Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Faits Divers

Retour

12 janvier 2017

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Une amie qui veut votre bien…

... Et qui pourrait bien l’obtenir

©Deposit photo - Marco Garrincha

Accepter une demande d’amitié Facebook d’une personne inconnue peut sembler sans conséquence, surtout si l’on a des amis communs avec celle-ci. Or, ce simple geste peut se révéler très coûteux.

Un peu avant Noël, notre journaliste a reçu l’une de ces invitations de la part d’une certaine Orella Kerby. Son profil indiquait qu’elle habitait à Duparquet et qu’elle était originaire de l’Ontario.

Normalement, notre réflexe aurait été de nous méfier de cette requête et de la supprimer sans délai. Mais cette fois-ci, nous avons voulu voir jusqu’où cela pouvait mener et nous avons répondu de manière à éviter d’éveiller les soupçons sur nos intentions.

L’appât

La conversation se déroulait dans un français qui ne rappelait pas celui du Nord de l’Ontario, ni celui du Québec. Après quelques minutes d’échanges par messagerie, notre nouvelle amie a orienté la conversation vers le sexe.

«Je viens de prendre mon bain et je suis nue dans ma chambre. Tu veux me rejoindre (par messagerie vidéo)?», a-t-elle demandé.

Nous avons répondu par l’affirmative et nous avons démarré l’appel vidéo. Une jeune femme légèrement vêtue est apparue à l’écran. Comme nous doutions qu’il s’agissait d’une personne réelle, nous lui avons demandé d’effectuer certains gestes comme poser le doigt sur sa bouche pour prouver le caractère direct de la diffusion.

Comble de «malchance», le microphone de notre prétendue interlocutrice ne fonctionnait «évidemment» pas, ce qui nous empêchait de discuter de vive voix avec elle.

La proie

Après quelques instants, la jeune femme de la vidéo a continué à se dévêtir sans effectuer les gestes demandés. Sans l’ombre d’un doute, nous étions désormais convaincus qu’il s’agissait d’une personne mal intentionnée, qui tentait de nous piéger.

Entièrement nue, la jeune femme de la vidéo a continué ses poses et ses gestes de nature sexuelle avant de nous demander de nous dévêtir à notre tour et de lui montrer notre sexe.

Face à notre refus, les échanges écrits de l’interlocutrice se sont faits moins amicaux, alors qu’elle a commencé à nous traiter de poule mouillée. Après quelques minutes, la personne s’est lassée et nous a demandé d’oublier cette conversation.

Nous avons pris soin de conserver des captures d’écran, avant de dénoncer le compte à Facebook, qui l’a identifié comme un faux et l’a fermé sans attendre.

Des conséquences tragiques

Nous avons ensuite raconté notre histoire à la sergente Marie-Josée Ouellet, porte-parole de la Sûreté du Québec, qui nous a confirmé que ce genre d’incident se produit malheureusement trop souvent, avec des conséquences tragiques pour les victimes.

«Ces escrocs peuvent être très patients. Ils peuvent parfois établir un lien de confiance et de proximité sur une période de plusieurs mois, même plus d’un an. Si vous aviez fait ce qui était demandé, votre interlocuteur serait probablement passé à l’extorsion d’argent sous la menace de transmettre la vidéo à tous vos contacts. Évidemment, dès que la victime commence à payer, ça ne s’arrête jamais. Les montants exigés deviennent sans cesse plus élevés. Certains ont ainsi perdu beaucoup d’argent», a-t-elle expliqué.

Plusieurs stratégies

Les malfaiteurs ont recours à toutes sortes de stratégies pour soutirer de l’argent. Il peut s’agir d’images compromettantes, mais le lien de confiance peut aussi être invoqué.

Un fraudeur peut ainsi prétendre être en route pour rencontrer son ami Facebook et soutenir être bloqué à l’aéroport et avoir besoin d’un certain montant pour payer, par exemple, une amende. Évidemment, une fois la somme transférée, la personne ne donne plus signe de vie, sinon pour demander un nouveau transfert de fonds sous un nouveau prétexte.

Interventions difficiles

La sergente Ouellet a reconnu que même si de tels incidents sont signalés assez régulièrement à la police, les interventions demeurent difficiles.

«Comme cela provient souvent de l’extérieur du pays, c’est plus compliqué d’intervenir. Mais si des gens sont victimes de fraude ou d’hameçonnage, ils ne doivent pas hésiter à communiquer avec nous», a mentionné la policière.

La leçon à tirer de cette expérience? Demeurer vigilant en tout temps sur les réseaux sociaux. Si cela vous paraît trop beau pour être vrai, c’est parce que ça l’est.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média