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29 mai 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Il souhaitait que les policiers l’abattent

Une rupture amoureuse avait entraîné la fermeture de la 117 sur 4 km

©TC Media - Marie-Hélène Paquin

C’est parce qu’il souhaitait que les policiers l’abattent que Patrick Charette, cet homme perturbé qui avait tenu la Sûreté du Québec en haleine pendant près de 12 heures, le 2 février, s’était barricadé chez lui, nécessitant du même coup la fermeture de la route 117 sur environ 4 km.

Le 29 mai, alors qu’il était représenté par Me Claude Bélanger, Charette a plaidé coupable à cinq chefs: méfait public pour avoir interrompu l’emploi légitime d’un bien, en l’occurrence la route 117; menaces de causer la mort ou des lésions à l’endroit de policiers; entreposage négligent d’armes à feu; possession d’une arme prohibée, soit un poing américain; et possession de stupéfiants.

La détresse ne justifie pas votre geste, mais elle l’explique -La juge Marie-Claude Bélanger

Vaste périmètre de sécurité

Les gestes qui lui étaient reprochés se sont produits dans la nuit et la matinée du 2 février, dans le quartier Évain de Rouyn-Noranda. Vers 0h45, les policiers avaient été alertés par un voisin qui leur avait rapporté avoir entendu des coups de feu.

Sur les lieux, ils ont été accueillis par Charette, qui tenait des propos incohérents. «Lorsque les agents lui ont demandé s’il allait leur tirer dessus, il a répondu qu’il n’allait pas avoir le choix», a indiqué la procureure de la Couronne, Me Émilie Larose.

La Sûreté du Québec avait alors établi un vaste périmètre de sécurité, bloquant la route 117 sur près de 4 km et évacuant les résidences voisines par mesure de prévention. Vers 12h10, Charette s’est rendu pacifiquement et a été conduit au centre hospitalier. Lors de la perquisition qui a suivi, les agents ont saisi quelques grammes de cocaïne et deux comprimés de méthamphétamines ainsi qu’une arme à feu mal entreposée.

Crise suicidaire

L’avocat de Charette, Me Claude Bédard, a fait savoir que son client était alors en dépression en raison d’une rupture amoureuse qu’il n’arrivait pas à accepter. La consommation d’alcool et de stupéfiants avait exacerbé son état, le plongeant dans une crise suicidaire.

«Mon client avait fait feu dans un pot de fleur en espérant que les policiers l’abattent», a-t-il précisé. Me Larose a d’ailleurs mentionné qu’après son séjour à l’hôpital, lorsqu’il eût retrouvé son état normal, Charette s’est excusé aux policiers, leur signalant qu’il n’avait jamais vraiment eu l’intention de tirer sur eux.

«Il a aussi bien collaboré avec la Sûreté du Québec durant l’enquête et a entrepris une thérapie à compter d’avril. Le rapport médical mentionne une amélioration de ses aptitudes sociales et professionnelles. Il semble vouloir reprendre sa vie en mains et soutient n’avoir rien consommé depuis», a exposé Me Bédard.

Événement isolé

«La détresse ne justifie pas votre geste, mais elle l’explique. Vous auriez dû aller chercher de l’aide, mais au lieu de cela, vous avez recouru à la violence. Une violence non seulement envers vous-même, mais qui a aussi affecté une multitude de gens», a signalé la juge Marie-Claude Bélanger à l’endroit de Charette.

Tenant compte des circonstances particulières des faits qui étaient reprochés à l’accusé et estimant qu’il s’agissait d’un événement isolé, la juge a accepté la suggestion commune des deux parties. Elle a donc condamné Charrette à une probation surveillée de 12 mois, assortie d’une amende de 500 $ pour possession de stupéfiants et d’un don de 1500 $ à faire au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels.

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