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18 août 2017

Pénurie de vétérinaires: un comité cherche des solutions

©depositphotos.com/stockafbeelding

Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’absence d’un vétérinaire équin en Abitibi-Témiscamingue, un comité mis en place il y a plus d’un an travaille d’arrache-pied pour trouver une solution à court terme à cet épineux problème.

Le regroupement Mobilisation pour des services vétérinaires équins en Abitibi-Témiscamingue (MSVEAT) s’est mis en branle au printemps 2015, au moment où la Clinique vétérinaire Abitibi d’Amos a envoyé une lettre à ses clients indiquant qu’elle mettait fin à ses services offerts aux chevaux.

On fait tout ça bénévolement, mais on croit énormément à la cause -Lyne Daoust

«Depuis août 2016, on est officiellement enregistré comme un organisme sans but lucratif, a précisé Lyne Daoust, présidente du MSVEAT. Mais depuis 2015, on essaie de trouver des solutions de rechange. Il y a des vétérinaires qui essaient de nous aider en venant de façon ponctuelle, mais c’est toujours pour les services de base.»

Le problème, c’est qu’on ne peut pas prévoir quand la maladie se pointera le bout du nez. «Souvent, entre les visites des vétérinaires, on se retrouve avec des urgences et il y a des soins qui ne peuvent pas être prodigués aux chevaux. Ça peut créer des problèmes, un peu comme le cheval qui n’a pu recevoir de soins pendant 30 heures la semaine dernière», s’est désolé la présidente.

Les causes

Selon les données préliminaires du regroupement, on retrouve environ 2000 propriétaires de chevaux en Abitibi-Témiscamingue. «Un code de déontologie empêche cependant un vétérinaire de l’extérieur de venir desservir le territoire s’il n’est pas capable de le desservir aussi en urgence, a souligné Mme Daoust. Le code parle de délais raisonnables, mais les délais ne sont pas bien définis. Ça peut causer certains préjudices au vétérinaire s’il se déplace ici mais que, par la suite, il n’est pas capable de se déplacer pour une urgence.»

Personne ne peut non plus forcer un vétérinaire à venir s’établir ici en permanence. «Il y a une pénurie de vétérinaires au Québec en général, a rappelé la présidente. Comme dans tous les corps de métier, le vétérinaire va choisir les conditions les plus intéressantes pour lui. Ici, c’est un très grand territoire et on a des hivers rigoureux. Tout le monde n’a pas des installations chauffées: certains chevaux sont dans un champ et c’est plus difficile à ce moment-là de prodiguer des soins.»

Des solutions?

Ces nombreux problèmes compliquent la tâche au regroupement, qui a à cœur le bien-être des chevaux de la région. Celui-ci travaille en étroite collaboration avec l’Ordre des vétérinaires du Québec, l’Association des vétérinaires équins du Québec et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) afin de trouver des pistes de solutions. Mais changer des lois et règlements, ça prend du temps.

«Il y a des gens qui sont intéressés à venir travailler ici; on a des projets en cours. On est en train d’étudier la faisabilité et on est à la recherche de subventions. On travaille là-dessus depuis longtemps, mais on a beaucoup de contraintes de par les règles de l’Ordre et de l’Association», a fait remarquer Mme Daoust.

©TC Media - Marc-André Gemme

La propriétaire de Ty-Pou soutient son cheval en attendant l’analyse du vétérinaire, le 10 août. Il a finalement dû être euthanasié.

«On essaie de se faufiler à travers les nombreuses règles et de travailler de concert avec eux pour trouver une solution à court terme, temporaire, et aussi dans le futur pour avoir un nouveau service permanent qui va s’installer à nouveau en Abitibi. Mais ce n’est pas un processus qui se fait en criant ciseau.»

Parmi les solutions qui pourraient être mises en place à court terme, un vétérinaire propose présentement de faire des visites ponctuelles plus fréquentes. «Ce serait déjà une avancée: on avait deux visites par année, des fois trois ou quatre, mais là on en aurait à toutes les semaines, ce qui serait merveilleux, a fait valoir Mme Daoust. Ce projet-là est en cours d’approbation et il faut trouver des subventions pour que ce soit réalisable.»

De plus, on approche déjà de futurs vétérinaires qui gradueront dans deux ans. L’un d’entre eux, natif d’ici, serait possiblement intéressé à revenir en région.

Un sondage en ligne

Le MSVEAT a lancé en décembre un sondage en ligne afin de recueillir des données économiques. «Les gens sont un peu frileux à répondre aux questions sur leur salaire et sur les dépenses qu’ils font pour leurs chevaux, mais on a su que le MAPAQ ne voulait pas accorder de subvention tant qu’il n’aura pas de données économiques sur les chevaux de loisir. Ça nous aiderait beaucoup si les gens pouvaient répondre au sondage», a affirmé Lyne Daoust.

Le MSVEAT a sa propre page Facebook et est joignable via courriel au msveat@gmail.com. Toute personne qui voudrait apporter son aide au comité ou qui, à l’opposé, aurait besoin de son soutien peut communiquer avec lui.

«On est prêt à représenter l’Abitibi-Témiscamingue au grand complet, a lancé Mme Daoust. On fait tout ça bénévolement, mais on croit énormément à la cause et c'est sûr que c’est nécessaire qu’il y ait un vétérinaire qui s’installe de façon permanente en Abitibi. Il y a trop de chevaux pour laisser ça aller.»

©gracieuseté Sabrina Bernard

Sabrina Bernard a dû transporter son poulain jusqu'à Lac-Saguay, où un vétérinaire l'a rejointe à mi-chemin.

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