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07 mai 2017

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Enfants avec un problème auditif: un handicap surmontable

©Gracieuseté DepositPhotos.com/Lopolo

Avoir un enfant éprouvant des problèmes auditifs pose certains défis pour les parents. Comme le mois de mai est celui de l’audition, deux parents ont accepté de témoigner de leur réalité.

À La Sarre, chez la famille de Roxanne René, la vie suit son cours. Son enfant, Noa Goulet, 11 ans, n’entend rien de son oreille droite, mais il entend très partiellement de celle de gauche.

«Quand il avait 2 ans, son père trouvait qu’il ne répondait pas et qu’il était souvent dans la lune. Je pensais qu’il était un peu comme moi, qui suis souvent dans la lune. Son père a fini par me convaincre et nous avons consulté. C’est à ce moment qu’on a appris le diagnostic. Ce fut un deuil à vivre», a-t-elle indiqué.

Comme Noa entendait un peu d’une oreille, il n’a pas eu besoin d’implants cochléaires. Son appareil auditif lui permet d’entendre les sons via son oreille gauche.

L’apport de cet appareil l’a aidé à rapidement retrouver une partie de son ouïe. «Au début, je voulais que Noa ait les cheveux longs pour le cacher. Ce fut une adaptation», a mentionné sa mère.

Non au privé, oui au public

Chez la famille de Maxime Lafleur, le diagnostic est tombé plus tard que prévu. «On avait des doutes. On s’est tourné vers le privé pour avoir une réponse plus rapide et on nous a dit que tout était correct. Plus tard, on a consulté au public et l’audiologiste nous a indiqué que notre enfant était sourd de naissance. Ce fut difficile à prendre», a confié M. Lafleur.

«On a vécu le diagnostic final avec une fausse joie. Ça nous a frappé assez fort parce qu’on veut toujours le meilleur pour nos enfants», a-t-il ajouté.

Cela a tout changé dans la famille. «On a dû apprendre le français signé. C’est un langage qu’on ne connaissait pas et qu’on se devait d’apprendre», a-t-il relaté.

C’est en 2013 que l’enfant des Lafleur a obtenu son premier implant cochléaire. «C’est un processus assez long. On a dû se rendre à Québec pour une première rencontre pour qu’il subisse les différents tests afin de s’assurer qu’il puisse recevoir l’implant cochléaire», a raconté Maxime Lafleur.

Par la suite, leur enfant a subi une chirurgie pour recevoir l’implant. «C’est stressant parce qu’il y a des risques lors de la chirurgie qu’une partie du visage puisse être paralysée. On communiquait beaucoup par les expressions faciales, alors ça nous faisait peur», a-t-il confié.

Un long processus s’est ensuite amorcé. «Quand on active l’implant, il faut passer deux semaines à Québec. Par la suite, il y a une réadaptation qui s’amorce. Heureusement, on a pu la faire en région», a expliqué le papa.

Si Novak a pu avoir accès à la parole et à l’écoute grâce à ses implants, il a toutefois quelques limitations. «Il n’aura jamais une audition parfaite, mais on développe des stratégies de communication comme de lui taper l’épaule pour lui faire signe, de le regarder quand on parle», a précisé son père.

École et adaptation

Roxanne René avoue qu’elle a eu un peu peur quand son enfant a amorcé l’école. «Je crois que la différence est plus acceptée aujourd’hui, a-t-elle reconnu. Il y a encore de l’incompréhension, mais les jeunes sont plus conscients.»

Pour le fils de Maxime Lafleur, un système MF est mis en place pour l’aider dans ses apprentissages. «En fait, le professeur porte un micro qui envoie directement sa voix à l’appareil auditif. Ça aide à atténuer les bruits ambiants. Ça aide, mais c’est important que Novak ait aussi une interprète pour s’assurer que tout a bien été compris», a-t-il fait valoir.

Des services qui font la différence

Pour les parents vivant avec un enfant qui éprouve des problèmes auditifs, les services offerts en région font une différence majeure dans leur vie.

L’aide apportée par l’Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs (AQEPA) de l’Abitibi-Témiscamingue a fait une différence pour les familles de Roxanne René et de Maxime Lafleur. «Ce qui est intéressant, c’est de rencontrer d’autres parents qui vivent avec ce problème. Ça permet de se sentir moins seul à travers ce processus», a confié Mme René.

Même son de cloche pour M. Lafleur. «L’AQEPA est là pour nous aider et pour aller frapper aux bonnes portes. De côtoyer d’autres parents, ça nous aide aussi à accepter l’annonce du handicap», a-t-il mentionné.

Le soutien nécessaire

Les deux familles fréquentent aussi le Centre de la réadaptation La Maison et ont été impressionnées par les services offerts.

«On n’a jamais souffert d’un manque de services. Tout ce dont nous avons eu besoin, nous n’avons jamais attendu pour l’avoir. Dès qu’on a un problème, on peut aller les voir et ils nous amènent des réponses ou l’aide nécessaire. Ils sont présents et offrent beaucoup de soutien. Ils sont authentiques», a pour sa part indiqué Roxanne René, qui utilise les services offerts à La Sarre.

Les interprètes, une denrée rare

Tout dépendant du niveau de surdité de l’enfant, certains auront notamment besoin de l’aide d’un interprète. «C’est un service essentiel. C’est un peu comme quelqu’un qui est extrêmement myope et qui porte des lunettes. Même s’il entend grâce à ses implants cochléaires, il y a beaucoup de sons ambiants. D’où la nécessité d’avoir accès à ce service comme une personne myope a besoin de ses lunettes pour mieux voir», a illustré Maxime Lafleur.

Ainsi, la demande est extrêmement présente. «C’est une aide technique importante pour les enfants qui en ont besoin et la demande est là», a assuré M. Lafleur.

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