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04 octobre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Le Collège des médecins dépose une plainte contre un chirurgien de Rouyn-Noranda

La mort d’Emanuelle Corbeil-Châtillon aurait pu avoir été causée par un diagnostic erroné ou non justifié

©TC Media - Patrick Rodrigue

Une plainte a été déposée par le Syndic du Collège des médecins à l’endroit du Dr Alexandre Viau. Cette action contre le chirurgien de Rouyn-Noranda fait suite au décès d’Emanuelle Corbeil-Châtillon, survenu le 2 janvier 2014.

«Il s’agit d’une plainte pour diagnostic erroné ou intempestif, c’est-à-dire qui n’avait pas sa place, qui était exagéré ou non justifié, a précisé Leslie Labranche, relationniste de presse au Collège des médecins. Les audiences auront lieu du 15 au 18 janvier à Montréal.»

Si le Dr Viau devait plaider coupable, l’audience se poursuivra pour la sanction. S’il choisit de plaider non coupable, le Conseil de discipline du Collège des médecins disposera de trois mois pour rendre une décision écrite. Advenant un verdict de culpabilité, il pourrait s’écouler jusqu’à trois mois supplémentaires avant l’imposition de la sentence.

«Les sanctions peuvent varier de l’amende à la réprimande et se rendre jusqu’à une radiation de quelques jours, quelques mois, voire quelques années. Dans les cas extrêmes, cela peut aller jusqu’à la radiation permanente, mais c’est très rare», a indiqué Mme Labranche.

Plusieurs lacunes soulevées par le coroner

Âgée de 27 ans, Emanuelle Corbeil-Châtillon était décédée le 2 janvier 2014 au Centre hospitalier de Rouyn-Noranda (CHRN), à la suite d’une ablation de l’appendice. Le 28 mai 2014, le coroner Jean Brochu avait conclu que la victime était décédée d’un choc septique. Il s’agit d’une défaillance aiguë provoquée par une infection sanguine grave qui peut survenir lorsqu’une plaie s’infecte.

Dans son rapport, le Dr Brochu recommandait au Collège des médecins d’examiner la qualité des soins prodigués à Mme Corbeil-Châtillon par le Dr Alexandre Viau, et ce, depuis son appendicectomie, le 13 décembre 2013, jusqu’à son décès.

Le coroner avait soulevé plusieurs lacunes de la part du Dr Viau, en particulier l’annulation du drainage d’un abcès post-opératoire diagnostiqué le 30 décembre 2013 par le Dr Guy Faribault, radiologiste. Selon le Dr Brochu, l’intervention aurait pu sauver la vie de la patiente. Une enquête interne réalisée par le CHRN était cependant parvenue à des conclusions différentes et n’avait recommandé aucune sanction contre le Dr Alexandre Viau.

Poursuite civile et règlement hors cour

À la suite du dépôt du rapport du coroner et à la lumière de ses conclusions et recommandations, la famille d’Emanuelle Corbeil-Châtillon s’était tournée vers la Cour supérieure du Québec.

Le 19 janvier 2016, elle avait intenté une poursuite totalisant 689 500 $ en dommages et intérêts contre les Drs Viau et Faribault. Elle leur reprochait d’avoir négligemment évalué, traité et suivi la condition médicale de la victime en procédant à une évaluation incomplète par rapport aux symptômes qu’elle présentait et en omettant de lui prescrire, dans les temps requis, les examens et les traitements appropriés. «N’eût été de la conduite fautive des défendeurs, Emanuelle serait toujours vivante et n’aurait pas souffert jusqu’à son décès», dénonçait-on dans la poursuite.

Celle-ci s’est récemment terminée par un règlement hors cour à l’endroit du Dr Alexandre Viau. Le montant de la compensation accordée à la famille de la victime n’a pas été dévoilé. Quant au Dr Guy Faribault, la famille a convenu de retirer les accusations qu’elle avait déposées à son endroit.

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