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05 septembre 2017

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Accusé d’avoir foncé sur son ami en voiture

Mathieu Turcotte restera détenu durant toutes les procédures judiciaires

©TC Media - Archives

Un homme notamment accusé d’avoir foncé sur son ami en voiture pour ce qui semble être une histoire de jalousie et de l’avoir ensuite contraint à embarquer avec lui devra demeurer derrière les barreaux à titre préventif pendant toute la durée des procédures judiciaires.

Le 5 septembre au Palais de justice de Rouyn-Noranda, la juge Marie-Claude Bélanger a refusé de remettre Mathieu Turcotte en liberté. Âgé de 31 ans, celui-ci avait été arrêté le 25 août. Six chefs avaient alors été déposés contre lui: voies de fait armées, voies de fait, séquestration, conduite dangereuse, résistance à une arrestation et bris d’un engagement contracté neuf jours plus tôt de ne pas consommer de stupéfiants.

Le 16 août, Turcotte avait été libéré après avoir été arrêté le 9 août. Il avait alors été accusé de possession de méthamphétamines et de possession de cannabis. Deux accusations de bris d’engagement, soit pour une possession d’arme et pour avoir fait usage de stupéfiants, avaient aussi été déposées contre lui. Celles-ci étaient en vigueur depuis le 8 décembre 2016 en lien avec un dossier de voies de fait, de menaces et d’entrave au travail des policiers pour des faits qui avaient été commis le 1er août 2016.

Des stupéfiants pour contrôler sa bipolarité

Questionné par son avocate, Me Nathalie Samson, Turcotte a fait valoir qu’il souhaitait entreprendre une thérapie pour son problème relatif aux stupéfiants. «J’en consomme depuis une dizaine d’années. Ça m’aide à gérer ma bipolarité, un problème qu’on m’a diagnostiqué en 2007. Quand je cesse de consommer, je disjoncte», a-t-il exposé. Il a aussi mentionné vouloir obtenir un suivi psychiatrique.

Contre-interrogé par la Couronne, représentée par Me Émilie Larose, Turcotte a expliqué qu’il s’était fait prescrire un traitement, mais que celui-ci n’avait pas répondu à ses attentes. «Les médicaments contrôlaient ma bipolarité, mais je n’avais plus le goût de rien faire. J’étais comme un zombie. J’ai donc décidé d’arrêter le traitement et de recommencer à gérer ma maladie seul, à l’aide de stupéfiants. J’en ai parlé à ma psychiatre. Elle n’était pas trop d’accord, mais elle préférait ça que de me laisser me suicider», a-t-il raconté.

Turcotte a aussi indiqué avoir pris conscience de son problème de toxicomanie lors de son incarcération des deux dernières semaines. «Je n’avais jamais voulu le régler parce que je ne le voyais pas. Mais quand j’ai commencé à éprouver des symptômes de manque, j’ai compris que j’avais un problème», a-t-il signalé.

Menace pour autrui

Me Larose s’est opposée à la remise en liberté de Turcotte, alléguant que ce dernier représentait une menace pour autrui et qu’il était irréaliste de croire qu’on pouvait prendre conscience en si peu de temps d’un problème qui datait d’une dizaine d’années déjà.

«On parle de quelqu’un qui s’est délibérément rendu chez un ami pour lui foncer dessus avec son véhicule. Non seulement il s’agit d’une infraction grave, mais il y a aussi préméditation. De plus, Monsieur a plusieurs dossiers en cours, en plus d’avoir brisé ses conditions à plusieurs reprises, et ce, dans un court laps de temps. Il ne respecte donc pas la Loi», a-t-elle fait valoir.

Instabilité

La juge Bélanger a accepté les arguments de la Couronne et a ordonné que Turcotte soit gardé en détention préventive pour la suite des procédures intentées contre lui.

«Aux accusations de voies de fait s’ajoute un chef de séquestration lorsque, selon les faits qui me sont rapportés, Monsieur aurait contraint son ami à embarquer dans sa voiture, après avoir foncé sur lui, pour le conduite en un autre endroit afin de le confronter avec son ex-conjointe. De plus, lors de son arrestation, Monsieur semblait très intoxiqué et hors de contrôle: il crachait vers les policiers et donnait constamment des coups de pied», a relaté la juge.

Selon elle, le plan de redressement proposé par la défense n’assure pas la sécurité du public. «Ça n’a aucun bon sens de s’automédicamenter avec des stupéfiants, a-t-elle lancé à l’endroit de Turcotte. Vous ne respectez visiblement pas vos conditions, en plus de présenter de l’instabilité, tant pour votre toxicomanie que votre problème de santé mentale.»

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