Quand la physique rencontre la mécanique

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À l’école D’Iberville, la physique est un cours optionnel offert pour les élèves en cinquième secondaire seulement. Ce cours est un peu particulier, car les professeurs ne font pas qu'enseigner la matière et faire des laboratoires. En effet, pendant la deuxième et la troisième étape, les élèves devront réussir un défi, soit de construire un bolide qu’ils vont présenter à l’auditorium de l’école à la fin de l’année scolaire.

Par Amélie Doucet (École D'Iberville)

Nous avons posé quelques questions aux deux enseignants donnant le cours de physique pour clarifier le projet. «Cette année, le bolide des élèves devra parcourir trois mètres pour frapper un muret et finalement, par un déclenchement automatique, lancer une balle de ping-pong recouverte de velcro sur une cible dont la hauteur variera à chacun des trois essais», nous dit Lina Bergeron, enseignante de physique et de science de secondaire 3. Sébastien Lampron, enseignant de physique et de science de secondaire 4, rajoute que «le bolide est un projet d’équipe d’environ 3, 4 ou 5 personnes qui s’échelonne sur plusieurs mois.»

Les deux enseignants nous expliquent que le bolide est un défi qui dure depuis environ 18 ans, mais que le trajet que doit faire l’engin change chaque année. Le projet implique les enseignants de physique, tous les élèves qui se sont inscrits à ce cours, l’enseignant d’électromécanique qui va aider les participants lors de la construction du bolide ainsi que le technicien de l’audiovisuel pour les installations à l’auditorium lors de la compétition.

Mme Bergeron nous parle ensuite des ressources nécessaires pour fabriquer le véhicule. «Pour réaliser le projet, les étudiants auront besoin de débrouillardise, de faire des recherches pour les notions de base et mettre en application la matière apprise en classe. Par contre, pour l’aspect conception, ils doivent être créatifs et utiliser des notions de construction vues en secondaire 3.»

M. Lampron ajoute qu’il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance des matériaux pour ne pas choisir n’importe lesquels. Il faut aussi en savoir sur les manières de transformer le mouvement et la façon dont le projectile se déplace dans l’air. Le projet permet aux élèves de vivre du concret dont ils vont se souvenir longtemps. Ils ont un bon défi à réaliser qui demande du travail d’équipe à long terme avec des échéanciers à respecter, ce qui peut parfois être demandant. Les adolescents gagnent des connaissances au niveau de la matière et du travail en coopération à long terme.

Organiser un tel projet nécessite beaucoup de coopération, d’organisation et de coordination entre les deux enseignants. Dans les débuts de la compétition, ils devaient inventer les trajets que devaient parcourir les bolides et certains furent des échecs. Maintenant, ils alternent entre 10 défis différents. M. Lampron et Mme Bergeron doivent aussi motiver les participants, car parfois ils en ont grandement besoin.

Les deux enseignants rappellent que toutes les personnes de l'école D'Iberville peuvent assister à la compétition des bolides à l’auditorium. «Évidemment, il y a 1300 élèves dans l’école. Les secondaires 5 ont priorité, mais ensuite n’importe quel enseignant peut venir avec ses élèves voir la compétition des bolides», nous informe Sébastien. «Parfois, il y a des étudiants qui demandent si leurs parents peuvent venir. Bien sûr, les parents sont invités, mais je dois savoir le nombre de parents qui viennent et quels professeurs viennent avec leurs élèves», mentionne Mme Bergeron. «Dix ans plus tard, quand je revois mes anciens élèves, ils ne me parlent que du projet des bolides, ce qui prouve que c’est quelque chose qu’ils tiennent en mémoire», conclut-elle.

Pour réaliser le véhicule, les élèves n’ont droit qu’à 20 $ et des matériaux recyclés. Ils doivent construire, en grande partie, leur bolide chez eux et doivent tout concevoir de A à Z. La compétition se tiendra à l’auditorium de l’école D’Iberville le 27 avril 2017, en avant-midi.