Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Justice

Retour

03 mai 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Affaire Monderie : une invasion de domicile d’une rare violence

©TC Media - Lucie Charest

Les représentations sur sentence dans l’affaire Réjean Monderie, ont levé le voile sur une violence inouïe. L’homme, incarcéré depuis le 2 février 2016, a plaidé coupable à plusieurs chefs d’accusation dans des dossiers d’introduction par effraction, de séquestration et de violence conjugale à Nédélec.

La victime semblait éprouver de la difficulté à exprimer la détresse qu’elle vivait toujours, le 3 mai au Palais de justice de Ville-Marie, plus d’un an après les faits. D’une voix étranglée par l’émotion, elle a évoqué un choc post-traumatique, une peur de l’obscurité, un stress permanent, son incapacité à se sentir en sécurité à l’intérieur de sa résidence, avec les hommes. En plus des multiples ecchymoses apparues à la suite des coups reçus, elle a été forcée d’interrompre toutes ses activités à cause de douleurs physiques persistantes liées à une côte fracturée qui l’empêchait de respirer correctement pendant plus de deux mois.
D’une rare violence
La Couronne, Me Marc-André Roy, a décrit cette invasion de domicile et de violence conjugale comme se démarquant des autres. «L’accusé a d’abord débranché le téléphone, pour ensuite défoncer la porte du domicile et empoigner la victime alors qu’elle était assise sur le cabinet de toilette, a-t-il relaté à l’honorable juge Josée Bélanger. Il l’a ensuite entraînée dans la chambre à demi nue où il lui a attaché les mains derrière le dos. Il l’a forcée à lui donner son mot de passe Facebook. Elle a réussi à défaire ses liens et s’enfuir à l’extérieur malgré la température très froide de février.»
Monderie l’a rattrapée à l’extérieur et l’a ramenée à l’intérieur en la rouant de coups, l’a baillonnée et attachée à nouveau. Elle a réussi à défaire ses liens une seconde fois et s’est enfuie chez le voisin alors qu’elle était encore nue.
Pour la Couronne il s’agissait d’un geste prémédité, auquel se sont ajoutés un bris de conditions et une entrave à la justice alors qu’il a tenté de joindre la victime quelques jours plus tard pour lui faire retirer sa plainte. Me Roy a également énuméré les antécédents de Monderie en matière de violence conjugale et de menaces, principalement marqués lors de ruptures. Ceux-ci remontaient jusqu’en 1991, avec divers épisodes datant de 1994 et 2013. Pour ces raisons, il a demandé 72 mois d’emprisonnement incluant l’équivalent de 22 mois préventifs, calculés à taux et demi, déjà purgés depuis son arrestation.
Pas d’antécédents en matière d’invasion de domicile
La défense, Me Pierre Grygel, a de son côté insisté sur le fait que l’accusé n’avait pas d’antécédents en matière d’invasion de domicile, crime dont la peine est la plus lourde, parmi les différents chefs d’accusations pour lesquels son client a plaidé coupable. Il a également fait valoir que son client était disposé à entreprendre une thérapie pour remédier à ses réactions excessives dans des cas de ruptures conjugales.
«Je ne veux pas minimiser ce qu’a vécu la victime, a-t-il justifié. L’invasion de domicile est la pire chose qui peut arriver à une personne, c’est extrêmement grave. Cependant, quand mon client rejette certains faits, il ne nie pas entièrement sa responsabilité, il rappelle que le couple était dysfonctionnel avec une problématique d’alcool chez les deux parties.»
Me Grygel a demandé à la juge de prendre en compte que la succession de faits violents commis par son client pouvait relever davantage de la désorganisation que de la préméditation. Il a suggéré une peine de deux ans moins un jour. La peine sera prononcée le vendredi 5 mai à 9 h 30.
 

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média