomas Fortier a été pris au sein des différentes chutes en début de course. À un certain moment, il a été pris de panique. «Il y avait des chutes partout. Les gars conduisaient leur vélo de façon agressive. Même s’il avait des chutes, il tentait de passer au travers. Ça cognait et ça m’a stressé et avec ce que je voyais comme blessure, j’ai paniqué. C’est niaiseux un peu. J’étais prêt à abandonner sur le coup et ce n’est tellement pas moi. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais je rêvais de faire cette course depuis que je suis jeune. Je me suis botté les fesses et j’ai rembarqué sur mon vélo», a-t-il admis.

Seul sur la route, il était laissé un peu à lui-même. «À la hauteur du lac Normand, je n’avais plus d’eau et il y a un monsieur qui a traversé la route avec sa chaudière pour m’offrir une bouteille d’eau. Le monde est tellement sympathique», a-t-il mentionné.

Bris mécanique et malchance

Les choses ne sont pas améliorées par la suite. «Durant la deuxième étape, j’ai brisé le cadre de mon vélo. Lors du contre-la-montre, j’avais mal installé ma roue et comme elle frottait, je n’ai pas eu un bon temps. Et lors de l’étape de Malartic, j’ai évité la chute traditionnelle au rond-point à l’approche de l’arrivée. J’ai sauté sur le trottoir et en revenant sur la route, j’étais peut-être dans les 30 premiers, mais j’ai eu un flat sur mon pneu», a-t-il laissé tomber.

Il n’a cependant pas pensé aller se trouver un trèfle à quatre feuilles. «Je ne crois pas tant à la chance. Je crois plus aux probabilités. Le lendemain, j’ai fait attention à faire ma préparation correctement et à faire plus attention», a-t-il exposé.