À son arrivée en ville, Ian Clermont pleurait. Non, pas en raison de la douleur physique, de l’épuisement. Non. La raison, c’est une rencontre d’un petit gars qui lui a ouvert les portes sur son histoire. «J’ai couru les 500 mètres avec un petit gars qui s’appelait Mathis. Il m’a dit qu’il courrait depuis tantôt pour son cousin Ethan, 3 ans, qui est décédé d’un cancer il y a trois mois», a expliqué le coureur, le trémolo dans la voix.

«Il m’a aussi expliqué qu’il avait un poumon perforé à la naissance et qu’il s’en était sorti et que courir avec moi était un symbole pour l’accomplissement, pour le dépassement sportif», a-t-il ajouté.

Ian Clermont a donc couru le dernier bout du défi pour le jeune homme. «C’est ce que j’ai fait et je suis entré en ville en braillant. Je me trouve chanceux d’avoir des enfants en santé et de l’être moi aussi», a-t-il confié.

Les enfants, le tournant du défi

Le défi de la 117 est surtout devenu une affaire d’enfants. Dans les derniers kilomètres, école après école, les participants les côtoient et grandissent autour d’eux. «Sans les enfants, on ne le ferait, on n’aurait pas de motivation. Ils sont un tournant dans le défi», a soutenu Ian Clermont.

Et au fil des kilomètres, les rencontres se multiplient. «La petite Amaëlle ne voulait pas abandonner, mais elle n’était plus capable. Je lui ai montré une caravane où il y avait des jujubes. Elle était tellement belle. Elle a couru un trois kilomètres. Je lui ai dit que l’an prochain, elle allait revenir et que, si ça allait bien, elle allait en courir quatre. Elle avait tellement un sourire immense», a-t-il lancé.

«Je suis sûr qu’elle va se coucher ce soir en se disant qu’elle va vouloir courir toute la 117 et, nous, on va pouvoir prendre notre retraite», a-t-il ajouté en riant.

150 000$

Le Défi Iamgold a encore une fois permis d’amasser une bonne somme d’argent, soit 150 000$. «On a des gangs exceptionnels. Les gens qui courent avec nous sont tellement bons et gentils. Nos bénévoles, notre équipe médicale, ce fut fantastique de les avoir. Ce devrait être eux qui reçoivent les bravos. Nous, on fait juste courir», a affirmé Ian Clermont.