23 avril 2017

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Par Marc Lemay

Quand?

Voilà la question importante. Le gouvernement voudrait bien que cette date soit le 1^er juillet 2018, mais on en est loin pour le moment. C’est que le fédéral a bien souvent tendance à passer des lois et laisser ensuite son application aux provinces, sans leur transférer l’argent nécessaire à leurs applications. Exemple : les conservateurs ont modifié le Code criminel en imposant des peines minimum pour certains crimes et en abolissant les sursis de sentence pour plusieurs infractions. Résultat : on a rempli les prisons et engorgé les tribunaux. Tout cela a donné l’arrêt Jordan qui cause tant de remous.

Mais revenons au pot. Beaucoup de travail reste à faire. Les provinces devront s’entendre, car quel sera l’âge minimum pour consommer? On sait que le fédéral voudrait que ce soit 18 ans, mais les provinces pourraient décider d’un âge différent supérieur à 18 ans. Par exemple, l’Ontario pourrait vouloir 21 ans, mais le Québec resterait à 18. Attention à la visite de nos voisins…

Autres questions

Où pourra-t-on s’en procurer? À quel prix? Quelles quantités? Qui pourra mesurer et peser? Devra-t-on se trainer une balance?

L’une des craintes les plus sérieuses consiste à savoir comment détecter les conducteurs qui auront trop fumé. Les tests utilisés actuellement sont vraiment contestables. Il faudrait mettre en place un système de détection qui sera fiable et reconnu par les tribunaux. Car sinon, inutile de vous dire que certains avocats criminalistes se frottent déjà les mains.

Tout aussi important est de savoir qui sera en charge de la prévention. La santé relève des provinces, mais celles-ci ont d’autres chats à fouetter et surtout, ne sont pas en surplus d’argent.

Le projet de loi actuel fait état de la possibilité d’avoir en sa possession 30 grammes de cannabis. Mais est-ce 30 grammes par jour, par semaine ou par mois? On aurait aussi le droit d’avoir jusqu’à quatre plans par résidence. Mais qui viendra contrôler que je n’en ai que quatre?

Et finalement, comment seront partagés les faramineux revenus que rapportera le commerce de ce stupéfiant?

La route pour la mise en œuvre d’une promesse électorale est souvent semée d’embûches. Il reste encore beaucoup à faire avant que flotte légalement au-dessus de nos têtes la fumée de marijuana.

Ne vous précipitez pas pour acheter votre pot. Il n’est toujours pas légal et nul ne peut dire quand il le sera. Comme dirait un «pusher», il y a loin du joint aux lèvres.