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17 octobre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Un an et demi de prison pour avoir multiplié les relations sexuelles avec un ado

©TC Media - Archives

Pour avoir eu plusieurs relations sexuelles avec un adolescent pendant environ 10 mois, une femme de 25 ans devra passer les 18 prochains mois derrière les barreaux. Le tribunal aura toutefois eu fort à faire avant d’en arriver à cette condamnation.

Après avoir plaidé coupable, le 20 juillet 2017, à un chef de contacts sexuels sur une victime âgée de moins de 16 ans au début des faits, Mélody Turgeon devait recevoir sa sentence dans la matinée du 13 octobre au Palais de justice de Rouyn-Noranda. Comme elle avait omis de se présenter, le juge Marc E. Grimard a émis un mandat d’arrestation contre elle. Les policiers l’ont arrêtée dans un logement, où elle était en train de faire du gardiennage. Le juge a rendu sa sentence quelques heures plus tard.

Plusieurs relations complètes sur 10 mois

L’enquête policière avait débuté à la suite d’un signalement fait à la Direction régionale de la protection de la jeunesse. La procureure de la Couronne, Me Mélissa Plante, a raconté que la victime avait rencontré Turgeon en mars 2014 dans un restaurant. L’accusée se trouvait alors en compagnie d’une amie que la victime venait rencontrer. À ce moment, l’adolescent était âgé de 15 ans, tandis que Turgeon en avait 21.

Durant la semaine qui a suivi, ils se sont revus à quelques reprises, puis ils ont eu une première relation sexuelle complète au domicile de la mère de la victime. «Plusieurs autres relations sexuelles ont suivi, le tout sur une période d’environ 10 mois. Celles-ci ont eu lieu aussi bien au domicile paternel qu’au domicile maternel de la victime», a indiqué Me Plante.

Un accouchement

L’accusée et la victime ont formé un couple jusqu’à la fin de janvier 2015. Quelques mois plus tôt, la victime avait obtenu l’âge légal de consentement sexuel. Plus tard, en août 2015, l’accusée a donné naissance à un enfant.

«La victime, qui croyait – à tort – qu’elle était le père de l’enfant, a été plongée dans un état de choc. Elle a lâché l’école pour s’occuper de l’enfant et a fait vie commune avec l’accusée pendant environ un mois. Par la suite, elle a déclaré éprouver de la haine et de la honte, en plus d’avoir haussé sa consommation d’alcool, de stupéfiants et de médicaments», a précisé la procureure de la Couronne.

Pas de trouble pédophilique

L’avocate de Turgeon, Me Imane Kamal, avait demandé en janvier 2017 la confection d’un rapport présentenciel, d’une évaluation psychologique et d’une évaluation psychosexuelle. L’accusée n’a collaboré qu’à la dernière, et ce, même après deux rappels pour le rapport présentenciel.

«L’évaluation psychosexuelle démontre que l’accusée fait preuve d’insouciance et d’immaturité. Elle a déclaré avoir posé ses gestes sous l’influence de l’alcool, ce qui semble peu crédible compte tenu de la fréquence des relations sexuelles et sur leur durée dans le temps», a fait valoir Me Mélissa Plante.

«Par contre, le rapport mentionne que ma cliente ne souffre pas de trouble pédophilique et ne présente pas de risque de récidive, a enchaîné Me Kamal. La situation aurait surtout été provoquée par son immaturité. Comme l’accusé était dominant dans leur relation, qu’il y avait consentement entre les deux parties et que les parents de la victime semblaient d’accord, Mme Turgeon ne s’est pas préoccupée de l’aspect légal.»

Six mois de plus que la peine minimale

La Couronne et la défense ont suggéré une sentence de 18 mois de détention, ce à quoi le juge Marc E. Grimard a acquiescé. Il s’agit de six mois de plus que la peine minimale obligatoire prévue dans le Code criminel. La sentence a été assortie d’une probation de deux ans. Turgeon devra aussi fournir un échantillon de son ADN et verra son nom inscrit pour une durée de 20 ans dans le Registre national des délinquants sexuels.

Invitée par le juge à prendre la parole, Mélody Turgeon a décliné l’offre. «Ça ne me tente pas de dire de la marde, alors je ne dirai rien», a-t-elle lancé.

«Même si la relation était consensuelle, ça reste une infraction grave, a sermonné le juge Grimard. Ça peut être flatteur pour un garçon de 15 ans d’attirer l’attention d’une femme de 21 ans, mais n’oublions pas que l’adolescence est une période charnière dans l’évaluation et l’affirmation de soi. Je pense que la détention qui commence sera un bon temps pour vous de penser à votre vie future et à retourner ça de bord.»

Une série de rendez-vous manqués

Lorsqu’elle a été amenée devant le juge, dans l’après-midi du 13 octobre, Mélody Turgeon a mentionné au juge Marc E. Grimard que les policiers l’avaient arrêtée dans un autre domicile que le sien, où elle faisait du gardiennage. «J’avais trop de choses à penser, alors j’ai oublié», a-t-elle expliqué.

Il s’agissait pour Turgeon d’un sixième rendez-vous manqué depuis le début des procédures intentées contre elle, le 1er décembre 2014. Un premier mandat d’arrestation a été émis contre elle le 3 février 2015, puis un autre le 9 novembre de la même année. Chaque fois, elle avait omis de se présenter au Palais de justice, alors qu’elle y était contrainte.

Par la suite, Turgeon n’a jamais collaboré à la confection de son rapport présentenciel, et ce, en dépit de deux rendez-vous qui lui avaient été proposés. Elle ne s’est jamais non plus pointée à son évaluation psychologique, se contentant d’être présente pour son évaluation psychosexuelle.

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